22 décembre 2007

La théorie de la grenouille



































Retour des furoncles


Je crois bien que c'est au "12e Cuir" que ça a commencé. Jusque là, j'arrivais assez bien à composer avec l'Autorité. Il faut vous dire que ma mère avait une façon assez maline de me bouffer le cerveau en douceur : j'avais l'impression que ça venait de moi. Et même, j'allais jusqu'à défendre certaines de ses positions indéfendables, en croyant que c'était moi qui m'exprimais !
Non : au 12e Régiment de Cuirassiers de Müllheim, en Forêt Noire, en Allemagne, ils n'avaient pas cette habileté… Et le stupide sadisme ordinaire des petits chefs pour nous faire marcher au pas ou nettoyer une arme m'ont vraiment appris
(1) à être un vrai homme
(2) à détester définitivement tout ce qui représente l'Autorité satisfaite d'elle-même !
(Papa ? Nous en reparlerons dans une autre chronique…)

J'ai commencé par attraper des furoncles. Mais pas de ces petits clous bénins qui durent deux jours, non, des trucs maousses, que les infirmiers de l'époque (surtout les militaires !) ne savaient soigner qu'à coups de mèches de coton et d'alcool à 90, des trucs à vous laisser des cicatrices d'1,5 cm de rayon sur la cuisse ou dans la raie des fesses. Une façon comme une autre d'échapper au "stage commando", heureusement : je serais mort, en plus, d'une crise cardiaque.
En sortant de cet enfer, qui a quand même duré 15 mois, je n'ai eu de cesse que de laisser pousser en moi (outre vite fait des cheveux et de la barbe) une irrépressible résistance à tout ce qui ressemblait à du hiérarchique. Il faut dire qu'à ce moment, nous parlions beaucoup d'autogestion (voir ce mot…).
C'est vous dire combien l'époque de pères Fouettard qui est la nôtre me fait sauter de joie.

Grand frère

On nous veut du bien.
On nous veut sveltes, sobres, sains, non fumeurs, roulant doucement, travailleurs (plus pour gagner plus). On nous veut cyclistes, on nous veut bio (?), on nous veut croissants et longévites (mais encore pour travailler).
Des coups à me faire lâcher le vélo, que je pratique depuis mon plus jeune âge. Des coups à me faire replonger grave dans la goldo sans filtre et à rouler à tombeau ouvert sur les chemins vicinaux.
On nous veut du bien.
C'est ce que je souhaite à mes fidèles abonnés pour 2008 :
Un monde plein d'interdits, plein de belles et braves lois RÉALISTES venues de Maastricht ou des Etats-Unis :
Plus de lait cru ! Des barrières autour de piscines ! Des troquets sans nicotine ! Des cafés sans caféine ! 25 km/h en ville ! Plus de glucides ! Plus de lipides ! Plus de culture (qui fait perdre du temps, ce temps marxiste inutile de reconstitution de la force de travail) ! Plus d'aléatoire ! Plus de poésie ! Pas d'excès ! Que du pas cher ! Des papes ! Des immams ! Des rabbins ! Dormez, lisez Closer et nous ferons le reste…

Seulement voilà : je me suis promené récemment au bord de la mer et qu'ai-je vu, horreur ?
J'ai vu que dans les ports de plaisance, IL N'Y AVAIT TOUJOURS PAS DE BARRIÈRE sur les bords pour empêcher nos bambins de tomber à l'eau ! Et je ne parle pas des falaises, des étangs, des fossés.
Je me suis baladé en ville et j'en ai vu dix qui fumaient dehors, au pied de leur entreprise, confortablement installés dans le froid, debout, et j'ai failli tousser et peut-être mourir (au secours, M'ame Boutin !).
J'ai entendu parler de PARENTS QUI APPORTAIENT UNE TARTE MAISON DANS UNE LIEU COLLECTIF, ce qui est strictement prohibé sans une vérification expresse des services d'hygiène, avec prélèvement d'échantillons conservés au frigo pour garantir la traçabilité…
On m'a dit qu'un animateur de sexe mâle avait un jour MIS UN PANSEMENT À UNE PETITE FILLE sans préjuger des risques éminents qu'il courait d'être dénoncé par les parents pour attouchements voire pédophilie latente…
J'ai entendu parler d'une mère qui ne CONTESTAIT POINT LA PUNITION DE SON REJETON CHÉRI donnée par un enseignant irresponsable…
Je l'avoue : à la dernière St-Sylvestre, j'ai participé à LA DÉCORATION D'UN SAPIN AVEC DE VRAIES BOUGIES QUI BRÛLENT ! Folie !
Pis : j'ai vu QUELQU'UN BRÛLER DES FEUILLES MORTES dans son jardin ! N'importe quoi !
Il ne manquerait plus qu'un FERMIER DISTRAIT DONNE OU VENDE DU LAIT DIRECTEMENT ISSU DU PIS DE SES VACHES, sans passer par le produit conservateur et le container en alu…

Je vous souhaite tous les meilleurs interdits du monde moderne.
Je vous souhaite de réserver le meilleur accueil possible à LA GRANDE INFANTILISATION généralisée !



