01 novembre 2012

Cinquante nuances de blanquette


CINQUANTE NUANCES DE BRÊLES



Cher tonton,

Décidément, le temps passe trop vite !
J'avais plein de cartes postales à t'envoyer depuis Avignon, Arles ou le Parc Floral, plein de choses pétillantes à te raconter sur la vie, la politique, lézard ou mon expérience de nudisme,
Et voilà qu'on approche de Noël (les chocolats sont déjà en vedette depuis quinze jours au Monoprix) !
Heureusement, la rentrée froide et pluvieuse, merdique pour tout dire, me donne de nouvelles occasions de me poiler sur la Mie morose des Veaux…
Ecoute-voir :


CINQUANTE NUANCES DE PROMO
Quinze jours au moins qu'on nous en cause sur toutes les antennes : Cinquante nuances de Grey est l'événement littéraire de la rentrée ! La preuve : c'est un best-seller aux Etats-Unis. 
Attends ! Le plus drôle, c'est que les journalistes, qui sont comme tu sais ma corporation préférée (avec les banquiers et les commerçants) invitent des professionnels de la profession pour nous apprendre que… cet ouvrage au fond ne vaut pas tripette, qu'il n'est qu'une bluette érotisante et bien pensante, assez mal ou très mal écrite, pour rombières puritaines sans imagination. Ah bon ?
C'est déjà, crois-je savoir, un succès en notre beau pays. Mais comment donc les acheteurs en ont-ils entendu parler ??? Les journalistes et animateurs mènent l'enquête… en accueillant les professionnels de la profession.




CINQUANTE NUANCES DE PIGEONS
J'ai assisté en juillet, aux Rencontres d'Arles, à un événement inouï : la collision, en plein vol, de deux pigeons au-dessus de ma tête ! Deux morts ! (voir photo)
Quand je pense qu'il a suffi de quelques fientes pour faire reculer le gouvernement ! Des pigeons qui se revendiquent indispensables à la République ! Quand leur idée fixe est de spéculer vite-fait sur la revente de leur affaire… Mais protégeons les pigeons. Ce sont nos frères, après tout…

CINQUANTE NUANCES DE TRADERS
Zut alors, Kerviel va devoir payer à la Société générale l'équivalent de 370 000 années de Smic. Comme cette somme est impossible à rembourser, la Société générale va devoir déduire de nouvelles pertes ! Quel dommage encore pour la République.





CINQUANTE NUANCES DE VICTIMES
BFM TV en a fait une édition spéciale en direct. Les journaux nous en ont gavé jusqu'à la lie. Canal +, forcément, nous en rebat les oneilles. 
Des cinquante morts haïtiens suite au passage de Sandy ? Des derniers carnages en Syrie ? Ou reviennent-ils sur les 29 000 morts de la sécheresse en Somalie, les 670 morts des inondations en Thaïlande (2011) ? Un bilan sur le nucléaire au Japon suite à Fukushima ?
Ah, Sandy, tes beaux yeux me font d'amour mourir ! Citation : "Les dégâts se montent à plusieurs millions de dollars"…
Je dois à la vérité de dire qu'on annonce au moment où j'écris 74 victimes aux Etats-Unis, ce qui est beaucoup et triste.

CINQUANTE NUANCES DE POLLUTION
Bertrand Delanoé, qui restera sans doute comme un des plus grands pollueurs de Paris puisque maintenant les voitures, toujours aussi nombreuses ou presque mais immobiles, moteur en marche, envisage de réduire la vitesse de certains axes à 30 km/h et d'y pourchasser les vieilles guimbardes. La civilisation avance, puisqu'on ne cesse d'inventer de nouveaux interdits.

CINQUANTE NUANCES DE PLÉTHORE
L'autre jour, j'achète un paquet de bonbons (eh oui, on vieillit tous, vous verrez !). Mais c'est devenu comme les clous : si t'en achètes pas trente, t'en auras zéro. 
360 g de Kréma réglisse-menthe ou rien ! Deux boîtes de cachous ou rien ! Je ne parle pas de ces insupportables seaux d'un kilo de saloperies sucrées à hauteur de bambins…
Alors, je me mets devant la télé : trois séries ou rien !
Le diabète (physique ou mental) nous guette, je crois.

