30 décembre 2009

La Jolie Mie des Gentils Veaux





Vive le service public

Je ne sais pas ce qu'il leur prend, à France-télévisions, ces temps-ci, mais voilà qu'ils se mettent à contrarier mon indécrottable atrabile. Même en praïm' taïme, je suis tombé sur de bien belles choses ; je rêve, ou je deviens vieux ? Pour sûr, ce blogue va tourner "La Jolie Mie des Gentils Veaux" si je me mets à lancer des fleurs à Patrick de Carolis et consorts. Il en va même jusqu'à la bienheureuse suppression de la pub (la seule décision positive de Sarko à ce jour ; il est vrai que c'était pour emmerder les socialistes et favoriser ses amis). Bien sûr, vous l'aurez remarqué, elle revient par la fenêtre à coups de partenariats ou en lousdé. Hier soir j'ai vu Steevie chanter les bienfaits des macarons Ladurée au détour d'une chansonnette ! On rêve !
C'est bien fait pour moi, j'avais qu'à pas zapper sur le divertissement très fin du comique-troupier Ruquier, entouré de l'hystérique Maureen Dor, du gros malin Bénichou, de la pas vulgaire du tout Christine Bravo et de l'intello cité plus haut… Je vous jure que je n'y ai pas passé plus de trois minutes, y avait rin, j'allais pas quand même regarder sur la 3 les petits chanteurs à la croix de guimauve qui chantaient du Barbelivien !!! J'ai vaqué à d'autres occupations.

Qu'est-ce que je disais ? Ah oui, que je suis plus du tout négatif sur la télévision française et que je vais devenir gentil.

Seconde guerre

J'ai vu Apocalypse, un modèle de bonne vulgarisation historique, et j'ai pu réviser ma seconde guerre mondiale en couleurs (quand on dit "seconde", en général, c'est quand y en a pas d'autre prévue, non ?)

Souffrance au travail

J'ai vu La Mise à mort du travail, deux docus incontournables signés Jean-Robert Viallet. J'ai eu peur.
Maladies du travail, flips, harcèlement au nom de la rentabilité… Pas nouveau, certes.
J'y ai appris qu'après le fordisme et le taylorisme, on avait inventé le "toyotisme", inspiré du modèle de Toyota des années 70. Entre autres : non seulement l'ouvrier doit augmenter sa productivité, mais il est co-responsable de toute amélioration de celle-ci — par exemple en réduisant les "temps morts". En d'autres termes, il devient co-responsable de sa propre exploitation. On y gagne en efficacité, mais qui sait si les "temps morts" ne permettaient pas de respirer et de se reconstituer un peu ? Inutile de préciser que les gains de productivité ne serviront pas forcément à augmenter son salaire, mais pourront rendre possible la réduction des effectifs.
Chez Carglass, multinationale du bout de verre, on ne parle pas de toyotisme, mais de "l'attente client". Et à coups de séminaires débiles pour les cadres ("Nous sommes les meilleurs !!") on stimule l'esprit d'équipe. La gagne. C'est dans l'air du temps, il faut é-li-mi-ner. Dans le documentaire, on voit un chef de centre se décarcasser 12 h par jour pour faire tourner efficacement sa boutique en attendant (vainement) le soutien de la maison-mère. Epuisé, il finit par jeter l'éponge… Carglass répare (les pare-brise), Carglass remplace (les gens ?)…
Chez Fenwick, deux consultants à tête bizarre appliquent les principes de l'Excellence, la tocade de tous les gourous du management dans le monde, depuis que Mac Kinsey leur a montré la voie. Et là — ne riez pas — ils cherchent le Vrai : Thomas d'Aquin, viens m'aider à caser mon chariot-élévateur, faut que je rembourse le fonds d'investissement.
Tout le monde transpire. Faut assurer, les gars. Si ça ne marche pas, ce ne peut être que ta faute, cadre ou technicien.
On va finir par regretter le bon vieux temps des méchants patrons et des petits chefs autoritaires : au moins la hargne trouvait à s'extérioriser ! Aujourd'hui c'est à soi-même qu'on doit s'en prendre ! De quoi devenir fou ou sauter par la fenêtre (c'est très en vogue, paraît-il).

Si vous voulez en savoir plus sur le toyotisme, jetez un œil ici sur le site d'un syndicat belge.


Banques et banquiers

Justement, tiens : gazettes, téhessèfe et plates lucarnes nous ont inondés récemment de questionnements divers et variés sur banques et banquiers : les frais sont-ils trop lourds, la concurrence est-elle réelle, les bonus sont-ils bonnards, la crise est-elle déjà derrière nous ? Etc.
Le divertissement lui-même s'invite à la discussion ("A.D.A.", théâtre en direct un samedi avec Boujenah sur la 2)

Jusqu'au débat l'autre soir sur Arte plaisamment intitulé : "Les banquiers sont-ils des voleurs ?"
J'avoue que pour ma part je ne m'étais jamais posé la question, car il m'avait toujours semblé qu'elle constituait une inutile tautologie…
A entendre les débatteurs, experts et spéculateurs eux-mêmes, les oneilles me tombirent. Car, au sujet de la crise actuelle, que défendaient-ils en effet ? Que — d'une part — les gouvernements n'avaient pas fait preuve d'une assez grande fermeté : mais que — d'autre part —, si la pression sur la bourse de Londres avait été trop forte, les trêdeurs eussent sans vergogne reporté leurs activités sous des cieux plus favorables et moins regardants (du côté de l'Asie notamment).
Ailleurs, j'entends effaré que les engagements étatiques sont tels qu'ils ne permettent plus aucune marge de manœuvre en cas de nouveau pépin…
Arrgh !!
La bonne nouvelle, c'est qu'on sable le champagne pour fêter les excellents résultats récents des banques ; la mauvaise, c'est que selon l'OFCE, on supprime 646 000 emplois dans le privé et 34 000 dans le public en 2009.

Alors que faire, fidèle lecteur vitello-micien ?

Si j'ai bien compris, au moment de la crise commencée en 1929, le rapatriement des capitaux américains d'Allemagne (où ils étaient fort utiles au redressement) auraient contaminé ce pays et fort contribué, du coup, à la montée du nazisme ?
Si j'ai bien compris, en dépit du "New deal" de Roosevelt, une nouvelle récession a eu lieu en 1937 et seule, la politique de réarmement à grande échelle des Etats-Unis à partir de 1939 a réellement mis fin à la crise économique ?
Dois-je en conclure que, comme disaient nos grand-mères, IL NOUS FAUDRAIT UNE BONNE GUERRE ? Plaisante perspective, ma foi.

"Il est plus facile pour un chameau…

… de passer par le chas d'une aiguille que pour les riches d'aller au paradis." (Marc, 10, 25). C'est bien l'avis des prêtres interrogés par Michael Moore, (Capitalism, a love story) qui ont du mal à rendre conciliables le capitalisme et la foi chrétienne. Un discours qui devrait parler aux grenouilles étazuniennes… Ce système vire les pauvres de leur maison ; il élimine les faibles ; il se fonde sur une hiérarchie pyramidale ; il puise dans la poche des contribuables (ah ! le récit de l'aide publique votée au Congrès !). Michael Moore signe une fois de plus un film militant, mais plutôt serré et moins caricatural que d'autres de ses créations. Drôle, encore. Et il nous rappelle que de 1941 à 1964 le taux d'imposition supérieur des USA atteignait 90 %, ce qui n'empêchait pas les riches de vivre goulûment. Un article de Libé ajoute que jusqu'en 80 il était encore d'environ de 70 %… Son astuce, à notre sale gauchiste rétrograde, c'est qu'il n'y oppose pas un quelconque "socialisme" ou je ne sais quel délire de partageux inconséquent, non, il demande simplement… la démocratie !