Grenouille

Il y a une métaphore que j'aime bien, et qui me semble illustrer de façon assez pointue l'époque enthousiasmante que nous vivons :

Mettez une grenouille dans l'eau bouillante : elle se débat, prend ses pattes à son cou et s'échappe vite fait de la casserole !
Mettez-là dans l'eau froide, et chauffez doucement… elle cuira sans même s'en rendre compte.
Regardez Nicolas et son tour de passe-passe avec son top modèle de gôche (?) : tous les médias un peu sérieux se gaussent et analysent le tour du magicien avec une certaine ironie… Rendez-vous dans deux ou trois ans : trop tard ! On sera cuits ! On est déjà cuits avec la logique "libérale", comptable et incontournable bien sûr, cuits avec les "honteux privilèges" des plus modestes, cuits avec la real politic du carnet de chèques (Khadafi, ouaf !), on le sera aussi avec la pipeulisation du politique… Les journalistes les plus sérieux (si "sérieux" et "journaliste" peuvent coexister) commencent à la trouver inévitable… On n'est plus à ça près !

Bonnes fêtes, les aminches : attrapez pas trop de furoncles et bonnes couleuvres !

18 novembre 2007

Vive la grève !




Salauds de grévistes
L'autre jour, sur le quai de St-Lazare, j'ai attendu vainement un métro pendant plus d'une heure. Salauds de grévistes. Heureusement, comme je fais un boulot de riche, j'ai pris un taxi (remboursé par mon employeur) pour aller à la Plaine St-Denis. Mais je suis revenu à pied : deux heures et quart de plaisir.

Gymnase Club
Au moins les Franciliens, ils vont être en forme : vélib, pédibus, patins à rouler, planches à surfer, trottinettes, scooters, mobylettes (si, ça existe encore !). De quoi se plaignent-ils ? Moins cher que le Gymnase Club ! C'était émouvant, ce Paris grouillant dans le froid…

Pris en otage
Ces gens-là sont "pris en otages". Refrain très tendance. C'est vrai, quoi : je peux même pas aller me faire exploiter pour un salaire minable et même pas les avantages de ces privilégiés de cheminots.
Je propose que tous ceux qui s'opposent à la grève renoncent aux avantages éventuellement acquis par les négociations. Vive "l'équité". Il faut être réaliste, et attendre que le gouvernement ou les patrons songent eux-mêmes : "Zut alors, ces gens-là ne gagnent pas assez", ou encore "Ils n'ont pas assez d'avantages". On ne sait jamais. L'Histoire nous montre que ce ne sont pas les luttes ouvrières qui ont permis d'abolir le travail des enfants dans les mines ou les 50 h hebdomadaires, ou le travail le samedi, mais bien la mansuétude patronale !

Soyons réalistes
Et puis soyons réalistes : vu l'allongement de la durée de, vu les statuts du, vu l'assistance des, vu les avantages qu'on a donnés aux riches, faut pas déconner. Il paraît que le coût des dits régimes spéciaux (salauds !) ne représente pas la moitié du coût de la réforme fiscale…
Mais comment a fait la France (ruinée) au sortir de la guerre pour consentir tous ces avantages au peuple : Sécurité sociale, comités d'entreprise, nationalisation du gaz, de l'électricité, des crédits, création du Smig, semaine de 40 h, etc ? Ne me dites quand même pas qu'on privilégiait le projet social à la logique comptable ?
Mais alors : pourquoi les Trente Glorieuses ?

"Y a des questions que j'me pose,

Des questions que j'me pose"

(San Severino, in
œuvres complètes)

Oui mais d'accord mais oui bon
Chers amis, nous préférerions, comme vous, des modes de protestation alternatifs : faire voyager les voyageurs gratuitement, manifs, numéros de clowns dans les gares joués par les contrôleurs et les guichetiers, etc. Mais il paraît que la loi n'autorise que la grève, et à ce jour aucun député n'a pensé à déposer une proposition de loi dans ce sens. Alors qu'est-ce que tu veux faire ?

Opinion publique
Selon les sondages, les gens sont majoritairement défavorables au mouvement (et au maintien des régimes machin). J'adore. Relativisons tout de même la pertinence d'analyse de l'opinion publique : comme je le rappelais ici-même, si on avait fait un référendum en 1940, la majorité des Français se seraient prononcés pour Pétain…

Casting
Excellent casting en ce qui concerne Xavier Bertrand, ministre de. Je regardais tout-à-l'heure un débat avec icelui, je le trouve parfait : bonne tête ronde et sympa, des attitudes simples et ouvertes, on lui donnerait le Sarkozy sans confession. D'ailleurs, ils vont bien être obligés de le lui donner.
Ah vraiment, comme disait Philippe Meyer, nous vivons une époque moderne !

Je continue à vous aimer, bande de non-privilégiés (si j'exclus les enseignants, les médecins, les travailleurs sociaux, les intermittents du spectacle, les commerçants, les chefs d'entreprise, les rmistes, les agents de l'Edf, les resquilleurs du fisc et les bibliothécaires).

Et n'oubliez jamais :
Le démagogue a plongé plus de six mois dans la foule !

(merci Joël Martin, La Bible du Contrepet)

PS : Merci aux propriétaires des genoux prêtés pour ma photo


27 octobre 2007

Déçu ou en colère ?








Merci pour vos nombreux commentaires sur la dernière édition.
Enfin le débat avance !