CINQUANTE NUANCES DE DETTES
J'emmerde Walter de Closets (jeu de mots) et consorts sur la "compétitivité". Comme je n'ai pas un budget à rallonge, j'achète en général des appareils ménagers de qualité, c'est plus économique. La plupart, je le fais pas exprès, sont de conception allemande. Comment font-ils ? (Ouais, Roro, je sais : l'Allemagne a aussi développé la précarité au travail et aux dernières nouvelles, sa situation présente des signes de dégradation). Je propose une solution : refaire des paquets de bonbons à 150 g.


CINQUANTE NUANCES D'ART CONTEMPORAIN 
À LA CON
Début septembre, une galerie chic du quartier latin. Des bières dans des bouteilles blanches offertes par un sponsor. Beaucoup de mômes, dont on me dit qu'ils sont étudiants aux… Beaux-arts (un truc où l'on apprend à écrire des concepts). Heu ! La visite m'a pris douze minutes, effaré que je fus par la vacuité prétentieuse des œuvres présentées. L'une d'elle (photo), consistait en une sorte d'ikébana Truffault orné d'une laitue, et intitulée : "Le léninisme sous Lénine / la conquête du pouvoir". Je suis très ouvert et j'adore les propositions improbables. Mais cette fois, j'avais envie d'envahir l'Ukraine…


CINQUANTE NUANCES D'ART CONTEMPORAIN 
PAS À LA CON
Début octobre, premier Festival ZOA (Zone d'Occupation Artistique) au petit théâtre La loge, à Paris. Sans doute parce que c'est l'amie Sab qui l'avait mis sur pied(s), ces propositions (performances, chorégraphies) singulières ont constitué un salutaire dérangeage de neurones, un creuset de jeunes figures de la danse contemporaine très prometteuses. Et le public était là (on se demande comment il peut y avoir un public pour ces trucs "non identifiés" !)… Retenez trois noms : Muriel Bourdeau, Stéphanie Lupo, Gurshad Shaheman. 

CINQUANTE NUANCES DE COMIQUE TROUPIER
Vu au zappinge Laurent Ruquier critiquer des comiques amateurs en leur disant qu'ils faisaient un comique "démodé". Oui, et alors ? Non, rien… Jugement de spécialiste…

CINQUANTE NUANCES D'ATRABILE
Voilà, t'es content, tonton ? Quand je me laisse aller, je vois le mal partout.

Je te jure, pour la prochaine édition, je verrai tout en rose.
Enfin le rose, en ce moment, il a une vieille tendance à bleuir. Attendons.

Décidément :

Ah, les masses pénibles !






RAPPELS : 

Vos commentaires sont toujours les bienvenus. 
S'ils n'apparaissent pas, 
cliquez soit sur l'heure, soit sur "(0,1, 2, 3…) commentaires".

Nouveau et intéressant, vous avez maintenant accès à la fonction "répondre", si votre voisin du dessus vous énerve ou vous ravit. 
Par ailleurs, les archives restent disponibles depuis 2006.




09 juin 2012

Et maintenant ?
























(légende inspirée d'un commentaire sur Télérama.com)



ET MAINTENANT, DONC ?

Maintenant, c'est plus calme enfin
Maintenant qu'on n'a plus dans les pattes le petit agité hargneux
C'est un peu plus calme, non ?
Maintenant qu'on n'entend plus aboyer contre les enseignants, les chercheurs, les chômeurs, les syndicalistes, les Arabes et assimilés
Sauf Coppé et Morano naturellement

Ce qui me fascine, c'est qu'en dépit de ses échecs, ses mensonges et ses reniements,
le Petit Avocat d'Affaires avait encore trouvé 48,38 % de gens pour voter pour lui !

Bon c'est plus tranquille, allez (avez-vous remarqué que je n'ai pas encore dit "normal" ?)
Bien sûr, les médias, qui n'en loupent pas une, ont trouvé un nouveau sujet passionnant de débat, un nouveau nonosse à ronger : Valérie Trierweiler doit-elle ou non continuer à travailler ?

