14 mars 2012

Apodictique et Assertorique sont dans un bateau

















Ça y est v'là l'printemps zut alors












Paris n'est pas si magique

Si











Nénette























Guintche




Petit détail technique que je viens de découvrir :

Savez-vous que l'on peut agrandir textes et photos de ce blog,

sans perte, d'un seul clic ?

(sur mon Mac, c'est cmd et "+" ; dites-moi pour le pc)









Ça fait une paye que je n'ai pas dit du mal de mon prochain. Et puis j'ai vu des tas de trucs dont j'avais envie de causer. Alors j'ai fait un petit pot-pourri.



LES NOUVEAUX MARCHANDS DE TAPIS


Un marchand de literie m'a joué la grande scène très-tendance du commerce-à-la-dure : après une demi-heure de négociation, la somme était réduite de presque moitié. Vu d'oùsque qu'on était parti, c'était presque un cadeau — tu parles !

Pour cela, il a "appelé son chef" — Hou lala je vais me faire taper sur les doigts ! — en parlant fort. Il n'y avait sans doute personne au bout du fil, mais je suis resté courtois. Comme ça restait quand même le prix d'un demi-bras et que je commençais à le détester, du coup on n'a pas fait affaire.


Le pire, c'est que la Fédération Nationale d'Achats des Cadres (la FNAC, vous ne connaissez pas ?), pour qui je gardais bêtement un certain a priori favorable en souvenir d'un état d'esprit ancien, disparu depuis des décennies, m'a fait le même coup ! Négociant un rabais sur l'achat de deux ordinateurs, le vendeur nous fit comprendre qu'il eût fallu que j'achetasse un de leurs produits financiers (une assurance hors de prix) pour que j'obtinsse quelques miettes de ristourne !!! "Je vais voir avec mon chef de service, je vais me faire taper sur les doigts" doit être une phrase apprise dans les écoles commerce. Beurk.


L'acte de commerce, serait-il, presque par essence, une escroquerie ? Entre les marchands de cuir, de bijoux, de parfums ou de tapis qui pratiquent ce genre de technique à la con avec des touristes béats… et les méthodes décomplexées de nos chers marchands, je n'ai plus qu'à retourner sur les grands boulevards de mon enfance où le camelot cassait des assiettes :

"Je vous les fais pas à 1000 francs, ni à 500, ni à 400, mais pour 250 vous emportez le tout et je vous rajoute la soupière et la lessiveuse gratos !". Tu rentrais chez toi avec une tourniquette à faire la vinaigrette et un atomixer que tu laissais soigneusement au placard pour les générations montantes ! Au moins, pour le plaisir du spectacle et du savoir-faire, on ne leur en voulait pas trop.


Ce matin, j'apprends que pour prendre rendez-vous avec mon conseiller financier de la Banque postale (rebaptisé depuis peu "charge de clientèle"), il faut composer un numéro payant !


Même procédé chez OPODO, par exemple. En ligne, on ne te donne pas tous les renseignements attendus. Qu'à cela ne tienne ! Il suffit d'appeler un numéro à… 1,35 € l'appel plus 0,35 € la mn !

Est-ce que je dois fournir aussi LA FICHE DE PAIE au gus qui me répond ??

Un voyage en avion à X euros, c'est pas cher, sauf qu'en tout petit il ne faut pas oublier le poste 'taxes aéroportuaires" à + 30 % !

+ 30 % ! Chez mon Monop', les taxes sont encore incluses ! Pour combien de temps ?


Allez, on va tous faire pareil, prenez-en de la graine, les épiciers :

— Aujourd'hui le fromage blanc est à 2 € mais en fait LE LIVREUR A DÛ CHANGER SA ROUE, alors ça fait 4.

Ah, j'ai oublié : pour FRANCHIR LA PORTE du magasin, c'est 1,35 €. Plus 0,35 par mn de présence. Non mais !


Air France s'apprête à monnayer les repas pris à bord des avions longs courriers, imitant en cela une logique au petit pied venue devinez d'où…


Enfin, les rapports humains s'érotisent : qui va baiser l'autre ?


J'aime mon époque.



ET PENDANT CE TEMPS-LÀ EN FRANCE


Sarko est vraiment prêt à tout ! Après celles de Marine, voilà qu'il pique ses idées à Mélenchon, maintenant, avec les exilés fiscaux. Et il se trouve encore 28 % de Français pour le prendre au sérieux… Quant à Depardiou ! Ah ! Cher Depardiou ! "Je n'entends que du mal de cet homme qui ne fait que du bien !"

Acteur génial, certes, mais il ressemble de plus en plus à son personnage d'Obélix.


