12 février 2011

Muss es sein ? Vive la révolution !





































Comment ne pas jubiler ?


Deux peuples englués, gélifiés sous le joug d'oligarchies apparemment indécrottables trouvent le courage et l'énergie de foutre dehors leurs oppresseurs !

Les Tunisiens, dont le niveau d'exigence et d'intelligence démocratique n'a cessé de me foutre des complexes en écoutant dans l'étrange lucarne leurs superbes témoignages…

Les Egyptiens, moins éduqués, sûrement, mais qui, malgré un fort taux d'analphabétisme, ont pigé ô combien de quel côté pouvait être l'espoir : faire table rase d'abord !

Je me souviens combien, lors d'une croisière sur le Nil, j'avais été choqué par l'extrême dénuement des populations d'Assouan, Edfou ou Esna, alors que les dollars arrivaient par millions sur les bateaux-mouche de croisière ou les hôtels de la Mer Rouge ou chez les "tour opérators" des Pyramides ! Et je ne parle pas du pétrole ! On sait maintenant que l'excellent Moubarak, ami de nos princes, possède une des plus grosses fortunes du monde !


Bien sûr, si je regarde les images, contrairement à la Tunisie, je ne vois pas beaucoup de mélanges entre ces messieurs les révolutionnaires et ces dames… Il y aura peut-être un petit travail à faire, là…


Bien sûr, le pouvoir est pour l'instant confié à l'armée… Mais après tout, la révolution portugaise de 1974, dite "des œillets" s'était également fondée sur un coup d'état militaire (je parle sous le contrôle de mon ami Carlos).


Bien sûr, la révolution roumaine de 89 (et pour certains, celle d'Iran) nous avait enthousiasmés… pour les résultats que l'on sait !


Mais quand je constate l'état d'avachissement des jeunes de nos contrées ("Je vais pô faire la grève, j'ai mes emprunts à payer, tant pis pour le service public, tant pis pour les autres, et au total, tant pis pour moi !"), je me dis qu'être un vieux con utopiste comme me voilà est un signe de vitalité !


Muss es sein ? Es muss sein !

Je viens de revoir Max-Pol Fouchet sur le site de l'INA. Je l'écoutais quand j'étais petit : sur une grande chaîne de télévision (y en avait qu'une !), il commentait "La Route des Flandres", de Claude Simon, livre difficile s'il en est (en 1960) ou le dernier quatuor de Beethoven (en 1970), celui annoté par le compositeur de cette note étrange "Muss es sein ? Es muss sein !" :


Le faut-il ? Il le faut !