LA SOCIÉTÉ DU RESSENTI

L'autre soir, Laurent Delahousse, excellent présentateur de rechange de l'excellent Pujadas au JT de TF2, interrogeait Henri Guaino, conseiller et plumitif du Petit Nicolas, à propos de la lettre de Guy Môquet. Vous savez, Guy Môquet, ce résistant communiste qui est mort pour défendre une société comme en rêve Sarkozy…
Certains enseignants mal lunés ayant refusé l'injonction gouvernementale, qui était de lire la lettre à leurs élèves, le journaliste avait décidé de mettre la chose en débat. Adoncques, il n'y est pas allé par quatre chemins : — Vous êtes déçu ou en colère ? demanda-t-il à Guaino. Et comme l'éminence, déjà grise, s'emberlificotait dans je ne sais quelles arguties, l'Albert Londres du XXIe siècle réitéra : — Plutôt déçu ou en colère ?
J'aime cette façon directe d'interpeller le réel. Foin des catégories rhétoriques ! Foin des analyses barbantes, qui nous ont fait tant de mal !
Plutôt déçu ou en colère ?
Je ne peux m'empêcher de penser à l'interview fameuse de Françoise Sagan par Pierre Desproges : — Ça va, la p'tite santé ?
C'est que, mes amis, vous ne l'ignorez point, nous sommes aujourd'hui dans une société du "ressenti". Vous aviez sans doute remarqué qu'on ne dit plus "J'ai un problème" mais "J'ai un souci". Au point même qu' on "résout" un souci (si si, je l'ai entendu).
Un autre exemple au hasard : les déboires sentimentaux de not' président, dont les organes de presse les plus sérieux ont fait leur une. Jean-Marcel Bouguereau*, du N'Obs, m'a répondu en arguant qu'on "ne pouvait pas faire comme si cette affaire n'avait pas de conséquences politiques". Sauf que les infos en question, c'était pas de l'analyse, c'était du scoupe. Les couv' sur Cécilia, c'était du pipeul. Bon bref : on en parle tellement dans les gazettes et les forums, de la pipeulisation de la vie politique, que vous en avez s(c)oupé, élargissons le débat.
C'est pas nouveau, et les journaux à sensations et à ragots ont probablement été inventés en même temps que la Gazette de Théophraste Renaudot (1631) !
Ce qui est nouveau, c'est qu'avant, l'élite intellectuelle en avait un peu honte et évitait de se rouler dedans. Comme il était vraiment pas chic d'aimer le football. Heureusement sont venus les temps décomplexés ! Les socialistes des années quatre-vingt ont décomplexé notre rapport à l'argent et à "l'économie de marché", les médias ont décomplexé l'intimité et jeté la pudeur aux orties, Sarko a décomplexé la gourmette et donc, les journalistes "sérieux" se sont Bataille-et-Fontainisés.
Mais il est un progrès plus grandiose encore : le retour de la flatuosité. Tiens, parlons-en :

PETS ET CONTREPETS

Vous allez probablement me trouver franchement pas tendance : les blagues de cul ne me font rire que quand elles sont drôles. Ce n'est pas une lapalissade, je te jure, quand j'entends pouffer les animateurs à la mode dès qu'un mot prononcé devant eux peut donner lieu à une quelconque vanne bien grasse, même gratuite, même sortie du contexte, je pleure. Paillardise à tous les étages ! Allusion graveleuse à la demande ! Calembour à deux balles ! Gras ricanement ! Au point que certains mots sont devenus parfaitement ambigus et qu'il n'est plus possible de bourrer sa pipe, d'astiquer sa pompe, de branler du chef, d'avoir un regard concupiscent ou d'assister tranquillement à l'érection d'une statue. Des années de combat pour libérer la sexualité du poids des hontes séculaires et voilà le résultat ! Redonne-moi des tabous, j'ai dix ans, t'ar ta gueule à la récré, j'ai besoin de pouffer… Les tabous sur le sujet, en vrai, ils ont effectivement reculé grave, alors peut-être que pour retrouver la délicieuse sensation de la transgression, ils ont besoin de retomber en enfance, peut-être ne l'ont-ils jamais vraiment quittée, mais voilà, façon Bernanos ou façon Cucul-la-Praline ?
Parce que la trangression en soi n'est pas une garantie d'humour… Et si les "explosions de foufoune" et le "pétomane" des Nuls étaient poilants, dans la tradition sale-gosse de Hara-Kiri et de Jarry et de Rabelais (n'ayons pas peur des… morts), c'est qu'il y avait le talent avec. Et souvent le second degré. Mais là, non, rien. Bigard ressort les bonnes grosses beaufferies de comptoir et remplit les stades. Je vous promets le retour des histoires de belle-mères, mais c'est peut-être déjà fait, tenez-moi informé.
Au Top 50 : le prout. Grand retour de la flatulence dans les programmes. Le pet fait rire, on n'y peut rien, et là c'est international — il n'y a qu'à voir les pubs "rigolotes" dans les compiles de la télé. On s'en était passé depuis les comiques troupiers de la première guerre mais il a fait un retour en force. Vent-en-poupe, évidemment.

SUR LE BOUT DE LA LANGUE

A mon baromètre ces temps-ci, grosse progression dans les lucarnes de l'expression MARQUER LE PAS, accompagné de TARMAC, toujours en pleine forme, de la prononciation DE TEMPS HEN TEMPS et du QUANHON, maintenant complètement adopté depuis plusieurs années. Montée en puissance des pluriels simplifiés FONDAMENTALS, GÉNIALS, TRAVAILS. Toujours une grande confusion dans les DUQUEL, LEQUEL, LAQUELLE, DESQUELS, mais là, c'est de la syntaxe, faut quand même pas déconner, Justin.

*Erratum : dans une première version, j'avais cité par erreur le nom d'un autre journaliste, qui n'a rien à voir. Pardon !


Je vous aime toujours, même sans contrepet
(Mais n'oubliez pas que le dévot console la minus et l'ascète)

13 octobre 2007

De par ma chandelle verte ! Ubu bande encore !














1. Vos commentaires sont toujours les bienvenus. Cliquez sur Commentaires et remplissez les cases (votre ordinateur s'en souviendra la prochaine fois). Fastoche !