Hollande, lui, il s'attaque au mot "race" : pouah caca. Ça c'est une vraie pensée de gauche ! Ses conseillers en com sont vraiment formidables.


Les députés adoptent la nouvelle carte d'identité biométrique à deux puces.

C'est vrai qu'à l'époque de Fessebouc et autre contrôle digital pour aller manger à la cantine, on n'est plus à ça près.


Un éthylomètre obligatoire dans chaque voiture, vachement utile contre les alcoolos. L'infantilisation généralisée suit son chemin.

Comme dit Roro : "Faudrait aller plus loin : quand tu vas aux chiottes, un flic pour te la tenir, au cas ou tu pisserais à côté — on sait jamais."

Ça va venir, Roro. Y a déjà des barrières autour des piscines et sur les trottoirs.



PENDANT CE TEMPS-LÀ EN SUISSE


Ils viennent de voter contre deux semaines en plus de vacances. Les Suisses, que j'aime de plus en plus, ont bien intégré la pensée libérale culpabilisante. Vive la vie !



ET SINON, COMPÈRE, QU'AS-TU VU ?


J'ai vu (et revu) UNE SÉPARATION. Diamant pur : l'air de rien, visible par tous, il parle de tout ce qui démange d'essentiel.


J'ai vu POLISSE. Cette Maiwenn a vraiment un univers. Son film est presque complètement réussi.

J'ai vu LES NEIGES DU KILIMANDJARO. Guédiguian met le doigt où il faut et ses comédies sont toujours un bonheur. Dommage qu'il ne porte pas plus de soin au filmage.

J'ai vu pour la première fois ce vieux Lubitsch TO BE OR NOT TO BE (1942) : une merveille de scénar et de dialogues saignants… (A un acteur : "Vous avez fait à Shakespeare ce que nous les Allemands faisons à la Pologne !")


J'ai découvert par hasard dans un festival de danse un autre pur joyau : GUINTCHE, par Marlene Monteiro Freitas. Mille figures, mille masques, dans une prestation hypnotique, sensuelle et monstrueuse. A voir en vrai et de près !


J'ai vu l'expo SEMPÉ, poète de la dérision : un bonheur, comme chacun sait.

J'ai vu LA SAISIE DU MODÈLE, les dessins de Rodin. Plus moderne, plus quintessent, tu meurs.

J'ai vu l'expo BORIS VIAN à la BNF : agréable évocation de l'artiste multi-cartes et multi-talents. Je ne savais pas qu'il avait écrit "Faut rigoler" pour Salvador.


J'ai vu LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE. Halimi et sa bande n'aiment personne. Mais on en apprend encore de belles, entre autres, sur les relations incestueuses entre les grands médias et le monde du pouvoir. Et pour une fois, c'est bourré d'humour et de vivacité.


J'ai vu THE ARTIST. Agréable. Hazanavicius a le sens du cliché. Ça plaît bien aux Etats-uniens, à qui il lèche gentiment les genoux.


J'avais vu FRA ANGELICO à la Pinacothèque : petite expo avec peu de choses, exquises, mais des commentaires à côté de la plaque. S'il faut parler de la singularité d'Angelico, c'est moins de perspective (soi-disant annonciatrice de la Renaissance), que de son sens de la théâtralité. Moi je dis ça, je dis rien.

J'avais vu MINUIT À PARIS, de Woody Allen. Il ne s'est pas foulé. Je préfère quand il cause de Manhattan !


J'ai vu HORS SATAN. Ça y est : Bruno Dumont commence à perdre pied. C'est chiant et creux. N'est pas Pasolini (celui de "Théorème") qui veut.



L'IPHONE, MODE D'EMPLOI


Ça y est, je m'y suis mis, c'est formidable.

Il faut juste ne pas s'en servir pour téléphoner ou envoyer des messages. Ou avoir du temps devant soi lorsque, après avoir fermé la dernière appli qui s'est rouverte, tu as

choisi "clavier" ou "contacts" ou "favoris" ou "appels"… Prévois un quart d'heure pour corriger toutes les erreurs de frappe (car le clavier tactile c'est génial, surtout avec les accents qu'il faut attendre ou les chiffres qui sont sur un autre clavier). Moi je tape toujours la kzrrez s'z ciré !! (la "lettre d'à côté"), même en mode large ! Inréglable. Mes doigts il est vrai sont très musclés.

Je t'en passe et des meilleures : la radio c'est bien, sauf qu'elle passe par internet : qualité médiocre et coupures intempestives !

Pour le reste — internet, courrier ou photo, c'est un gadget marrant. Et vachement dizaïgne.



ET N'OUBLIEZ PAS :


"La proposition apodictique conçoit l'assertorique telle que la définissent les lois même de la connaissance."


Emmanuel Kant