Ciné-club

Et dans ma lucarne même pas plate, j'ai encore vu ou revu le superbe Monsieur Klein de Joseph Losey, A bout de souffle, impertinent de jeunesse, Revue (des archives soviétiques) sur Arte, du cinéaste ukrainien Sergueï Loznitsa, L'Affaire Courjault, qui a fait des arcs électriques dans mes neurones, Pot-Bouille, un vieux Duvivier virevoltant, Et encore Poussières d'étoiles, je ne sais plus où ni quand, je vous en passe et des meilleures.


Et sinon, monsieur Colbart ?

Brueghel, Memling, Van Eyck… au musée Jacquemart-André, Le Titien, Tintoret et autres peintres de Venise au Louvre, Soulages (qui a mis du temps à démarrer) à Pompidou (il faut voir la vidéo passionnante)… Une fraîche et poétique expo à la cinémathèque : La lanterne magique. Il y a des plaques de verre peint sublimes.

Un film moyen de Christophe Honoré (Non ma fille…) où l'héroïne, même Mastroianniesque, est agaçante dès le début. Belle scène bretonne au milieu mais qui n'a rien à voir.

Un Homme à la tête de chou qui fait plop (Gallota - Bashung) : pas sensuel, pas inventif, banal.

Un Resnais un peu bizarre, toujours élégant mais qui laisse rêveur, Les herbes folles : un peu vain, tout ça, pour une fois.

Il faut terminer sur une note positive, dans la Jolie Mie des gentils Veaux :
Ne loupez pas Whatever works de Woody !


Je vous souhaite une savoureuse fin d'année 2009 !

Ma chère, tes poussins me donnent envie de dîner !

(Joël Martin, la Bible du contrepet, Points)

24 novembre 2009

Identité nationale : a tribute to Eric Besson

Afin d'apporter ma modeste pierre au grand débat bessonnien sur l'identité nationale, je ne résiste pas au plaisir de vous déballer mes dernières perles photographiques.

La première série a été shootée en France, sur 150 m de trottoir (sidewalk)









































































































































La seconde, chez le marchand de jouets (toys) de mon quartier. La caissière à qui je demandais pourquoi tous les jeux (ou presque) avaient un nom anglais a fait des yeux tout ronds : elle n'avait jamais (never) remarqué !




















































































Et en attendant de nous précipiter aux derniers spectacles de nos comiques so french,
THE MOTHER FUCKER TOUR de Florence Foresti,
THE ONE MAN STAND-UP SHOW de Timsit ou le
CLAUDIA COMEDY GOSPEL de Claudia, du Djamel comedy club,


Entamons ensemble, mes amis, notre hymne national :


Arise, you children of the fatherland
The day of glory has arrived !
Against us, tyranny
Has raised its bloodied banner
Do you hear in the fields
The howling of these fearsome soldiers ?
They are coming into your midst
To slit the throats of your sons, your wives !

TO ARMS, etcaetera…



Et au retour de la Fashion Week, n'oubliez surtout pas de tout checker si vous voulez rester open et ne pas vous retrouver sur la blacklist.
(d'après Daphné Burki, Canal +)

Autre chose, les aminches : pensez quand même à votre impact carbone.

A très plus.

C'est pas ce Besson, qui attire la Fox.



14 septembre 2009

Panier de septembre : Un mort, une Tomate et un Savon de Marseille











































































UN VRAI MORT, ENFIN !
Les médias viennent ENFIN de mettre la main (St-Etienne, le 14 septembre) sur un VRAI MORT FRANÇAIS de la grippe A. Sans pathologie interférente — pas de grosse maladie autre que celle-là, rien !
Il était temps qu'on puisse TOUT DE MÊME prendre au sérieux l'effarant feuilleton pharmaco-journalistique qui nous tient en haleine depuis que Michael Jackson persiste à ne pas ressusciter.

LA TOMATE RÉCONFORTANTE DE MONSEMPRON-LIBOS…
Monsempron-Libos : un nom comme ça, on ne peut pas l'inventer. C'est pourtant à cet improbable endroit, au milieu du marché, que j'ai retrouvé cet été le goût de la tomate.
Rien, qu'une petite tomate cerise allongée, tombée sur mon carrelage ! Je croque ! Je fonds ! Retour aux origines !
Je n'achète plus de tomates depuis des lustres, sinon je les inonde de vinaigrette, menthe et échalottes pour tromper leur incommensurable fadeur, et me voilà tout soudain esbaudi : c'était bon, ce truc-là, savez-vous ?

RÉCONFORTANTE, AU JOUR D'AUJOURD'HUI OÙ TOUT EST FAUX,…
Au jour qu'on nous apprend que 80 % des Laguiole sont fabriqués en Asie,
Que la Charcuterie corse est préparée avec du porc congelé d'Amérique du sud ou des pays de l'est et que le saucisson d'âne n'a jamais fait partie de la tradition charcutière de l'île, NON PLUS que de SANGLIER, d'ailleurs !
Que le kaolin qui fait la porcelaine de Limoges vient de Nouvelle Zélande,
Que la moutarde de Dijon est mitonnée avec des graines du Canada,
Que le camembert "de campagne" est un pur produit marquètigne,
Et qu'enfin, — mais ça on le savait — le jambon d'Aoste (devenu "jambon Aoste") est fabriqué en Isère (et non dans le val d'Aoste en Italie)…
Je ne vous parlerai pas du "nectar" de fruit qui n'est que de l'eau, du sucre, de l'acide ascorbique… et du fruit.

…TOUT EST FAUX PARCE QUE PAR DÉFINITION LE MARCHAND MENT…
…Ne serait-ce que par omission… C'est même à ça qu'on le reconnaît.
Alle est belle, ma pêche blanche, faut finir ! (y en a trois de gâtées)
Il est beau mon forfait gratuit pendant deux mois ! (Faudra penser à résilier)

…LE COMMERCE N'EST PAS UN BON CHRÉTIEN…
Voilà pourquoi on a appris à se méfier de son prochain — notamment du banquier, du plombier et de l'installateur de double-vitrage-qui-a-un-chantier-dans-votre-quartier.
Il ne faut pas s'étonner s'il y a une mauvaise ambiance dans le métro. Je vous aurais prévenus.

QUANT AU SAVON DE MARSEILLE…
Quant au savon de Marseille, n'en parlons pas. Deux enquêtes récentes dans nos chères lucarnes nous apprennent qu'on peut fabriquer du savon de Marseille au Pakistan ou en Tunisie ! Certains même à base de graisse animale (cela dit, ça n'a rien de particulièrement néfaste, mais bon, c'est moins typique)…
Alors (hahaha), comme nos marchands sont menteurs mais bien informés et très réactifs, qu'est-ce que je vois hier sur mes emballages de savon de Monoprix ?
"Ne contient pas de graisse animale" ou "fait à l'ancienne au chaudron", pour les marques qui se le peuvent permettre, comme Le Petit Marseillais…
Bien jeté, Max ! Bientôt, tu vas voir, ils vont faire du bio ou du développement durable dans les hypermarchés ! (Que dis-tu, Rossignol, oiseau de mauvais augure ?)