2. Toutes les autres chroniques sont encore en ligne depuis mars 2006. Certaines sont encore d'actualité.

7 MILLIONS DE PAUVRES EN FRANCE


Lorsque Pujadas a annoncé l'autre soir au journal qu'il y avait 7 millions de pauvres en France, je me suis dit qu'il jouait avec nos nerfs et que le lendemain ce serait la révolution (ou tout au moins cent personnes devant l'Elysée). Qu'un pays riche comme le nôtre puisse accepter cette situation, c'est énorme. Mais le lendemain matin, j'étais tout seul dans la rue. A part les vélib', bien entendu.

TF1 ET LES ECRANS GÉANTS

TF1, chaîne du peuple, a interdit à certaines villes (notamment Clermont-Ferrand) d'installer des écrans géants pour la retransmission du rugby, sous prétexte que Médiamétrie ne saurait pas, dans ce cas, enregistrer valablement le nombre de téléspectateurs effectivement devant leur poste et prêts à acheter du Coca-cola. D'où manque à gagner en pubs.
Ou bien TF1 est très con, ce que je ne saurais penser une seule seconde ;
Ou bien c'est Médiamétrie qui n'est pas vraiment au point, mais ce sont des scientifiques, cela me trouerait ;
Ou bien, comme disait Reiser, nous vivons vraiment une époque formidable…
———
Aux dernières nouvelles, c'est la faute à la Fédération internationale.

PLAN C :
CRITIQUE DE CEUX QU'ON AIMERAIT SOUTENIR

Le Plan B tape sur tout ce qui bouge

On ne peut pas me reprocher de ne pas être ici-même un critique virulent du système médiatique ! Avec, qui plus est, un mauvais esprit patent !
Or donc, quel est ce malaise qui me prend tout soudain en lisant le journal que j'ai dans les mains, et que j'aimerais aimer ? Un truc qui a tout pour plaire : de l'humour, de la férocité, et qui critique les médias ? Ça s'appelle "LE PLAN B" et je l'ai acheté sur un marché, samedi, à de guillerets jeunes gens, avant d'acheter mon andouillette fumée.
Ceux qui écoutent Mermet ou fréquentaient le BigBangBlog en auront entendu parler. On y dénonce la collusion des journalistes avec les pouvoirs politique et économique. Parfait. Donc, à longueur de page, détails sur les acoquinements et la complaisance de chacun avec chacun : Georges-Marc Benamou (ancien directeur de Globe) avec Mitterrand puis Sarkozy : pas mal, je suis. Ensuite, la faconde décidément polyvalente cet été de Laurent Joffrin, nouveau directeur de Libé, ça va, je suis. Seulement ça n'arrête pas ! Tous les bébés sont jetés à tour de rôle avec toutes les eaux du bain journalistique ! Je relève dans le désordre : Philippe Val, Bernard Maris (Charlie Hebdo), Télérama, Les Inrocks, Alexandre Adler, BHL évidemment, Plenel, Colombani, Vandel, Amar, Schneidermann, et bien sûr tous ceux que nous avons l'habitude de brocarder (curieusement, un peu moins quand même, comme si la cause était déjà entendue : rien sur PPDA, par exemple).

Vomi des las

Le pire, c'est cette phraséologie un peu nauséeuse qui ressemble au style de Radio-Pékin au moment de la "Grande Révolution Culturelle Prolétarienne". Exemples :
"Le futurologue rachitique Alexandre Adler", "Lévy [et] son boy Benamou…", "[Le] directeur mégalomane du Figaro", "Marc Kravetz, ancien cheffaillon de Libération", "l'historien pétainiste Henri Amouroux", "l'essayiste graphomane Philippe Corcuff", "un cortège de bourricots de Sciences-Po", "le comique spinoziste Philippe Val", etc.
Ça me rajeunit : "les valets du grand capital", "le journaliste sioniste Machin", "les suppôts du pouvoir"… avec un peu plus d'humour, j'en conviens.

De par ma chandelle verte : Ubu est parmi nous !!

Le problème, c'est qu'une fois tout le monde jeté dans la trappe à Nobles du Père Ubu, on se demande ce qu'on va faire. Le Père Ubu avait une réponse : "Alors, je tuerai tout le monde… et je m'en irai !" (Acte III, sc. 4) Que voilà un beau programme… Et que voilà une façon de prendre en compte la complexité du monde et des rapports humains !

Amenez le premier Noble et passez-moi le crochet à Nobles. Ceux qui seront condamnés à mort, je les passerai dans la trappe, ils tomberont dans les sous-sols du Pince-Porc et de la Chambre-à-Sous, où on les décervèlera.