Bien sûr, le nouveau pouvoir n'a pas encore appris à déjouer les questionnements essentiels des journalistes formatés, qui sont immanquablement :
1. Que ressentez-vous ?
2. Où allez-vous trouver l'argent ? 

En a-t-il le désir, d'ailleurs ?
Vingt-cinq ans qu'on ne sait plus parler autrement qu'en chiffres, dans ce pays
Ce pays qui n'a jamais été aussi riche mais qu'on n'a jamais été si impuissant à faire tourner dignement !
Le pire, c'est que ce sont les "Socialistes" qui ont commencé à réhabiliter l'oseille dans les années 80
Et tous les hebdo ont lancé des pages Economie !
"Vive la crise !", en 1984, une émission présentée par Yves Montand, chanteur autrefois "compagnon de route" du Pc, en constitue le plus grotesque exemple. Il ne s'agissait de rien d'autre que de se réconcilier avec le capitalisme, avec la collaboration d'Alain Minc et le soutien de… Laurent Joffrin, qui stigmatise aujourd'hui les banquiers…

Il y a urgence à décontaminer les cerveaux et à parler enfin d'autre chose, et surtout autrement ! 
Que veut-on au juste ? Qu'attend-on de l'Education, de la Justice, du Commerce, de l'Industrie, de la Recherche ?
A quoi ressemblent nos valeurs ? "Enrichissez-vous", ou "Tous ensemble ouais" ? Et à partir de là, quels moyens met-on en œuvre pour un avenir tout sauf morose ?
A part dans les discours de Méluche, l'affreux partageux bolchévique ami des dictateurs, nous n'avons guère entendu parler du bonheur, de la fraternité, de la culture, de l'investissement pour le futur…

Quant à nos intellectuels, ils sont aux abonnés absents. Sans doute parlent-ils maintenant anglais, comme les chanteurs et les agences de pub ?

Et maintenant ?

Allez, en attendant on va voter, en espérant que le Nouvel Obs n'aura pas trop d'influence sur les décisions de notre Normal président. Ça y est, je l'ai dit, le mot…




PETIT ÉNERVEMENT QUI N'A RIEN À VOIR
DANSE CONCEPTUELLE ET "RELEASING"

BENOÎT LACHAMBRE : IMAGERIE BÊTASSE ET NON-JEU PUNKOÏDE GAVANT !

Je me suis trouvé par hasard à une première d'un chorégraphe inconnu de moi. Autant dire que je n'avais pas d'idée préconçue. Autant dire également que dès les premières images — un homme à queue de cheval gaîné de lanières de cuir marron, de dos, coincé au niveau des hanches et remuant son p'tit cul pendant dix minutes — j'ai machinalement pensé à un spectacle de MJC des années septante de fin de stage d'expression corporelle vachement moderne (on ne disait pas encore contemporain). 
Je sais qu'on ne juge pas Xénakis avec les outils du solfège : j'en ai bouffé du contemporain, je suis pas un perdreau de l'année, qu'est-ce que tu crois ? Bon. Après, il se défait de son corset et se repenche en arrière pris dans une courroie, noire cette fois. J'oubliais le guitariste électrique aux sons distroyés. Après, il monte sur un échafaudage pour trépigner avec application. Comme le son est vaguement rock et le décor de fils tendus très "music-hall", je pense aux numéros de magie à la présentation niaiseuse chez Patrick Sébastien le samedi soir. C'est à ce moment que ma voisine, une professionnelle de la profession, me souffle que ce Benoît Lachambre est "un grand danseur et grand chorégraphe connu". Damned, me voilà redoublant d'attention et de culpabilité vexée au moment où, déguisé en Spiderman (en fait, c'est un masque de serpent et on assiste à une mue, mais il faut avoir lu le programme) il se jette dans les filets de la toile tendue, faisant frémir de peur quelques happy few de sexe féminin. Après, il progresse à grand renforts de "han" dans les fils… et ça dure !… pour finir par redescendre bêtement et à marcher en se tordant les chevilles.
Plus tard il arpente la scène de gauche à droite au moins 53 fois, ce qui me donne le tournis. Après, il se met la tête dans un ballon de basket avec un micro et il rit tout seul en proférant des paroles incompréhensibles avec un accent. Je découvre qu'il est canadien. Les sons rauques de tôle amplifiée ou de guitare samplée finissent quand même par créer une sorte d'ambiance poétique (assez "no future" en vérité !), quand à la fin de ce pensum, il dansotte, ainsi qu'un autre danseur recouvert d'un masque argenté très tarte au fond d'une scène déshabillée des éléments de décors. J'oublie une jolie séquence de stroboscopie qui fait danser les cordes, inexplicable concession au spectaculaire ! C'est quoi, mon problème avec la danse contemporaine conceptuelle (c'est-à-dire qui ne veut surtout pas danser) ?
C'est quoi, son problème, à ce type ?