BE HAPPY, BE SIMPLY
C'est le nouveau slogan de l'enseigne qui m'énerve, Simply market. Comme tout le monde, et probablement conseillée par de jeunes marquèteurs très branchouilles, elle surfe sur l'angliche comme Delarue sur aveugle manchot, pédophile et cocu… C'est pô la seule, et le Juste combat de Justin pour faire du bouche à bouche au français et autres langues, unfortunately, semble perdu maintenant. Be happy, be anglo-saxon. Think angle, Talk angliche, c'est trop fun. Et Justin, pour en finir, de décerner solennellement le prix du Grand Fayot (Great Bootlicker) à…

SUSPENSE… THE WINNER IS… (IT'S A GUESSING GAME, BE PATIENT !)
La chaîne privée Canal Plus, sous-marin yankee et grande admiratrice de la culture populaire états-unienne, à travers sa programmation cinématographique, ses invités, les tics de langage de ses animateurs (notamment la dodelinante Daphné Bürki dans l'émission la plus people, dixit le site) et le nom de ses émissions : LE DAILY SHOW, NEWS SHOW, INSIDE JAMEL COMEDY, BOLLY FEVER, FRISSON BREAK, and so on… Ne parlons pas des séries CRIMINAL JUSTICE, DAMAGES, DEXTER, DESPERATE HOUSEWIVES, FLASHPOINT, HEARTLAND, KNIGHT RIDER, MAD MEN, PUSHING DAISIES…
Ne laissent-ils pas passer une occasion (par Guignols interposés, ce qui me déçoit un peu) de moquer le cinéma français — Ouah ! Trop ringard ! (qui ça ? Desplechins ? Jacques Audiard ? Resnais ??)
Je congratule.

J'ALLAIS OUBLIER :
Splendide spectacle pyrotechnique par le groupe F au Bassin de Neptune à Versailles.
Musée Zadkine, un choc esthétique : que du concentré de monde, succulent et couillu !
L'expo Cartier-Bresson qui vient de se terminer au Musée d'Art moderne, et Willy Ronis évidemment (paix à son œil), vu à Arles au milieu d'autres splendeurs.
"Dieu qu'ils étaient lourds !", texte-interview de Céline "sidérant d'intelligence" monté par Ludovic Longevin avec Marc-Henri Lamande… A voir vraiment si ça se balade par chez vous.

Et n'oubliez pas
Messier n'avait qu'un but : Canal

RÉSULTAT DU CONCOURS (PERSONNE N'A GAGNÉ LE ROCAMADOUR MOELLEUX CETTE FOIS)
Les chanteurs dans l'ordre :
POLNAREFF FERRAT BREL VOULZY FERRÉ BREL CLARIKA SOUCHON NOUGARO ADAMO RUIZ BEATLES NOUGARO GALL AZNAVOUR FERRAT LOEB TRENET BRASSENS BACHELET AUBRET EVORA BENABAR LAPOINTE BARBARA AMONT BRUANT ANIS VIGNEAULT CHARLEBOIS BASHUNG HIGELIN ROUSSOS ANDREX/FONTAINE PIERRE CAMILLE BAZBAZ LECLERC CAUSSIMON MITCHELL LEFORESTIER FERRÉ MONTERO PASCAL JONASZ AMONT MADONNA DELPECH LEGRAND MOULOUDJI FERRÉ HALLYDAY MARTINI ESPOSITO VIAN TÉTÉ FERSEN MONTAND CLARIKA DOUAI TRENET SINSEMILIA
.

DERNIERE MINUTE :
Pour alimenter le débat sur les formats de télé (plus ça va, plus ça devient n'importe quoi !), j'ai trouvé ce petit film militant bien sympathique.

10 juillet 2009

Si on chantait ?





























La chanson m'habite


C'est l'été, sortons de la morosité.
L'autre soir, à la télé, v'là moult chansons convoquées. Chansons d'amour, avec ses joyeusetés pis ses contrariétés. Me voilà transporté, émotionné, bouleversifié : quoi, moi, d'autant de chansons ma caboche est peuplée ? Par cœur presque je pourrais toutes les fredonner ?

Alors souvenons : "On connaît la chanson" !!!! Alain Resnais avait raison ! Je peux réciter qu'un poème de Villon, J'ai oublié Lautréamont, j'en sais qu'un seul d'André Breton, mais si je sais Louis Aragon, c'est grâce à la chanson ! (Connais pas Claude Bouton ni Etienne Pavillon)…
Et au jour que les anglo-saxons nous assomment les pavillons,

On voit, n'est-ce pas, que des fois ça crie pas, Les Clarika, Les Thomas (Fersen ou l'autre fils à papa), et tous les petits jeunes qui riment pas en "a"… Alle est pas morte la chanson, n'en déplaise aux vieux cons, elle nous adoucit les neurons !

Moi qui balance entre deux âges
J'leur adresse à tous un message :

Voilà l'été, les fill's sont belles et les dieux sont ravis, comme disaient les Négresses Vertes.
Chantons !

(Et si par hasard, fidèle ami de La Mie, tu sais détecter dans l'ordre les interprètes évoqués dans le texte qui suit, tu gagneras un rocamadour moelleux)


On ira tous au paradis
Avec le tien comme il va l'amble
Il faut bien que le corps exulte
Loin Singapour c'est long c'est court
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Non Jeff, t'es pas tout seul
Mais arrêt' de pleurer
T'es beau comme garçon

J'ai dix ans
Elle voulait un enfant moi je n'en voulais pas
Vous permettez, monsieur ?
Elle panique
Michèèèèle ma belle

Un coq aimait une pendule
Annie aime les sucettes
J'aime Paris au mois de mai
Pourtant que la montagne est belle

C'est la ouate qu'elle préfère
On l'a trouvée hier soir derrière la porte de bois
Avec une passoire se donnant de la joie
(Pauvre Martin, pauvre misère, creuse la terre, creuse le temps)

Au nord c'était les corons
La mer sans arrêt roulait ses galets
Petit pays
Plat pays
Et un truc très pratique pour ranger les pièces de monnaie

Au pays d'Agada-ragon
Il pleut sur Nantes
Bleu bleu le ciel de Provence
Sur la route de Louviers
J'suis pas né dans le Missouri
Mon pays ce n'est pas un pays c'est l'hiver
Alors chu reparti sur Québecair, Transworld, Northern, Eastern, Western
pis Panamerican !
Vertige de l'amour

Crocodaïle
Rain and tears
Y a des zazous
A Joinville-le-Pont
Au port
Sur le bout de ma langue
Les soldats seront troubadours

Monsieur William
Comment pouvoir t'oublier ? Il y a toujours un coin qui me rappelle
Tu restes la vie de ma vie (Ohwouo oh wouo oh wouo)
Où êtes-vous Liza et Luc, Sylvia, attendez-moi
Même les plus chouett's souvenirs ça t'a une de ces gueules
Dors mon rat mon flic dors mon vieux Bobby

J'ai donné des soirées à étonner les princes
On mangeait des glaces à l'eau
Blanc blanc blanc le goëland
Justify my love

Tu vis sans jamais voir un cheval, un hibou
On dirait qu'ça t'gêne de marcher dans la boue
Comme une pierre que l'on jette dans l'eau vive d'un ruisseau
Comme un p'tit coquelicot, mon âme
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Lourd comme un cheval mort
Je ne veux pas travailler
Et puis je fume

Ououou
Se voi non comprendete
Si vous ne comprenez pas
Almeno non ridete
Surtout ne riez pas !
Ououou

Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
A la faveur de l'automne
Rititi ratata
Sur les petits chemins de terre
On a souvent vécu l'enfer
Pour ne pas mettre pied à terre

Ça s'peut pas qu'ça dure encore ça s'peut pas
Y a trop d'bonheur ça s'peut pas
Maintenant que la jeunesse s'éteint aux carreaux bleuis

Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?
Je vous souhaite tout le bonheur du monde






De tout un peu

Michael
Il paraît qu'à force de devenir diaphane, puis complètement transparent, il a fini par disparaître. Comme lémédias en ont très peu parlé, je préfère vous informer.