Car il y a derrière tout cela, en creux, une touchante mais angélique illusion de pureté : celle de la liberté de pensée hors de toute contingence, de toute influence, le rêve de l'indépendance absolue. Or, comme le dit le sociologue Philippe Corcuff, qui est leur ennemi préféré (cité un nombre considérable de fois dans le numéro d'octobre-novembre, ce qui prouve qu'il les agace vraiment), "Avec la notion de « totalité » ou de « système », on avait l’impression de « maîtriser » : maîtriser l’amont dans la critique du « système capitaliste » et maîtriser l’aval avec la perspective d’une société « réunifiée et transparente à elle-même » (« socialiste », « communiste » ou « anarchiste »). Aujourd’hui, alors que les référents positifs de l’avenir ont été brouillés, ne reste plus, nostalgiquement, que l’amont avec la critique du « système »." De plus, le non-dit de ces critiques purs et durs, j'ai fait mon enquête, c'est qu'en filigrane, on a droit au package — j'ai passé quelques heures à tirer les fils, à partir du nom de tous les protagonistes du PLAN B relevés dans "l'ours" du journal. Quel package ? Pas difficile à déduire, quand on voit le nom de Serge Halimi.
A mon tour, je me suis amusé à chercher leurs copinages et leurs sphères d'influence. La plupart sont des journalistes et de respectables diplômés de l'université influencés par la pensée bourdieusienne, lorsque Bourdieu, las de penser trop finement, avait décidé de reprendre son bâton de militant radical et… sommaire (on n'est pas obligé d'être d'accord).
Donc , Serge Halimi > Monde diplo > Acrimed > Attac > Là-bas si j'y suis > Islam et laïcité > Pierre Carles, etc. Tout un univers.
Amusons-nous à utiliser les techniques littéraires de ces critiques irréprochables et drôles :

"Gilles Balbastre, grouillot ouvriériste de Bourdieu, Pierre Rimbert, cofondateur autosatisfait de PLPL, le prédécesseur du Plan B, et sacristain de Pierre Carles, l'inventeur de la sainteté médiatique (son film "Pas vu pas pris" est un exemple d'honnêteté intellectuelle !) et les sept nains, dont Antoine Schwartz, trouveur en Sciences politiques à Paris X, Mathias Reymond, co-agitateur illuminé avec Denis Perais d'Acrimed,…" Etc. Je rigole. Dans le forfait, il faut aussi prendre :

— Le soutien inconditionnel à José Bové ;
— La critique de l'intervention de 1999 au Kosovo ;
— L'option "Non" à la constitution européenne ;
— La haine de Charlie-Hebdo, Les Inrocks, Le Monde, Libé, Télérama, Le N'Obs*, j'en passe et des meilleurs, qui sont les collaborateurs objectifs du grand capital sans espoir de rédemption.
— Beaucoup d'et caeteras.
J'oublie sans doute le soutien à Hugo Chavez.

Hou ! Ça fait beaucoup à la fois. Et ça ressemble légèrement à une pensée un peu totalitaire. Qu'on ne se méprenne pas : J'écoute Mermet avec beaucoup de plaisir, je ne supporte pas les journaux télévisés de TF1 et TF2, je ne me fais aucune illusion sur les rapports entre journalistes et pouvoirs et LE PLAN B m'a appris beaucoup de choses sur les coulisses des médias. Mais sans doute ne suis-je pas assez idéaliste, car je ne crois pas à la pureté absolue des idées, indépendante de toute contingence. Et je crois même, — mon Dieu je vais être lapidé —, qu'il est possible de lutter à l'intérieur même du système. Saint Bourdieu, pardonne-moi !

Pour en savoir plus, allez voir vous-même sur leur site :

http://www.leplanb.org/page.php?rubrique=accueil

Et la critique qu'en fait leur ennemi juré (il parle de PLPL, mais ce sont les mêmes) :

http://www.passant-ordinaire.com/revue/36-272.asp

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* A propos du N'Obs : 800 g la semaine dernière, dont 500 g de pub ! Je me désabonne.


Votre ami dévot

21 septembre 2007

Le voisin a encore changé de voiture















Bande de feignants


Nicolas Le Petit devait vendre des aspirateurs dans une vie antérieure. Ou des encyclopédies. Comment qu'il nous embrouille pas, avec sa rhétorique imparable ?
Exemple, hier soir :

"Vous les fonctionnaires, vous êtes beaux et gentils ;
Cependant, on a du mal à payer les retraites ; alors on a demandé aux salariés du privé 40 ans de cotisation ;
Y a pas de raisons que vous n'en fassiez pas autant (les Français ne comprendraient pas !)
Mais vous êtes beaux et gentils."

Sur le même modèle, j'ai reconstitué le discours à ses amis nantis :
"Vous les riches, vous êtes beaux et gentils ;
Cependant, comme on va récupérer du pognon sur ces feignants de salariés, (sécu, retraite, 35 h),
Y a pas de raison que vous n'en profitiez pas et je vous fais un cadeau fiscal de 15 milliards ;
Je pense également qu'il serait injuste de vous taxer sur les indemnités de départ ainsi que vos stock-options (6,5 milliards selon l'estimation de la Cour des Comptes)*
Les Français ne comprendraient pas qu'on n'aide point les créateurs de richesse !
Qui sont beaux et gentils."

Pourrait-on entendre un discours d'un représentant en aspirateurs qui serait :
"La France est un pays riche et nous sommes fiers de proposer à nos concitoyens des services publics pas parfaits mais uniques au monde ; ils coûtent cher mais c'est le prix à payer pour la qualité de notre vie ; nous avons donc besoin de protéger leurs agents ;
Nous avons fait de gros progrès sur la civilisation et Dieu merci nous avons pu nous affranchir du poids du travail pour dégager du temps pour la culture et le loisir et en général le développement de notre être ;
Or, les inégalités se creusent comme jamais : trouvez-vous logique que certains gagnent beaucoup plus en travaillant moins ? Les Français ne comprendraient pas que nous n'alignions pas les privilèges sur… les plus favorisés !"