Et surtout n'oubliez pas que :

Cette libraire a vu beaucoup d'Isbsen ôtés.

26 avril 2012

ZÉBULON, DÉGAGE !




Non mais vous avez vu le niveau de la campagne de Sarkozy ?
Son flirt poussé avec les thèses du FN, ses mensonges réitérés pour dire tout et son contraire, tenant de la jungle libérale en 2007 (et défendant entre autres les subprimes juste avant le grand tsunami boursier) mais soudain garant de la défense républicaine du "peuple" aujourd'hui, vive Merkel hier, vive la BCE aujourd'hui, ses aboiements réitérés contre Super Gouda, qu'il accuse d'être un grand suppôt de l'islamisme, j'en passe et des meilleures…

J'ai plus envie de faire dans l'ironie, le décalage ou l'humour subtil, qui font pourtant depuis 2006 le miel de mes fidèles follohoueurs de la Mie, ô amis,

Je n'en peux plus de la hargne, de la division des Français, de la manipulation démago d'un vilain roquet vulgaire et inculte,

Celui qui a insulté ces feignants d'enseignants et rasé les Rased,
Insulté les chercheurs, qui restent là parce que c'est bien chauffé,
Méprisé les banlieues et détruit la police de proximité (quitte à la retricoter ensuite devant l'étendue des dégâts),
Accusé les chômeurs de le faire exprès,
Dénigré les syndicats (récemment : du jamais vu de la part d'un président de la République),
Démonté la Justice, cassé les centres de santé de proximité,
Baissé son froc devant les pires des valeurs étazuniennes,
Ignoré la culture (un truc qu'il sait même pas ce que c'est !),
Méprisé la solidarité…

Plus que tout je n'en peux plus d'un ÉTAT D'ESPRIT de compétiteur sans foi ni loi, 
du chacun pour soi, 
de l'argent comme aune de toute chose*, 
de la privatisation de la vie !

Et même si je ne me fais guère d'illusions sur l'alternative politique proposée,
je me dis que ça ne pourra pas être pire !

DÉGAGE !

Et n'oublie pas :
T'es encore un peu court pour l'élection !

(Piqué une fois de plus à Joël Martin, La Bible du Contrepet, Robert Laffont édit.)









14 mars 2012

Apodictique et Assertorique sont dans un bateau

















Ça y est v'là l'printemps zut alors












Paris n'est pas si magique

Si











Nénette























Guintche




Petit détail technique que je viens de découvrir :

Savez-vous que l'on peut agrandir textes et photos de ce blog,

sans perte, d'un seul clic ?

(sur mon Mac, c'est cmd et "+" ; dites-moi pour le pc)









Ça fait une paye que je n'ai pas dit du mal de mon prochain. Et puis j'ai vu des tas de trucs dont j'avais envie de causer. Alors j'ai fait un petit pot-pourri.



LES NOUVEAUX MARCHANDS DE TAPIS


Un marchand de literie m'a joué la grande scène très-tendance du commerce-à-la-dure : après une demi-heure de négociation, la somme était réduite de presque moitié. Vu d'oùsque qu'on était parti, c'était presque un cadeau — tu parles !

Pour cela, il a "appelé son chef" — Hou lala je vais me faire taper sur les doigts ! — en parlant fort. Il n'y avait sans doute personne au bout du fil, mais je suis resté courtois. Comme ça restait quand même le prix d'un demi-bras et que je commençais à le détester, du coup on n'a pas fait affaire.