Pina Bausch
La grande prêtresse de la danse contemporaine est partie. On ne sait pas non plus où est son cercueil. D'ailleurs il n'y avait pas de direct depuis Wuppertal sur toutes les chaînes de télé.

Recrudescence des accidents de la route (statistiques pour le mois de juin)
Mais que font les pouvoirs publics ? Que fait l'omniprésident ? Et si Frédéric Lefebvre proposait l'interdiction des routes ?

Les beaux gosses
Télérama n'en peut plus — sans doute faut-y pas se laisser larguer ? — moi bof. Ces ados sont rigolos mais à la limite de la débilité et un peu méchants, comment s'y attacher ? C'est charmant, moderne, assez enlevé, mais bourré de clichés, et ça ne dit pas grand chose. N'écrit pas le génial "L'Esquive", qui veut.

Persépolis
Non rien : à lire, toutes affaires cessantes. Et pis ma foi, si on s'intéresse un peu à ce qui se passe en Iran (sauf si Michael meurt, ce qui est pour Lémédias tellement plus important), on voit ce que c'est que la Théorie de la Grenouille (voir mes posts précédents)…

Cité de l'architecture
Au Palais de Chaillot à Paris. A l'occasion de la visite de l'expo sur le Grand Paris (prière de voir surtout l'audiovisuel final, interviews des architectes, pur jus de cerveau et plein de questionnements intelligents), j'ai retrouvé le Musée des monuments français : Wouaouh ! (C'est pas de la critique intéressante, ça ?)

Strip Tease
Sur France 3, tard le soir : Wouaouh (re) ! La dernière mouture, c'était du pur bonheur. Loupez pas.

Kundera : "Une rencontre"
J'avais dit que je vous en reparlerais. Voilà, c'est fait. Je vous aurais prévenus : il faut s'intéresser à Francis Bacon, mais aussi à Anatole France, Schönberg, Janacek et Oscar Milosz. Relisez également Carlos Fuentes.

Delarue
Il parle de plus en plus pâteux, vous ne trouvez pas ?

Ruquier
Il ressemble de plus en plus à un comique-troupier autosatisfait, vous ne trouvez pas ? Il est vrai que je ne peux plus le voir en peinture. Heureusement, il est de gauche. Ouaf !

Moi
La baleine bleue cherche de l'eau
Pour déboucher tous ses tuyaux
Du coup je vois un cardio :
Mon cœur, mon amour,
C'est un pudding bien lourd
Je hais les couples qui me rappellent que je suis seule (dit Anaïs)

Et n'oubliez pas :
Docteur de mon cœur, je vais voir si je peux t'ouïr, c'est tangent…

(Toujours Joël Martin, La Bible cu Contrepet, Bouquins)



Bises à tous et bonnes chansons !




15 juin 2009

Sarko : Y z'en r'demandent !
















Variations sur l'obéissance,
le conditionnement,
la cohérence
et autres broutilles



Moi

D'après un sondage TNS-Sofres-Logica publié pour le Figaro,(1) la cote de Sarko augmente (41 % en juin contre 32 % en mai) !

Autrement dit, ILS EN REDEMANDENT !

[Je m'en plaignais à l'ami Julien quand celui-ci m'a envoyé quelques réflexions personnelles fort dignes de figurer dans ce blog pour alimenter le débat.
Voici donc son utile et humoristique contribution :]


Lui

De qui tu parles ? haaa... celui-là ? Sa Très Tonitruante Majesté comme
dirait Patrick Rambaud ? Sa cote de popularité dans les sondages ? Oui
bon ben. C'était pas Pierre Giacometti (un pourtant si joli nom) qui
dirigeait l'institut de sondage Ipsos et qui a eu la légion d'honneur
récemment ? Alors les sondages...

Ça me fait penser qu'il faudrait que je bosse sur un scénario pour le
troisième anniversaire de règne du nabot, j'ai déjà le titre : "Les 3
ans du con d'or".

Plus sérieusement, moi je me dis que ça ne m'étonne pas, qu'un paquet de gens en redemande : tant qu'on n'est concerné que de loin par les effets (néfastes) politiques et qu'on écoute de loin (sur TF1) ce qui se passe pour les autres, qu'on s'en tient aux mensonges officiels si superbement et assurément assénés, y a pas de soucis à se faire... Demande dans la rue l'avis des gens et combien répondent "oh vous savez moi la politique, j'y connais pas grand chose" (70 % d'abstention dans mon département pour les élections européennes dont pourtant il est dit que
le parlement qui en est issu détermine à 70% des choix législatifs qui gouvernent la marche de notre pays). Même Berlusconi a été réélu, même Bush (ah tiens, pas Poutine ? Si en fait). Alors pourquoi qu'en France on ferait pas comme d'habitude, comme les Américains avec 10 ans de retard ? Les mécontents peuvent bien être TRES mécontents, tant que la majorité ne se plaint pas trop sinon comme d'habitude, de l'augmentation de la recrudescence et du mauvais temps du mois de juillet...

J'entends même des gens dire, à propos d'HADOPI et de la LOPSI 2 qu'un
peu moins de liberté c'est pas bien grave quand on a rien à se reprocher
et que ça procure un peu de plus de sécurité.







J'ai reçu depuis peu ma nouvelle "box" internet avec la TNT (nous
habitons la seule et dernière région de France qui ne reçoit pas la TNT
par les ondes hertziennes, je vous jure madame c'est vrai) et j'ai revu
le film avec Yves Montand "I comme Icare" sur une chaîne pleine de rediffusions. Il y est question d'une étude "psychologique" (assez célèbre et que tu dois sans doute connaître) qui met en scène une
victime quelconque et un bourreau tout aussi ordinaire (le mec doit
envoyer des décharges électriques de plus en plus fortes à chaque
mauvaise réponse d'un questionnaire simple après avoir mémorisé les
couples questions/réponses). Cette étude tendant à prouver que, sous
l'injonction d'une autorité supérieure dont on ne remet pas en cause le
bien fondé et qui nous fait croire que c'est elle qui prends ses
responsabilités (l'étude fait croire qu'il s'agit d'une enquête
universitaire ou genre CNRS sur les méthodes de mémorisation et croire
au bourreau que sa victime – qui est en fait un complice et les
décharges fictives – est un "cobaye" comme lui et que leur rôle a été
tiré au hasard) 63% des gens sont capables de se transformer en
véritable agent tortionnaire et d'administrer des décharges quasi
mortelles à une victime parfaitement innocente qui ne leur avait
strictement rien fait.

Wikipédia me confirme qu'il s'agit des expériences du psychologue
américain Stanley Milgram sur la soumission à l'autorité au début des
années 60.