Quoi ? Vous dites que ce n'est pas possible, que tout le monde ne pourrait pas avoir accès au gâteau et qu'on courrait à la faillite ? Est-ce à dire que vous défendez l'ordre "naturel" du monde (vu par la doxa capitaliste) et qu'après tout il est normal de payer en fonction du service, par exemple ? Comme disait mon ami Jean (in "Nation-Etoile par Denfert", éditions Inédition) "En plus, nous [les riches], nous devons payer de longues études à nos enfants… Vous n'avez pas ce problème-là !" Quelqu'un réclame-t-il des routes gratuites, de nos jours, au temps des autoroutes ? Qui parle de solidarité ou d'égalité ? Vive "l'équité" (Il est normal que je me fasse des borignoles en or puisque j'investis ; il est normal que tu crèves la dalle puisque tu es né dans une cité)…

Ah qu'elle devient belle, ma France sarkosienne, avec un président qui surfe sur une opinion publique dressée à un individualisme envieux et jaloux ! Une France provinciale de petits propriétaires bilieux et égoïstes (Vous avez vu ? Le voisin a encore changé de voiture !)

Rêver de transports collectifs agréables et pas cher ; d'une éducation de bon niveau pour tous ; d'un partage des privilèges (et non de leur abolition) ; rêver de culture…

Les Français ne comprendraient pas !
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*Voir pour une fois la chronique de J. Julliard, presque de gauche cette semaine, du N'Obs.

Autres grandes et petites humeurs :

Ali est mort
Ali est mort. Au hasard d'un zappage, il y a quelques mois, j'étais tombé sur une petite merveille de documentaire sur une chaîne câblée (Planète ?) : ALIMENTATION GÉNÉRALE, de Chantal Briet, qui avait remporté plusieurs prix, notamment en Espagne et au Portugal. On y contait l'histoire de ce petit bonhomme, Ali Zebboudj le Kabyle, un doux rêveur qui croyait encore à des valeurs dont Nicolas Le Petit ne soupçonne même pas l'existence : la fraternité, l'entr'aide, le soutien. Dans son petit commerce de la cité de la Source, à Epinay-sur-Seine, seul commerce avec la pharmacie à n'avoir pas fui, il livrait à domicile les vieilles dames, il riait avec les enfants, il accueillait les âmes en déshérence, il chantait. Moi le cynique, je pleurais devant mon poste. Il a été assassiné par un sdf alcoolique et déséquilibré.
Pour en savoir plus

Bruno Le Dref
Dans l'émission de TF2 "L'hebdo du médiateur", l'autre samedi, Bruno Le Dref, nouveau responsable du pool "Culture et société" à l'info de la chaîne, s'expliquait sur les sujets en boucle qui faisaient les titres du journal en août : Il fait beau, il pleut, y a du monde sur la route, le prix des cartables. Et ce grand journaliste a eu cette réflexion : "Un journaliste, c'est quelqu'un qui rend compte de la réalité". Non rien, c'était juste pour faire remarquer qu'on peut être un ancien du CFJ (Centre de Formation des Journalistes) et n'avoir pas beaucoup réfléchi sur certaines notions qui appelleraient de longs débats.


La RTBF est totalement ringarde
Lassé de casser ma vaisselle à chaque fois que je regarde nos infos nationales sur l'étrange lucarne, je me reporte maintenant sur Euronews ou sur la RTBF, relayée par TV5 Monde. Or la RTBF est totalement ringarde : elle donne des infos dans un ordre d'importance à peu près logique. Pire : leurs journalistes semblent à peu près savoir de quoi ils parlent ! Heureusement que la Belgique ne va bientôt plus exister, ça fait tache.

Thons secs sur les falaises de Douvres
Cet été, j'ai divorcé d'avec ma voiture. Du coup j'ai pu tester pour vous les services de la Société Nationale des Chemins de fer Français. Entre autres, j'ai expérimenté :
— Faire pipi debout en visant juste, dans un TGV qui roule à 300 km à l'heure ;
— Le TER Niort-Royan, diesel tout pourri ;
— Le TER St-Germain-les-Belles-Limoges, silencieux, moderne et confortable, et qui a la bonne idée de ralentir et de suivre trois moutons qui divaguent sur la voie ;
— Le billet en "surréservation" : vous n'êtes pas sûr de trouver une place assise, mais la Sncf encaisse quand même le prix entier de votre voyage !
— Les escalators de la gare Montparnasse : exprès pour ne pas que tu passes avec tes bagages, ils ont mis des plots en plein milieu de l'accès ! Il faudra qu'on m'explique…
— Les jolies décorations pro-rugby à la con (qui vont sûrement vite fait disparaître, car le temps vire à l'orage…)
— La signalétique kafkaïenne de la station "Bibliothèque François Mitterrand" et du RER C. Un jour, je vous ferai des photos…

Concours de contrepet : vous êtes nuls !
Ce n'est pas mon habitude de critiquer mes fidèles abonnés à La Mie, mais il faut reconnaître que cette fois, vous avez baissé pavillon grave pour le concours de contrepets. Sous prétexte que j'avais déjà tout fait, vous ne vous êtes même pas donné la peine de chercher. Je suis sûr qu'il en restait au moins deux… (non non, pas la peine de demander). Alors par défaut, j'ai conservé la seule véritable contribution à la grande avancée album-de-la-comtessienne du XXIe siècle, qui m'a été envoyée par Jean Rozen de son pseudo, et qui recevra comme prévu un ouvrage contrapétique dès que j'ai le temps d'aller à la Fnac et s'il veut bien m'envoyer son adresse. La voici :

Petit ppoème oulipien

Valais maudit
Lavé d'immos, (un comptable au dessus de tout soupçon)
Lavis d'émaux :
Malais Divo....
Malgré son vague à l'âme, Aude vit.

(Je précise que le dernier vers étant plutôt vaseux, je vais plutôt me contenter de lui prendre un Livre de Poche).