Le pire, c'est que la Fédération Nationale d'Achats des Cadres (la FNAC, vous ne connaissez pas ?), pour qui je gardais bêtement un certain a priori favorable en souvenir d'un état d'esprit ancien, disparu depuis des décennies, m'a fait le même coup ! Négociant un rabais sur l'achat de deux ordinateurs, le vendeur nous fit comprendre qu'il eût fallu que j'achetasse un de leurs produits financiers (une assurance hors de prix) pour que j'obtinsse quelques miettes de ristourne !!! "Je vais voir avec mon chef de service, je vais me faire taper sur les doigts" doit être une phrase apprise dans les écoles commerce. Beurk.


L'acte de commerce, serait-il, presque par essence, une escroquerie ? Entre les marchands de cuir, de bijoux, de parfums ou de tapis qui pratiquent ce genre de technique à la con avec des touristes béats… et les méthodes décomplexées de nos chers marchands, je n'ai plus qu'à retourner sur les grands boulevards de mon enfance où le camelot cassait des assiettes :

"Je vous les fais pas à 1000 francs, ni à 500, ni à 400, mais pour 250 vous emportez le tout et je vous rajoute la soupière et la lessiveuse gratos !". Tu rentrais chez toi avec une tourniquette à faire la vinaigrette et un atomixer que tu laissais soigneusement au placard pour les générations montantes ! Au moins, pour le plaisir du spectacle et du savoir-faire, on ne leur en voulait pas trop.


Ce matin, j'apprends que pour prendre rendez-vous avec mon conseiller financier de la Banque postale (rebaptisé depuis peu "charge de clientèle"), il faut composer un numéro payant !


Même procédé chez OPODO, par exemple. En ligne, on ne te donne pas tous les renseignements attendus. Qu'à cela ne tienne ! Il suffit d'appeler un numéro à… 1,35 € l'appel plus 0,35 € la mn !

Est-ce que je dois fournir aussi LA FICHE DE PAIE au gus qui me répond ??

Un voyage en avion à X euros, c'est pas cher, sauf qu'en tout petit il ne faut pas oublier le poste 'taxes aéroportuaires" à + 30 % !

+ 30 % ! Chez mon Monop', les taxes sont encore incluses ! Pour combien de temps ?


Allez, on va tous faire pareil, prenez-en de la graine, les épiciers :

— Aujourd'hui le fromage blanc est à 2 € mais en fait LE LIVREUR A DÛ CHANGER SA ROUE, alors ça fait 4.

Ah, j'ai oublié : pour FRANCHIR LA PORTE du magasin, c'est 1,35 €. Plus 0,35 par mn de présence. Non mais !


Air France s'apprête à monnayer les repas pris à bord des avions longs courriers, imitant en cela une logique au petit pied venue devinez d'où…


Enfin, les rapports humains s'érotisent : qui va baiser l'autre ?


J'aime mon époque.



ET PENDANT CE TEMPS-LÀ EN FRANCE


Sarko est vraiment prêt à tout ! Après celles de Marine, voilà qu'il pique ses idées à Mélenchon, maintenant, avec les exilés fiscaux. Et il se trouve encore 28 % de Français pour le prendre au sérieux… Quant à Depardiou ! Ah ! Cher Depardiou ! "Je n'entends que du mal de cet homme qui ne fait que du bien !"

Acteur génial, certes, mais il ressemble de plus en plus à son personnage d'Obélix.


Hollande, lui, il s'attaque au mot "race" : pouah caca. Ça c'est une vraie pensée de gauche ! Ses conseillers en com sont vraiment formidables.


Les députés adoptent la nouvelle carte d'identité biométrique à deux puces.

C'est vrai qu'à l'époque de Fessebouc et autre contrôle digital pour aller manger à la cantine, on n'est plus à ça près.


Un éthylomètre obligatoire dans chaque voiture, vachement utile contre les alcoolos. L'infantilisation généralisée suit son chemin.

Comme dit Roro : "Faudrait aller plus loin : quand tu vas aux chiottes, un flic pour te la tenir, au cas ou tu pisserais à côté — on sait jamais."