(voir lien plus bas)

Par ailleurs, les Socialistes auraient pris une raclée aux dernières
votations ? Peux-tu, toi qui lis le Nouvel Obs, me dire ce que pensent
les Socialistes ? Faire une synthèse de leur positionnement politique,
un dessin du dessein qu'ils envisagent pour la marche de la société ?
Comment voter pour un parti qui laisse s'égarer dans toutes les
directions des gens aussi épars qu'un Jack Lang, un Benoît Hamon,
Martine Aubry ou Ségolène Royale, Fabius, Mosco, Cambadelis, etc. etc.
etc. etc. Je ne réclâââme pas comme une vieille gaulliste amoureuse un
"leader" oulalala non, mais ça fait combien d'années que le PS annonce
qu'il faut qu'il se rénove ? Pas étonnant qu'il ne fédère plus ! Je ne
suis pourtant pas sensible au discours de la majorité gouvernementale
qui rabâche sans cesse que le PS n'a pas d'idées : au contraire, j'ai
presque envie de dire qu'ils en ont trop !












Tiens, justement, je suis plus surpris (ou juste affligé) que les vieux
gaullistes qui semblent devenir go-gaulliens à les voir se laisser ainsi
piétiner par la bestiole à talonnettes, à manger leur chapeau de Jean Moulin et avaler son écharpe rouge comme autant de couleuvres. Faut dire qu'il doit plus tellement en rester de vivants, et ceux qui se souviennent sont tellement vieux ! C'est pas très rassurant.

Et pourtant, 28% de votants umpistes, mais 70% de "pas pour" (bah oui,
tu crois franchement, par exemple, que ce qui reste de l'électorat du Fn
aurait envie de voter sarko le cas échéant ?) et 2% de je sais pas quoi.

Tout n'est donc pas perdu pour notre avenir (oui, oui, le tien aussi) et
sans doute est-ce pour cela que certains s'échinent à rendre moins
respectable "l'autorité" pour qu'elle puisse dès lors être mieux
contestée. Ce qui est amusant, c'est qu'un truc comme le
casse-toi-pauvre-con y participe ! Le vilain bonhomme porterait-il en
lui les germes de sa propre destruction ?

Pour compléter mon propos au regard des résultats de l’expérience
de Milgram et notamment à l’aune de ses variantes, je rajoute :

Trouble au sein de l’autorité :

« Lorsque l'autorité donne des ordres contradictoires, le taux
d'obéissance chute de manière très nette pour être nul. ». Ainsi nous
pourrions dire que le désordre au PS nuit clairement à son adhésion
électorale. Mais si on va un peu plus loin, la conclusion dit « Avant de
décider quoi faire, le sujet essaye généralement de déterminer quelle
est l'autorité la plus légitime, mais ne pouvant la trouver, le sujet
suit les ordres qui sont les plus conformes à sa conscience. ».

Ainsi les contradictions apparentes du PS tendent à ce que l’électorat
de gauche vote de manière plus conforme à sa conscience et moins par «
obéissance ». Ainsi, les préoccupés du réchauffement climatique voteront plus facilement (j’emploie le futur exprès de manière péremptoire, ça fait plus sérieux) Ecolo, quand les soucieux du chômage et les exclus de l’enrichissement capitaliste voteront eux plus à l’extrême gauche.
Inversement, quand tout un gouvernement ne parle que d’une seule voix, la mettre en doute ? Il faut donc faire taire la moindre parole dissonnante ou critique. Et là, avec ce gouvernement, les exemples ne manquent pas, sans parler de tout l’intérêt qu’il y a à n'avoir qu’un «
parti unique de droite ».

Proximité de l'élève :

« Les résultats montrent que plus l'apprenant est loin du sujet, plus
l'obéissance est importante. Ce dernier se sent moins concerné s'il est
éloigné de l'élève, car il n'est pas en contact direct avec les
conséquences de ses actes. »

Il est donc fondamental de maintenir éloignées le plus possible de la
vue et de l’ouïe, et surtout du contact de l’électeur de base tout ce
qui pourrait heurter la (fondamentalement) bonne conscience des gens :
les images des guerres en sont le principal exemple, mais on pourrait
aussi parler des « camps de rétention », dont on voit si peu d’images,
des tentes des « Don Quichotte » qui sont évacuées le soir même, des
prostituées qu’il faut cacher, des journalistes qu’on perquisitionne ou
met en garde à vue le plus discrètement possible (tout en agitant quand
même le torchon de la répression), ou même des manifestions ça et là qui sont fort peu retransmises dans les médias « main-stream » (spécial
anglicisme pour toi) sinon uniquement pour en montrer les exactions ou
débordements, si ce n’est pas carrément la Police qui interdit qu’elle
soit filmée par « respect pour son droit à l’image », etc.

Rôle du groupe :

« Le pouvoir du groupe est aussi très important […], où le conformisme à
l'attitude du groupe et le partage de la responsabilité occasionnent un
taux d'obéissance bien plus important que le simple ordre de l'autorité.
Ainsi, psychologiquement, le sujet ne se sent pas coupable des
souffrances de l'élève, bien que son rôle soit primordial dans la chaîne
aboutissant aux décharges électriques. »

Dés lors, quelle aubaine que la publication des sondages ! Quel
formidable outils pour induire l’idée qu’un (plus ou moins) grand groupe
(pas nécessairement une majorité, même si c’est « mieux ») adhère,
souscrit ou accepte telle ou telle pensée ou idée. Peu importe qu’il y
ait 70% de gens qui n’aient pas voté UMP, pourvu qu’ils soient
disséminés, l’important est bien de signifier qu’un groupe (28%) fasse
cohésion. Prenons n’importe quel thème et il en sera de même : peu
importe la grandeur des chiffres, le sondage permet déjà d’offrir une
représentation d’un « groupe ». Nous avons déjà largement constaté par
le passé le phénomène avec les idées d’extrême-droite.

Stratégiquement, il conviendrait peut-être de regarder les choses dans
une optique de déconstruction (on dit « dans une optique » ou avec une
optique ?) :

La désobéissance à l’autorité devient possible quand celle-ci perd de sa
légitimité et de sa supériorité, de sa cohésion de parole et de
l’unicité et cohérence de ses ordres, de l’adhésion massive d’un groupe
et que les agents qui lui sont soumis se sentent plus concernés,
notamment par la proximité avec le sujet de leurs méfaits.

Ah bah tiens, voilà qu’on nous reparle de la grippe porcine… Ouais mais
c’est un autre sujet. Enfin presque.

Ju.

















Moi :
Y a déjà un bout de temps que je me suis désabonné du N'Obs…

Lui :
Ah, condoléances.

Moi :
Vraiment, vivement la retraite à 105 ans.

———————
Citations extraites de "Variantes de l'expérience de Milgram" sur
Wikipédia

———————
(1) La page du Figaro en question


Ne poussez pas ce veau dans la rizière !

DERNIÈRE MINUTE :

Wouaf spécial, à propos de Yann-Arthus Dieu-le-Père et de son film pédagogique HOME, qui fait sensation dans les salons bobo (très joli film, d'ailleurs). Je viens de trouver un point de vue enfin à contre-courant de cette nouvelle philosophie naturophile qui, comme le "Carpe diem" des diaporamas pps à la con qui polluent ma boîte électronique, devient l'alpha et l'omega de la pensée à la portée de tous ! Débat !



08 juin 2009

Elections : Strasbourg, vue de ma fenêtre





























La cathédrale,

Le Parlement























Qui c'est qu'a gagné, par chez nous ?