Portez-vous bien, je vous aime !

Va : mis des lots.

11 août 2007

Au secours !


J'étais tranquille j'étais peinard, accoudé au siège de mon Corail de première classe retour du Limousin, j'arrive dans l'appart', trop petit, comme à chaque retour de vacances dans une grande maison.
Je me prépare une omelette au basilic (petits oignons frais) accompagné d'un graves 2004 à 12 euros — j'ai pas fait les courses. J'allume la télé pour les infos, machinalement (plus au courant depuis huit jours) et là,
Et là,…
Et là, l'horreur absolue.
J'avais mis TF2, enfin le service public, quoi, espérant échapper au chiens écrasés.
Les titres :
Rencontre "informelle" Bush-Sarkozy. CÉCILIA S'EST DÉCOMMANDÉE POUR CAUSE D'ANGINE BLANCHE. J'ai failli faire éclater mes trois œufs sur la tomette :
CÉCILIA S'EST DÉCOMMANDÉE. Premier titre du journal du soir. Je révise ma constitution : alors on a changé de régime ? V'là qu'on aurait une reine et qu'on m'avait rien dit ?
Envoyé spécial en direct, évidemment : CÉCILIA N'ÉTAIT PAS LÀ. Cécilia aurait-elle une angine blanche AVEC BUBONS ou un simple montée de température ordinaire ? En réalité, au cours d'un PIQUE-NIQUE AVEC HAMBURGERS, Cécilia aurait chopé une saloperie et ses lardons aussi. Si la frite eût été plus longue, sans doute, la face du monde en eût été changée.
Voilà ce qu'un 11 zou du XXIe siècle la télévision française sous les traits angéliques de la présentatrice Françoise Laborde (qui est si heureuse depuis ses 50 ans) nous propose.
Enquête. Micro-trottoir pitoyable et franco-centré : "Je suis désolée, confie la micro-trotteuse américaine, j'ai oublié le nom de votre président".
Je m'en fous, que je me dis, je ne me contente pas des infos des grands médias et je suis tout à fait capable d'aller chercher les vraies nouvelles, celles du monde, et les analyses pointues sur les extraordinaires avancées que nous propose Notr' Président question fiscalité ou justice. Mais le pékin qu' a pas le temps et pour qui la tévé est LE SEUL lien avec l'info ?
Mais jusqu'où va aller cet abrutissement généralisé ?
Parce que ça continue : on a droit à la consternante "enquête d'opinion" du JDD, les Français et la politique de Sarko… Ah oui ? Sur la base de quel débat ? Que sait-on vraiment de l'efficacité de la "peine plancher" (d'ailleurs amendée par la latitude qu'aurait le juge de ne pas toujours l'appliquer), par exemple ?
Guignols ! Guignols ! Je retourne en vacances !
Je vous en passe et des meilleures : chute d'un enfant du 4e étage, disparition d'une fillette (pour info, il y a 34 000 fugues par an rien qu'en France et entre 6 700 et 8 000 "disparitions inquiétantes" selon la nomenclature du Ministère de l'intérieur)… Pourquoi soudain cette Maddie Mc Cann apparaît-elle en une ? Parce que le papa a rencontré le Papa (celui de Roma) ?
Afghanistan : trois secondes.
Et enfin un scoop : "La Vierge est apparue à Bernadette Soubiroux il y a 150 ans", dixit le journaleux de service. Pas de précautions oratoires, non non, elle est apparue, voilà. La Vierge. "Vous qui avez conçu sans pécher, faites que je puisse pécher sans concevoir", disait une débutante dans les années soixante, avant la pilule.

Retour aux années De Gaulle et Pompidou, avec reportages complaisants sur le Chef qui rencontre les grands de ce monde. Et qui a dragué du côté des cathos dans un livre déjà oublié. Tout cela est fort réjouissant. NON ?

Faites quelque chose ! Faites quelque chose, mes amis !
Ecrivez-moi avant que je retourne dépité au cul des limousines.

Ce matin, trois moutons empêchaient mon superbe Train-Express-Régional d'avancer. C'était d'ailleurs délicieusement drôle. Je vais écrire à TF2, ils vont sûrement en faire la une.

Au fait : le concours de contrepet est toujours valable. Certains hésitent au prétexte que j'les aurais déjà tous faits. C'est même pas vrai !

Bonne fin de vacances, je vous aime.

26 juillet 2007

Festival d'Avignon Mode d'emploi


N'oubliez pas vos contrepets (voir Grand jeu de l'été) :
Il vous suffit de les envoyer en commentaires.
Ils n'apparaîtront pas avant la date limite mais j'en ferai mon miel.





En attendant, grappillons courtement vêtus les délices de l'été.


FESTIVAL D'AVIGNON MODE D'EMPLOI

Une cure de Provence délicieuse : déambuler dans les rues festives. Se la jouer cool, attendre la rumeur, surtout, avant de se précipiter à un spectacle du "In", qui fait dans les 25 à 30 euros. Toujours vérifier la durée du pestacle et s'il y a lieu, procéder à une prise de testostérone ou à une transfusion homologue pour tenir les cinq heures (appeler un coureur du Tour de France).