Ça va venir, Roro. Y a déjà des barrières autour des piscines et sur les trottoirs.



PENDANT CE TEMPS-LÀ EN SUISSE


Ils viennent de voter contre deux semaines en plus de vacances. Les Suisses, que j'aime de plus en plus, ont bien intégré la pensée libérale culpabilisante. Vive la vie !



ET SINON, COMPÈRE, QU'AS-TU VU ?


J'ai vu (et revu) UNE SÉPARATION. Diamant pur : l'air de rien, visible par tous, il parle de tout ce qui démange d'essentiel.


J'ai vu POLISSE. Cette Maiwenn a vraiment un univers. Son film est presque complètement réussi.

J'ai vu LES NEIGES DU KILIMANDJARO. Guédiguian met le doigt où il faut et ses comédies sont toujours un bonheur. Dommage qu'il ne porte pas plus de soin au filmage.

J'ai vu pour la première fois ce vieux Lubitsch TO BE OR NOT TO BE (1942) : une merveille de scénar et de dialogues saignants… (A un acteur : "Vous avez fait à Shakespeare ce que nous les Allemands faisons à la Pologne !")


J'ai découvert par hasard dans un festival de danse un autre pur joyau : GUINTCHE, par Marlene Monteiro Freitas. Mille figures, mille masques, dans une prestation hypnotique, sensuelle et monstrueuse. A voir en vrai et de près !


J'ai vu l'expo SEMPÉ, poète de la dérision : un bonheur, comme chacun sait.

J'ai vu LA SAISIE DU MODÈLE, les dessins de Rodin. Plus moderne, plus quintessent, tu meurs.

J'ai vu l'expo BORIS VIAN à la BNF : agréable évocation de l'artiste multi-cartes et multi-talents. Je ne savais pas qu'il avait écrit "Faut rigoler" pour Salvador.


J'ai vu LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE. Halimi et sa bande n'aiment personne. Mais on en apprend encore de belles, entre autres, sur les relations incestueuses entre les grands médias et le monde du pouvoir. Et pour une fois, c'est bourré d'humour et de vivacité.


J'ai vu THE ARTIST. Agréable. Hazanavicius a le sens du cliché. Ça plaît bien aux Etats-uniens, à qui il lèche gentiment les genoux.


J'avais vu FRA ANGELICO à la Pinacothèque : petite expo avec peu de choses, exquises, mais des commentaires à côté de la plaque. S'il faut parler de la singularité d'Angelico, c'est moins de perspective (soi-disant annonciatrice de la Renaissance), que de son sens de la théâtralité. Moi je dis ça, je dis rien.

J'avais vu MINUIT À PARIS, de Woody Allen. Il ne s'est pas foulé. Je préfère quand il cause de Manhattan !


J'ai vu HORS SATAN. Ça y est : Bruno Dumont commence à perdre pied. C'est chiant et creux. N'est pas Pasolini (celui de "Théorème") qui veut.



L'IPHONE, MODE D'EMPLOI


Ça y est, je m'y suis mis, c'est formidable.

Il faut juste ne pas s'en servir pour téléphoner ou envoyer des messages. Ou avoir du temps devant soi lorsque, après avoir fermé la dernière appli qui s'est rouverte, tu as

choisi "clavier" ou "contacts" ou "favoris" ou "appels"… Prévois un quart d'heure pour corriger toutes les erreurs de frappe (car le clavier tactile c'est génial, surtout avec les accents qu'il faut attendre ou les chiffres qui sont sur un autre clavier). Moi je tape toujours la kzrrez s'z ciré !! (la "lettre d'à côté"), même en mode large ! Inréglable. Mes doigts il est vrai sont très musclés.

Je t'en passe et des meilleures : la radio c'est bien, sauf qu'elle passe par internet : qualité médiocre et coupures intempestives !

Pour le reste — internet, courrier ou photo, c'est un gadget marrant. Et vachement dizaïgne.



ET N'OUBLIEZ PAS :


"La proposition apodictique conçoit l'assertorique telle que la définissent les lois même de la connaissance."


Emmanuel Kant