1. Le "parti des abstentionnistes" (pardon pour le cliché). Pas de pot, les absents ayant toujours tort, les autres ont décidé pour eux. Et l'Europe continuera à édicter ou inspirer des lois, voter des directives qui influeront, sans qu'ils aient leur avis à donner, sur leur vie quotidienne !

2. Arthus-Bertrand. Ce mec-là est devenu notre maître à penser sur l'avenir de la planète. Pour ça il a l'arme absolue : de belles cartes postales et le soutien de la société du spectacle.

3. Les thermomètres. C'est comme ça que j'appelle les journaliss, maintenant (en vertu de leur credo "C'est pas nous qui faisons l'actualité, on n'accuse pas le thermomètre lorsqu'il fait trop froid" — voir nos autres chroniques). A force de nous vendre l'abstention, à force de ne jamais parler des débats (à part le vin rosé ou le beurre de cacao), on a fini par oublier qu'elle existait, l'Union européenne…
Il était plaisant de voir, lors de la soirée après élections sur France 2, ramer les thermomètres pour toujours aiguiller la discussion sur des questions de personnes ou de stratégie politique franco-française ! Ouaf ouaf ! Il n'y a eu que Daniel Cohn-Bendit pour esquiver !

4. La flemme intellectuelle. On nous dit rien. C'est trop compliqué. Avec pour sauce d'accompagnement : les politiques, ils nous baladent. En trois clics, cependant, et même avec un pc ordinaire, y a moyen de savoir deux ou trois choses, ou je me trompe ?

5. La défiance, enfin, envers une opposition "de gauche" institutionnelle qui ne sait plus où elle habite.

Et si on parlait de l'Europe ?

Et si on se mettait maintenant à en parler un peu plus, de l'Europe ? Si on parlait des débats, des projets de lois, des alliances, de ce qui nous pend au nez ?
Chiche !

28 mai 2009

Je sais pas vous, mais moi je vote
































La Corse est toujours aussi magique. Peut-être les hommes y sont-ils pour quelque chose… (en n'en faisant rien ?)




LES BELLES EUROPÉENNES



Les médias s'abstiennent (de faire leur boulot)

"Vers un nouveau record d'abstention le 7 juin" (La tribune.fr)
"Vers une abstention record aux européennes" (Le Figaro.fr)
"L'Europe des Vingt-Sept aborde la période des élections au Parlement dans la crainte d'une abstention massive" (Le Monde.fr)

"La menace d'une abstention record…" etc. (Le Point.fr)


A force de nous vendre l'abstention comme une fatalité, Lémédias oublient de rappeler qu'une grande partie de la sauce à laquelle nous sommes tous les jours mangés vient de la Communauté européenne. Dans quelle proportion ? 60 % ? 80 % ? Impossible à déterminer ? Le débat est ouvert (voir ici par exemple)… Moi quand je vois les délires sécuritaires et précautionnitaires et hygyénophiles et libre-concurrençophiles qui envahissent notre quotidien AU NOM DE L'EUROPE, je m'interroge naïvement comme un perdreau de l'année que je suis. Heu… Cette loi sur la hauteur des poignées de portes dans les crèches ou sur le beurre de cacao dans le chocolat, quand en a-t-on causé ? Et que puis-je en dire et à qui ? (Je prends des exemples extrêmes, certes : j'aurais pu parler de broutilles, comme la casse des services publics ou la disparition de la notion de Bien commun…) Autrement dit, ce gros machin qui pond des interdits et des passe-droit comme curés pédophiles dans le clergé, ce monument, où le visite-t-on ?

L'Europe, c'est pas sexy

L'Europe, c'est pas glamour, nous serinent jusqu'à la garde les journalistes de Légrandmédias, qui comme chacun sait, sont des foudres de pertinence et de conséquence. Arlette-gai-luron-Chabot, directrice de l'info sur un service, heu, public, de télévision, déclare sans rire en gros que c'est pas de sa faute, c'est les politiques qui rendent pas ça excitant(*)


On n'est que des thermomètres

On rêve ! Revoilà l'antienne : on n'est que des thermomètres ! Et ils y croient encore ! Le gouvernement parle de sécurité pour exciter son électorat, ça c'est de l'info ! On n'est que des thermomètres ! (et bien sûr, le contexte de panique pour la présidentielle de 2002 , on n'y est pour rien !)

Je sais pas vous…

Alors voilà, je sais pas vous, mais moi, le 7 juin, j'irai voter. Il n'y a qu'un seul tour, c'est à la proportionnelle (donc, la chance aussi d'y voir représentées des tendances un peu moins consensuelles) et il ne fera pas beau temps : pas la peine de partir en week-end. Ou alors au retour, c'est encore possible. Et si décidément vous y mettez de la mauvaise volonté, le vote par procuration est facile si l'on ne s'y prend pas au dernier moment (voir les liens ci-dessous).
______________

*(Dernière minute : je dois à la vérité de reconnaître qu'elle a été la seule, jeudi 4 juin, à organiser un débat sur une grande chaîne. Houleux mais pas inutile à bien des égards : il n'est jamais trop tard pour bien faire…)

Si vous voulez tout savoir sur le fonctionnement du grand machin, c'est ici ou ici

Un point de vue intéressant sur le sens des élections : là !

Et un autre, qui pose la question de la Commission européenne : clique !


SINON, JUSTIN, QUOI DE NEUF ?

La grippe pas-porcine pas-mexicaine mais qui fait peur

On nous explique que cette grippe est une grippe ordinaire, qu'il n'y a somme toute que 100 morts à ce jour (contre entre 250 000 à 500 000 morts pour les autres grippes), mais qu'il faut avoir très peur. D'ailleurs on en a parlé pendant des semaines dans les lucarnes et sur les feuilles de chou. Cherchez l'erreur ?






Conso : Simply nase














Il y a un peu plus d'un an, mon petit supermarché ATAC a été refait. Je n'avais pas compris à l'époque pourquoi c'était devenu si moche : tubes fluos, déco tartignole, rayonnages style usine. J'avais l'illusion que quand on faisait des travaux, c'était pour faire mieux. J'avais oublié la logique marquètigne : pour vendre en donnant l'illusion que c'est moins cher, il faut adopter un style bas-de-gamme. Forte remise (Hard discount). Voilà c'est fait : les supermarchés ATAC sont donc devenus un peu partout "Marché simplement" (SIMPLY MARKET), vous voyez le génial concept ? Jaune-vert-rouge, un logo dessiné sur un coin de table par un étudiant de première année au conservatoire amateur de Bouzin-sur-Godiche, choix réduit, quelques baisses de prix et le tour est joué !
Ils ont gagné : je n'y vais plus (et apparemment je ne suis pas le seul) !


In my basket

A propos de la soumission généralisée à l'étazunisation des esprits, j'ai dégotté ces dernières semaines ces quelques perles pour mon basket :

Les jus de fruits frais mélangés de diverses marques, c'est maintenant des "SMOOTHIES" : très bons d'ailleurs, (et très chers), et ça fait causer les langues étrangères !…
Pub dans "Questions pour un champion", pour un lot : "Pour toutes vos utilisations OUTDOOR"… Ahouttdor, ça vous a quand même une autre allure que "dehors", quand même !!!
RENAULT LAGUNA : "BLACK EDITION"
AFFLELOU, pour dire "L'année prochaine" en pied-noir, il dit "NEXT YEAR". Unbelievable, isn't it ?
PHILIPS : "SENSE AND SIMPLICITY"
BRITA (je ne sais même plus ce qu'ils vendent : des filtres à eau ?) : SENSE TECHNOLOGY !
LG : "LIFE IS GOOD"
PEUGEOT : On n'a que l'embarras du choice : "EXPERT TEPEE", "BIPPER", "PARTNER",… et les déclinaisons des différents modèles : "SPORTY ESSENCE MONOCORPS" (???), "TRENDY ESSENCE 3 PORTES" (pourquoi pas 3 doors ?), URBAN ESSENCE, and so on…
ORANGE "OPEN", etc.

