09 juin 2012

Et maintenant ?
























(légende inspirée d'un commentaire sur Télérama.com)



ET MAINTENANT, DONC ?

Maintenant, c'est plus calme enfin
Maintenant qu'on n'a plus dans les pattes le petit agité hargneux
C'est un peu plus calme, non ?
Maintenant qu'on n'entend plus aboyer contre les enseignants, les chercheurs, les chômeurs, les syndicalistes, les Arabes et assimilés
Sauf Coppé et Morano naturellement

Ce qui me fascine, c'est qu'en dépit de ses échecs, ses mensonges et ses reniements,
le Petit Avocat d'Affaires avait encore trouvé 48,38 % de gens pour voter pour lui !

Bon c'est plus tranquille, allez (avez-vous remarqué que je n'ai pas encore dit "normal" ?)
Bien sûr, les médias, qui n'en loupent pas une, ont trouvé un nouveau sujet passionnant de débat, un nouveau nonosse à ronger : Valérie Trierweiler doit-elle ou non continuer à travailler ?

Bien sûr, le nouveau pouvoir n'a pas encore appris à déjouer les questionnements essentiels des journalistes formatés, qui sont immanquablement :
1. Que ressentez-vous ?
2. Où allez-vous trouver l'argent ? 

En a-t-il le désir, d'ailleurs ?
Vingt-cinq ans qu'on ne sait plus parler autrement qu'en chiffres, dans ce pays
Ce pays qui n'a jamais été aussi riche mais qu'on n'a jamais été si impuissant à faire tourner dignement !
Le pire, c'est que ce sont les "Socialistes" qui ont commencé à réhabiliter l'oseille dans les années 80
Et tous les hebdo ont lancé des pages Economie !
"Vive la crise !", en 1984, une émission présentée par Yves Montand, chanteur autrefois "compagnon de route" du Pc, en constitue le plus grotesque exemple. Il ne s'agissait de rien d'autre que de se réconcilier avec le capitalisme, avec la collaboration d'Alain Minc et le soutien de… Laurent Joffrin, qui stigmatise aujourd'hui les banquiers…

Il y a urgence à décontaminer les cerveaux et à parler enfin d'autre chose, et surtout autrement ! 
Que veut-on au juste ? Qu'attend-on de l'Education, de la Justice, du Commerce, de l'Industrie, de la Recherche ?
A quoi ressemblent nos valeurs ? "Enrichissez-vous", ou "Tous ensemble ouais" ? Et à partir de là, quels moyens met-on en œuvre pour un avenir tout sauf morose ?
A part dans les discours de Méluche, l'affreux partageux bolchévique ami des dictateurs, nous n'avons guère entendu parler du bonheur, de la fraternité, de la culture, de l'investissement pour le futur…

Quant à nos intellectuels, ils sont aux abonnés absents. Sans doute parlent-ils maintenant anglais, comme les chanteurs et les agences de pub ?

Et maintenant ?

Allez, en attendant on va voter, en espérant que le Nouvel Obs n'aura pas trop d'influence sur les décisions de notre Normal président. Ça y est, je l'ai dit, le mot…




PETIT ÉNERVEMENT QUI N'A RIEN À VOIR
DANSE CONCEPTUELLE ET "RELEASING"

BENOÎT LACHAMBRE : IMAGERIE BÊTASSE ET NON-JEU PUNKOÏDE GAVANT !

Je me suis trouvé par hasard à une première d'un chorégraphe inconnu de moi. Autant dire que je n'avais pas d'idée préconçue. Autant dire également que dès les premières images — un homme à queue de cheval gaîné de lanières de cuir marron, de dos, coincé au niveau des hanches et remuant son p'tit cul pendant dix minutes — j'ai machinalement pensé à un spectacle de MJC des années septante de fin de stage d'expression corporelle vachement moderne (on ne disait pas encore contemporain). 
Je sais qu'on ne juge pas Xénakis avec les outils du solfège : j'en ai bouffé du contemporain, je suis pas un perdreau de l'année, qu'est-ce que tu crois ? Bon. Après, il se défait de son corset et se repenche en arrière pris dans une courroie, noire cette fois. J'oubliais le guitariste électrique aux sons distroyés. Après, il monte sur un échafaudage pour trépigner avec application. Comme le son est vaguement rock et le décor de fils tendus très "music-hall", je pense aux numéros de magie à la présentation niaiseuse chez Patrick Sébastien le samedi soir. C'est à ce moment que ma voisine, une professionnelle de la profession, me souffle que ce Benoît Lachambre est "un grand danseur et grand chorégraphe connu". Damned, me voilà redoublant d'attention et de culpabilité vexée au moment où, déguisé en Spiderman (en fait, c'est un masque de serpent et on assiste à une mue, mais il faut avoir lu le programme) il se jette dans les filets de la toile tendue, faisant frémir de peur quelques happy few de sexe féminin. Après, il progresse à grand renforts de "han" dans les fils… et ça dure !… pour finir par redescendre bêtement et à marcher en se tordant les chevilles.
Plus tard il arpente la scène de gauche à droite au moins 53 fois, ce qui me donne le tournis. Après, il se met la tête dans un ballon de basket avec un micro et il rit tout seul en proférant des paroles incompréhensibles avec un accent. Je découvre qu'il est canadien. Les sons rauques de tôle amplifiée ou de guitare samplée finissent quand même par créer une sorte d'ambiance poétique (assez "no future" en vérité !), quand à la fin de ce pensum, il dansotte, ainsi qu'un autre danseur recouvert d'un masque argenté très tarte au fond d'une scène déshabillée des éléments de décors. J'oublie une jolie séquence de stroboscopie qui fait danser les cordes, inexplicable concession au spectaculaire ! C'est quoi, mon problème avec la danse contemporaine conceptuelle (c'est-à-dire qui ne veut surtout pas danser) ?
C'est quoi, son problème, à ce type ?

Et surtout n'oubliez pas que :

Cette libraire a vu beaucoup d'Isbsen ôtés.