19 février 2014

L'obsession sessuelle



Depuis quelques semaines, ça remonte de partout, Lémédias n'en peuvent plus : L'Orientation sessuelle, la GPA, la PMA, l'ABCD, la RATP, la question du Genre, la Masturbation dans les maternelles, le retour des ligues catho, les Femen et la poilitude de notre bon Copé. Tout mélangé ! Je sais pas vous, mais personnellement j'ai eu un peu de mal à y retrouver mes ovaires. Et moi, j'ai le temps de creuser ! J'imagine le désarroi des spectateurs de WC 9 ! 
D'autant que s'immiscent dans le débat les féministes, les homo-sapiens, les transaminases : que penser des droits de l'HOMME si c'est une femme ou un(e) individu(te) de sexe indéterminé ? En tant que mâle (à peu près), dois-je refuser de me faire appeler UNE personne, ou encore UNE victime du raz-de-marée médiatique ? N'existois-je d'ailleurs qu'à travers mon orientation sessuelle ? Par exemple, si j'en crois les sites pornos, les Etazuniens me semblent fort obsédés par Sodome, c'est pas pour ça que… Bon bref, trêve de diversions, et trions :


(Dessins de Justin Colbart)

PMA, GMA, PMU, GTI

Je n'ai pas grand' chose à dire sur la Procréation Médicale Assistée pour les couples de même sexe, sinon qu'il y a des méthodes plus directes pour la fécondation (mais là je me fais engueuler immanquablement)… Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi un enfant désiré serait moins bien élevé par deux femmes que par une personne seule ou un couple qui se fout sur la gueule. Je dis ça, je dis rien. Pour deux hommes, c'est forcément la GPA, c'est plus compliqué, mais la circulaire du gouvernement facilitant la naturalisation des enfants nés avec cette méthode à l'étranger est un modèle de faux-culterie !

A poil, Copé !

Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Ils sont tous comme ça, à l'Union pour un Mouvement Populaire ???



Egalité et mauvais genre

J'ai vu ou lu 15 000 débats sur la question du "genre" ou de l'égalité fille-garçon ou femme-homme". J'ai été étudier d'assez près les expérimentations pédagogiques de l'Educ' Nat' sur ce sujet, notamment le fameux ABCD de l'égalité, qui est en ligne. Résumons :

- Contrairement à la rumeur, la (ou les) Théorie(s) du genre existe(nt) vraiment… si l'on veut, car il y a un débat sémantique. Son sens d'ailleurs peut aller vers le militantisme radical. L'article de Wikipedia
est assez complet sur la question. En tout cas, les études sur la notion de "genre", c'est pas du pipeau. Et c'est évidemment une question passionnante. Mais c'est affaire de recherches en sciences sociales, et je ne sache pas qu'elles définissent, normalement, une sorte de prêt-à-porter qui conduirait automatiquement à détricoter tous nos stéréotypes…* 

- Ça tombe bien, ce n'est pas du tout (pas encore ?) le propos de l'Ecole, lorsqu'elle propose, de façon expérimentale, aux enfants de quelques établissements de "réfléchir" sur lesdits stéréotypes masculin-féminin : c'est vrai qu'au XIXe siècle, filles et garçons étaient également en robe (jusqu'à six ou sept ans pour les gars) — moi-même, j'ai porté une barboteuse, tout petit : je ne tolérerai aucun commentaire ! Une fille peut-elle jouer au rugby ? Un garçon peut-il faire de la danse ? Trop tôt ? Trop petits ? Les documents que j'ai consultés (sauf un ou deux un peu "trop") ne me paraissent pas scandaleux et sont plutôt bien foutus.

- La vraie question qui me turlute, c'est celle-là : ces fameux stéréotypes n'ont-ils pas une utilité comme repères ? Et s'ils doivent être "déconstruits", ou tout du moins interrogés, n'est-ce pas plus tard, lorsque les capacités conceptuelles de l'enfant se seront un peu développées ? Ça me fait penser aux manuels d'Histoire actuels, qui enjoignent aux gamins de réfléchir aux grandes questions posées par des événements dont ils n'ont aucune idée précise…

Bah ! Je suis ni pédagogue, ni professionnel de la profession : d'ailleurs laquelle ? Il y a un type que je n'ai pas encore entendu dire de conneries sur toutes ces questions, c'est Marcel Gauchet, philosophe et rédac' chef de la revue Le Débat, qu'on voit et entend pas mal ces temps-ci car il vient de sortir Transmettre, Apprendre (Stock, 2014).