Je n'aime plus mon époque

Mais plus encore que l'anglicisation généralisée de la langue — les Suisses, les Allemands et les Belges avaient déjà quelque avance sur le sujet —, c'est la "libéralisation" étazunisoïde des esprits qui me frappe. L'autre matin, sur France inter, le patron d'une compagnie aérienne laho coste ("à bas prix", c'est moins chic), AVION-À-RÉACTION-FACILE (Easyjet) défendait le dédale invraisemblable de ses suppléments (carburant, bagages, robe de l'hôtesse, glaçons, accoudoirs, hublots, taxes diverses) par ces mots : "Notre client, s'il n'a pas de bagage, il n'y a aucune raison qu'il paie pour celui qui en a un". Tout est là ! Notre nouveau mode de relations sociales. "Il n'y a aucune raison pour que je paie pour les autres". Ainsi pourrait-il en être pour les routes, les écoles, les hôpitaux, la justice.
C'est vrai, quoi : je ne regarde le foot que deux fois par an et pourtant je paie allègrement pour le Paris-St-Germain dont je n'ai rien à taper : scandale ! Je ne vais plus à la médiathèque et je n'ai pas d'enfant malencontreux à mettre en centre d'accueil : scandale !
On vit une époque formidable. Non. Il faut dire mieux : "Je n'aime pas mon époque". Parce que disant cela, on reprend les propos de Claude Lévy-Strauss. Et ça, ça vous a quand même une autre gueule !

ET SINON ?

Je n'avais pas vu "DANSE AVEC LES LOUPS", que je prenais pour une grosse daube sentimentalo-simpliste. Etonné que deux ou trois jours après son visionnement à la télé, j'y aie repensé, avec plein de questions sur la violence redneck des conquérants, sur la cohérence rassurante d'une tradition. Revoilà Lévy-Strauss.
VILLA AMALIA, de Benoît Jaquot : un film presque complètement réussi, mais qui perd dans la deuxième moitié un peu de son passionnant mystère. Isabelle Huppert y est comme d'habitude grandiose et ambiguë.
Revu pour la dixième fois LES 400 COUPS. Peux pas en parler, je pleure. Mais ça, c'est parce que le Paris et le milieu décrits dans ce film de la Nouvelle Vague sont mon enfance.
A propos de nostalgie (décidément, je vieillis, non, ça ne se voit pas), j'ai téléchargé le CYRANO DE BERGERAC de Claude Barma (1960) sur le site de l'INA, avec l'immense Daniel Sorano et Jean Topart, Michel Le Royer, Noiret, Galabru : que du bonheur ! Quand je pense aux bouts ridicules que j'en avais vus avec Belmondo dans le rôle titre ! Je vais me revoir LES PERSES (un truc de ouf, musique contemporaine et tout, passé à 20 h 30 sur les lucarnes magiques en noir et blanc en 1961) !
LE BAL DES ACTRICES : pétillant, malin, mauvais esprit et tout. J'ai aimé mais il ne m'en reste pas grand chose. Bizarre.
DANS LA BRUME ÉLECTRIQUE : Pour le climat (brumeux) et le savoir-faire de Tavernier. Goûteux.
Lu OÙ ON VA, PAPA ? qui a beaucoup ému les jurés du prix Fémina. Pétillant, malin, émouvant, mais répétitif. Vous savez ? C'est l'histoire de ce père de deux enfants "différents", et qui ose l'humour (avec brio).
En cours, le dernier Kundera, UNE RENCONTRE, qui m'énerve depuis qu'il se prend pour un penseur. Hé ! Cette fois-ci, pour moi, ça marche. Je vous en reparlerai sans doute. Autant dire avec doute.
Dernière minute : FRAGMENTS, de BECKETT, aux Bouffes du Nord.
Il faut croire que les grands artistes jouent l'épure en vieillissant. Ce fut le cas de Miro et Matisse. Peter Brook, depuis toujours, travaille l'essentiel du théâtre : autrement dit, tout ce qu'on ne peut enlever. Et même s'il nous a éblouis il y a loin déjà avec de grandes épopées (Shakespeare ou le Ramayana), il a toujours concentré son travail sur l'acteur et la suggestion. Ce pourrait être un théâtre d'appartement. Le plus souvent c'est juste. Parfois on aurait eu envie d'être un peu plus transportés, scotchés, étonnés. Le voilà aujourd'hui s'attaquant à un auteur minimaliste. Un philosophe déguisé en histrion de l'absurde. Ces quelques FRAGMENTS du théâtre de Samuel Beckett ne mettent en scène qu'un, deux, ou trois personnages. Des sortes de clowns métaphysiques. Qui témoignent du vide et du regard attendu aux fenêtres. De l'humoristique et tragique condition humaine. C'est beau, c'est pur, c'est poétique, c'est drôle et c'est court. Et ça se joue encore jusqu'au 20 juin.


Portez-vous bien et n'oubliez pas d'aller voter.


Le démagogue a plongé plus de deux mois dans la foule !

(Piqué à Joël Martin in La bible du contrepet, Bouquins)

L'Ami dévot

14 mars 2009

Sex toys, Lorenzaccio, médiane et communautés




















Ah ! Si je prenais le temps de faire une vraie chronique, cette fois, j'en aurais, des sujets qui m'ont agité les neurones et le reste !

Paresse
Par exemple, la notion de "travail" (une denrée qui se fait rare, ces temps-ci, paraît-il) : ça commence où, le "travail" ? Quand je perçois une rémunération ? Par exemple, un jardinier à la ville de Paris (c'était le métier de mon père) "travaille". Donc, quand tu bêches dans ton potager, ça compte pour du beurre ? Dit-on que je travaille si ce que je fais est pénible (par exemple chanteur, romancier, fleuriste, auteur de blog) ?
Si vous êtes un travailleur intelligent qui "performe", jetez un œil à "l'essai de psychanalyse appliquée" de Catherine Blondel "Quand le travail fait symptôme" (Vis-à-vis éditions). Spécial copinage. J'ai toujours évité d'avoir un potager, personnellement.

Pas de perspective
Si je prenais le temps de faire une vraie chronique, sans doute parlerais-je de Lorenzaccio, tragédie du désenchantement, à Aubervilliers, jouée avec une énergie et une créativité revigorantes par une bande de surdoués (surtout les acteurs mâles, pour une fois)… Et pis : un drame romantique monté de façon brechtienne, c'est culotté. Trop tard, mais pour les autres créations de Gwénaël Morin, c'est aux Laboratoires d'Aubervilliers et c'est gratuit. Renseignez-vous.

Sex toys
Peut-être évoquerais-je à mots couverts une chorégraphie bien singulière vue au Dansoir de Karine Saporta, superbe yourte au pied de la BNF à Paris. Qu'est-ce qu'induit dans l'énergie des corps et leur dessin l'intromission bienencontreuse d'un godemichet ? Ça s'appelle "Pâquerette", c'est tout sauf pornographique, et je crois que le spectacle continue de tourner. Renseignez-vous. Si vous avez internet, naturellement.

