05 septembre 2008

Déjà la rentrée : vous plaisantez ou quoi ?



















DE TOUT UN PEU


Pouvoir d'achat : vous en reprendrez bien une louche ?


Après l'insécurité, le chômage, les enfants victimes, revoilà le pouvoir d'achat. Ce soir, à Envoyé Spécial, sur TF2, outre l'habituel reportage insipide sur le rigolo de service à la mode, il y avait une "enquête" sur les Français en vacances, obligés de se serrer la ceinture. Il est vrai que l'essence a augmenté et que le paquet de nouilles coûte 30 centimes de plus. Ne reculant devant aucun danger, les journalistes sont allés enquêter dans une station balnéaire. On nous montre notamment un couple de cadres (5 000 euros de revenus nets pas mois) bien décidés à faire des économies. C'est ainsi qu'ils louent, les pauvres, un… mobil home à 1300 euros la semaine. Près de la plage de Pampelonne il est vrai. Dur dur. C'est tout juste si madame peut se payer un maillot de bain à 110 euros et monsieur, une chemise à 20. O abysses infinis de la récession !

Leur dira-t-on qu'il y a des maisons dans le Vercors ou le Lot à 700 euros pour huit personnes avec piscine ? (un aimable correspondant me fait remarquer que j'exagère. Voir commentaires…)

Apprendra-t-on aux journalistes que ce reportage sur les pauvres pourrait être effectué chaque année ? Qu'on n'a jamais entendu un commerçant dire : "Tout va bien, cette saison, j'ai gagné plein de fric" ?

Il est vrai qu'à force d'entendre les médias nous seriner que plus ça va, moins ça va, on va finir par croire que les Français auraient eu tort de voter Sarkozy ? Ce serait vraiment dommage.


CULTURELLEMENT INCORRECT


Un son et lumières, moi ?


Après avoir, à Avignon, vu les choses les plus pointues du théâtre contemporain, v'là ma dépression d'automne. Non seulement j'avais bien ri à "Bienvenue chez les ch'ti", ce que les copains n'ont pas fini de me reprocher, mais figurez-vous, ô abonné fidèle et CSP+, que j'ai pris du plaisir, — allez, je le dis ou je le dis pas ?— à un son et lumières à touristes ! Eh oui ! Il est vrai qu'il a coûté une fortune, qu'il a visiblement été réalisé par des vrais créateurs, avec des chorégraphies (filmées) très contemporaines, et que je ne suis pas sûr qu'il satisfasse toutes les chaumières qui s'attendent à une évocation historique à la con avec une belle voix grave à la con (la mienne, par exemple) et des musiques renaissantes à la con. C'est au château de Chambord à 22 h, précipitez-vous, c'est magique, poétique, superbe.


Incroyables jardins


Le Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire, que je suis depuis des années, devient paresseux. L'édition de cette année est un peu tiède : peu de "geste" artistique vraiment secouante. Mais le cadre reste somptueux : et si vous partez au crépuscule, vous verrez les montgolfières fières s'envoler au-dessus de la Loire bleue et dorée. N'oubliez pas de dîner au "Bistrot du cuisinier", à Blois, sur le quai : raffiné et inventif. 


In the American West


Secouantes, en revanche, les photos de Richard Avedon, au Jeu de Paume. D'abord séduit et même envoûté par la force des portraits, l'intensité des visages, et même la "justesse" des images de mode de son début de carrière pour le Harper'z Bazaar et Vogue, j'ai été saisi progressivement d'un étrange malaise. Inexplicable malaise, devant cet impitoyable portrait clinique des vivants. Et si les images de Beckett, Francis Bacon, Duras ou Tennessee Williams restent des "incontournables" classiques majeurs,… j'avoue avoir été perturbé, physiquement perturbé (c'est pas mon genre pourtant) par l'angoisse et la morbidité qui émanent de ces tranches de réel. Qui sont pas du réel, comme toute photographie, alors voilà ! L'angoisse congénitale de l'artiste semble contagieuse.

Jusqu'au 27 septembre au Musée du Jeu de Paume, 1, place de la Concorde à Paris.


Vous avez dit Bigard ?


Encore du Culturellement incorrect : cet aprème, sur Paris Première, suis tombé sur une captation du BOURGEOIS GENTILHOMME (pièce qui m'est chère pour des raisons personnelles et professionnelles, même si c'est pas la mieux foutue de Jean-Baptiste) montée par Alain Sachs avec… Jean-Marie Bigard ! Autrement dit tout pour que je fuie en courant. Transposée dans un univers hip hop et tout le bastringue modernisant mais pour grand public. Faut-il le répéter ? JE NE SUIS PAS "grand public", moi. Je suis "petit public", "rabougri public", "chiant d'intello public". Le genre à m'ébaudir d'une soirée "Marciac 2007" avec les plus grands jazzistes, Wynton Marsalis, Ahmad Jamal, Diane Reeves, Didier Lockwood… (le jazz, souvenez-vous : une musique savante inventée par des nègres…)

Vous ne me croirez pas : ça le fait grave ! Car non seulement le texte et les situations sont parfaitement données à entendre, mais le jeu de Bigard (que je déteste par ailleurs), justement burlesque et d'une indéniable efficacité comique, le contrepoint de Catherine Arditi, le rythme, l'inventivité délirante des costumes, la musique revisitée (on y fréquente plus Marin Marais et la techno que Lulli), tout cela fait une superbe mayonnaise tout à fait dans l'esprit plaisant de la pièce ! Je dois cependant à la vérité de dire que je me suis endormi au milieu mais c'était l'heure de ma sieste et je suis fatigué en ce moment c'est la rentrée il faut que je me repose des vacances. Bon. Je connais certains critiques qui partent à l'entr'acte…


Le grand jeu de l'été


Il n'est pas trop tard. Bande de feignants, je n'ai reçu que que trois propositions. Qui c'est qui va gagner le camembert ?

Dépêchez-vous, je vous laisse quelques jours supplémentaires : à vos plumes !


Et n'oubliez pas que :


Le chef a pris mes fiches deux mois



Bien à vous,

Lamid Evo