Portez-vous bien !

L'ami dévot

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*Certains soutiennent que, plusieurs de ces gender studies étant initiées par des homosexuelles militantes, notamment Gayle Rubin et Judith Butler, dans le but de normaliser en quelque sorte leurs préférences, il y a lieu de s'interroger sur l'objectivité scientifique de leurs travaux… On peut noter cependant que des études préexistaient à leur apparition dans le débat.




2 commentaires:

  1. J'ai voulu te laisser un message mais j'ai été envoyé sur un blog... compliqué... pour te dire que les stéréotypes de genre sont de mauvais repères (inégalités sociales,...) qu'il ne faut pas laisser s'installer pour ne pas avoir à les déconstruire. Mieux vaut d'emblée construire l'égalité des genres (sans effacer les différences) ce qui constitue de bon repères.
    Bise d'un qui a 4 filles bien élevées

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  2. Lettre à un ami, à propos de la PMA et la GPA (01/03/14)
    L'enfant est-il moins heureux dans une famille homoparentale aimante qu'avec un couple hétéro où les deux géniteurs « se foutent sur la gueule » ? C'est ainsi que tu abordes le problème. Pardonne-moi, mais la question est mal posée, pour la bonne raison que le pourcentage de mauvais (ou de bons) parents devrait être le même dans les deux cas. Ce n'est donc pas un argument en faveur de l'un ou de l'autre modèle. Il faudrait plutôt s'inquiéter du rôle symbolique des deux sexes et de la filiation.
    Quand je dis « rôle », il ne s'agit pas de savoir qui va donner le biberon ou changer la couche. Les deux parents en sont capables, bien évidemment. Par contre, les places qu'occupent la mère et le père sont différentes, comme sont particulières celle de la fille et celle du garçon par rapport à la maman et au papa. Il y a des liens, des attentes, des attitudes, des comportements, bref des spécificités qui caractérisent chacun des protagonistes. Les deux sexes n'auront pas la même façon de penser l'enfant, de faire son éducation, de le protéger et de l'émanciper. C'est une complémentarité et une richesse familiale. Mais c'est aussi, à l'échelle du foyer, une représentation de la société sexuée dans laquelle le bébé sera amené à vivre. Non, maman et papa ne sont pas interchangeables et chacun joue sa propre partition. On comprend alors pourquoi la théorie du genre, qui remet en cause cette altérité, est issue des milieux lesbo-féministes.
    L'importance de la filiation apparaît toujours, plus ou moins, chez l'enfant adopté, et davantage encore chez celui qui est né sous X. Le législateur en a conscience car il veut maintenant donner à ce dernier la possibilité de savoir de qui il est issu. On peut être adoré par des parents de substitution et, malgré tout, en quête de ses procréateurs. La filiation n'est pas une affaire d'amour mais de génétique. Chacun des deux acteurs est indispensable et, pour moitié, pourvoyeur de l'ADN de l'enfant, individu unique mais cependant héritier. Il est le produit d'un assemblage mixte, d'un partenariat. Comment croire alors que l'on puisse effacer l'un des deux ascendants, l'une des deux origines ? On existe parce que papa et maman existent. Qu'on le veuille ou non, l'enfant « homoparenté » s'interrogera sur l'opportunité de sa présence entre deux femmes ou deux hommes.
    Notre espèce est sexuée. C'est pas de chance pour les couples homos ! On a opté pour un couple stérile ; qu'à cela ne tienne ! On va fabriquer des orphelins de père ; et alors ? On réduit le rôle du papa à celui de spermatozoïde anonyme ; bof ! Et l'intérêt de l'enfant dans tout ça ? Ah oui, c'est vrai ! On l'avait oublié celui-là !
    Dans un monde de plus en plus attentif aux droits et aux besoins de l'enfant, c'est quand même étonnant de voir comment l'homoparentalité est présentée comme un progrès, une avancée sociétale. Je suis peut-être ringard mais, pour moi, l'enfant, résultat de l'égocentrisme ou fruit d'une symbiose amoureuse, ce n'est pas la même chose. Mais je m'arrête là car je sens que, déjà, on me soupçonne d'être « lesbophobe ». Il est vrai que l'on ne peut plus faire de peine aux homos sans tomber sous le coup d'une loi stupide*.

    Henri, le réactionnaire décomplexé

    * « stupide », parce que les lois contre les atteintes à la dignité et à l'intégrité des personnes, en général, existaient déjà !

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