Crise des sub-présidents
Si je prenais le temps de faire une vraie chronique, je me demanderais avec une mauvaise foi certaine comment il se peut que le petit Nicolas, s'étant clairement prononcé pour les prêts hypothécaires "comme les Américains et les Anglais" (14 sept 2006), s'étonne que les 5 % de chômeurs promis pour 2010 (discours du 20 août 2006) seraient probablement un peu plus nombreux ? Et pourquoi ce prophète du marché libre et décomplexé peut-il être devenu un apôtre d'une certaine régulation ?

La médiane, c'est moi
Tiens, puisqu'on parle de pourcentages et de chiffres… Nos journaux en sont pleins. Mais détrompez-moi si je me plante : 1 % de décroissance, c'est grave, et pourtant le PIB a augmenté (en volume) de 9 % au total pendant les six ans qui précèdent ?? (d'après les chiffres du site de l'Insee). Quant aux moyennes,… Dans ma famille, on a une moyenne de 51 ans (en comptant le petit-fils, qu'a dix mois). Ou 40,7 ans, si je compte pas ma mère. Quant à la médiane, qui est une valeur plus pertinente… Merde, c'est moi. On n'est pas jeunes, dans ma famille. Tout ça ne veut rien dire.

Je vieillirai donc
Coup de blues en fréquentant ces temps-ci un service de gériatrie. Alors c'est vrai, nous aussi on va vieillir ? Ça scandalise l'enfant qui est au fond de moi et plus encore l'homme en pleine force de l'âge qui se croyait vert toujours, et ardent à jamais. Un de mes personnages le disait pourtant en 99 (dans une pièce de théâtre trop méconnue) :
"Je vieillirai donc. J'aurai de plus en plus mal aux jambes. Ma peau s'allongera. J'aurai du papier à musique dessiné sur le cou, des parenthèses sous les oreilles, des soupirs autour des yeux. Des taches brunes sur les mains : do mi sol do… Je n'entendrai plus les notes aiguës. Je verrai de plus en plus blanc. Je rapetisserai. Et puis un jour je ne reconnaîtrai plus les gens.
Quel souvenir gardera-t-on de moi ? Celui de la petite fille cueillant des fraises sauvages, de l'ado boutonneuse ou de la vieille cacochyme ?… Nous aurons été si nombreuses !"
Mais un jour, quand j'aurais le courage de faire une vraie chronique, je parlerai du recul bénéfique que donne l'âge mûr sur l'inconstance des hommes…

Hier ist kein warum
Vous l'avez lu, sans doute. J'ai enfin terminé un livre dont la lecture devrait être obligatoire ! Sur un sujet qui pourtant m'archi-gave à force d'être ressassé et porté comme le drapeau universel de la mauvaise conscience. Une autobiographie sobre et simple, mais qui contient et interroge les méandres de l'âme humaine. Car tout y est : la noirceur, le mensonge, la cruauté, la bêtise, le courage et l'humour. Sans leçon définitive. Tout y est "questionné", comme on dit aujourd'hui, à commencer par "C'est quoi, un homme ?" Ça commence où, si l'on peut le réduire à une loque, une ombre, un nombre, et qu'il peut malgré ça parfois renaître en lui-même ? "Hier ist kein warum" : ici, il n'y a pas de pourquoi, se disent-ils dans le camp. Voyage au bout de ténèbres accompagné par quelqu'un qui connaît la musique et pour cause, il y a vécu… et miraculeusement survécu. Si vous voulez éviter le énième "thema" d'Arte ou la 6729e émission de France-Culture sur le sujet, lisez plutôt "Si c'est un homme" de Primo Levi. Vous saurez tout sur l'horreur des camps, la solution finale, la conscience soudaine de la "judéité", et vous aurez tout compris.

Giulio Einaudi édit., 1958
Julliard pour la trad. française, 1987
(et sans doute édité en poche)


Communautés
A propos "d'appartenance", aujourd'hui dans not'beau pays, Guy Konopnicki vient de publier un bouquin où, lassé que les uns ou les autres ne puissent plus être définis que par leur supposée religion et même "définis" tout court — "jeune", "gay", "juif", "arabe", "black", il revendique "le droit d'être un citoyen banal" dans un pays laïque et républicain. Spécial copinage : "La banalité du bien, Contre le culte des différences", Editions Hugo & Cie.

La législatite
Tiens, on a perdu des mots, ces temps-ci : Education, Sensibilisation, Ouverture, Responsabilité. Ils ont été remplacés par Interdiction, Répression, Punition (voir> Législation). C'est vrai que ça commençait à bien faire et fallait réagir, tout de même : Tabac, alcool, sécurité routière, obésité, piscines, crise, voies Sncf, traçabilité alimentaire, téléchargement, lait cru, droit à l'image, pensée incorrecte, bruits et odeurs : nous sommes cernés !
Vivement le Grand Guide ! Qu'il n'oublie pas le danger du verre de vin, récemment démontré par l'Académie.
D'une respectable ancienne militante plus qu'octogénaire rencontrée l'autre soir : "Cette époque me fait penser aux années 37-38…" Ça exagère toujours, les vieux.

Fashion style
Je suis devenu régionaliste en regardant l'émission culturelle de référence sur M6, la Nouvelle Star. La plupart des candidats choisissent une chanson en anglais. Pourtant, l'espagnol ou le russe, c'est beau ! Mais depuis que le monde est devenu mondial — On fait un nouveau take pour ta voice-over, coco, pis je fais un fading — je ne vais pas défiler sous la ringarde banderole "Causons la France", quand même !
Il faudra que j'en cause à J-Pierre Pernot :
– Dans la région de l'Ouest-monde, une petite peuplade continue de façon charmante à employer des expressions désuètes, comme "en direct", "influence" ou "chef d'équipe" – entendez "live", "impact" et "manager". A l'heure de la mondialisation, cette charmante tradition mérite d'être saluée.
Et je pourrais dire avec Sarkozy : "Je signe la déclaration des pays orientals" (sic) (Bxl, 01/03/09) !! Je sens que Julien va encore me traiter de vieux croûton.

Si je prenais le temps
Enfin, si je prenais le temps de faire une vraie chronique, j'évoquerais le très beau film de Desplechins, que j'avais manqué à sa sortie, "Conte de Noël", pétillant d'intelligence, remarquablement servi par des acteurs impeccablement dirigés (Deneuve, Poupaud, Roussillon)… J'évoquerais l'incontournable Agnès Varda : "Les Plages d'Agnès", pour savoir ce que "cinématographe" (comme l'appelait Bresson) veut dire !! En revanche, je dirais que vraiment, je n'avais pas envie de donner 26 millions d'euros à Dany Boon, non à cause de ses Ch'tis, qui sont bien rigolos, mais parce que décidément ce monde marche sur la tête quand la répartition des gains est ainsi faite !

Et j'ajouterais :
Chouette ! Avec la crise, les Français consomment moins, du coup les magasins et les restaus sont vides ! J'y cours ! Merci la télé !

Au fait
Depuis le temps qu'on est censé le chercher, que devient Ben Laden ?

"La télé, c'est un travail plutôt pour les vieux, je trouve".

"J'aime bien les grèves. Ça me rappelle quand j'avais du boulot".

(Brèves de comptoir, tome 5, J-M Gourio)

P.S. NOUVEAU ! Il y a des très courts métrages de Justin Colbart sur Dailymotion :
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