Mais enfin les bars et les restaus sont sympas, la bouffe est plus honnête qu'à Paris et les serveurs plus avenants.
Vous avez dit théâtre ? Ah oui… Mais n'oublions pas les débats de l'après-midi au Cloître St-Louis ou au Gymnase, ou encore les retransmissions de France Culture dans les Jardins du Ceila, au frais, à écouter les soleils de René Char…
Vous avez dit théâtre ? Savez-vous que la piscine de Villeneuve-lès-Avignon et même celles de la Barthelasse sont agréables ? Et j'en connais d'autres encore plus sympa, plus privatives, mais je les garde pour les amis qui me restent.
Théâtre ? Je vous conseille les soirées-buffet des happy few au Potager, celles qui commencent à minuit, surtout quand c'est l'Adami et la Sacd qui organisent : leur traiteur est absolument parfait. Eviter celles du Festival officiel : ce sont des gens qui ne savent pas vivre. Dans les deux cas il y a de jeunes et jolies personnes et quelques artistes. Pour les autres jours, il y a toujours le Bar de nuit du In, que j'ai toujours trouvé sinistre mais qui a ses aficionados. Pour obtenir des invites, heu… flyers, mettez-vous à la colle avec une attachée de presse, un journaliste, Jacques Nerson ou un vrai critique de théâtre.

LE IN
Lorsque, averti par la rumeur, vous aurez soigneusement évité les spectacles de Frédéric Fisbach, artiste associé cette année, vous n'aurez que l'embarras du choix. Mettez un chapeau avec une étiquette "Cherche une place" (découpez l'image ci-dessus). Accrochez une annonce avec votre numéro de portable. Pointez-vous une heure avant et mettez-vous sur la liste d'attente. Buvez un pastis. Vous entrerez (si vous êtes plus de deux, c'est plus compliqué : ventilez-vous ça vous fera des vacances).
C'est ainsi que j'ai pu voir dans la semaine quatre spectacles du In. Et curieusement, le plus intéressant des quatre, c'est le plus pauvre scéniquement ! Comme si, lassé des acrobaties plus ou moins expérimentales de la cuvée "Regardez-moi donc comme je sais produire de la quintessence", nous avions soif d'une cure de simple intelligence…
LE SILENCE DES COMMUNISTES, monté par Jean-Pierre Vincent à partir d'un échange de lettres d'anciens militants du Part Communiste Italien, dissous en 1991. Ont-ils cru au Grand soir ? Quel bilan de leur action ? Comment penser aujourd'hui à gauche les questions liées à la mondialisation et à la disparition de la valeur "travail" comme mode de socialisation ? Comment refuser le repli individualiste ?
Ovation à la fin de la représentation ! Non, pas ovation debout : les amateurs de théâtre n'ont pas encore pris cette crétine manie venue de la télé… Mais un enthousiasme réel : il faut croire que ces questions touchent quelque chose de très présent… Ça vous étonne ?
(Ni chêne ni roseau)

Pour ne pas être tout à fait injuste, évoquons les trois autres pestacles :
NORDEN. Frank Castorf est un génial metteur et ses comédiens sont excellents et pleins d'énergie, mais sa variation sur le Céline de "Nord", à force de montrer le chaos, tombe dedans.
L'ECHANGE. Julie Brochen tente une distanciation et un dispositif scénique à la grecque intéressants mais qui finissent par fonctionner à vide. Du coup le souffle lyrique claudelien apparaît boursouflé.
INSIDEOUT. Sacha Waltz est une grande, et j'ai aimé ce parcours de voyeur-vu sur le moment. Mais fondamentalement, nothing réellement boulerversifiant ni étonnant, outre les poignantes partitions de pure chorégraphie.

LE OFF
Comment s'y retrouver dans les 866 spectacles proposés ?
Première solution : allez tous les voir.
Sinon, fiez-vous aux salles qui d'habitude font déjà pour vous un choix un peu exigeant. J'ai mes adresses, mais vous pouvez aussi choisir plutôt des grosse daubes, il y en a plein place de l'Horloge ou rue Machin-Truc.
Les tracts. Avec un peu de métier, il est toujours possible d'éviter les distributions intempestives.
Je vous conseille "Je l'ai déjà" ou "Je m'en vais tout-à-l'heure" (imparable). Si la fille (ou le mec) est joli(e), un brin de causette ne messied point. Par exemple "Pourquoi monter Le Goût des Autres au théâtre alors que le film est une belle réussite ?"

J'ai découvert un auteur anglais : Lee Hall. Sa CUISINE D'ELVIS est une comédie féroce, sulfureuse et désopilante, jouée ici au ras du texte mais avec une belle efficacité. Grenier de Bourgogne.
Une troupe bien déjantée : Théâtre à cru. Il fallait oser proposer une pièce fondée sur les présentations de saison des théâtres et autres interviews d'acteurs, "JE SUIS…". Vivifiant et bien barré, comme disent les mômes et les bobos informés.
Système Castafiore : ENCYCLOPÉDIE DES TENDANCES SOUTERRAINES. Ouais, rien à dire, ouais, techniquement parfait, drôle souvent, bien tenu, mais heu….
J'oublie EXILÉE SALOMÉE, prose lyriquissime surjouée par une jolie comédienne fatigante, je serais capable de ne pas en dire que du bien. Théâtre de la Tortue.

ET POUR LES PARISIENS

Paris-jazz festival au Parc Floral, lieu magique, se termine le dernier ouikènnde de juillet en beauté (Humair, Marsalis, Valdes, E.S.T.) mais les Quartiers d'été continuent jusqu'au 5 koute. J'y ai vu "Bodies in the urban spaces", je vous montrerai bien des photos mais j'ai pas le droit. Renseignez-vous.
Sinon vous pouvez toujours aller à Paris-plage : une plage sans pouvoir se baigner, c'est quand même vachement excitant, non ?

Votre toujours dévoué quoique estival
Ami dévot



03 juillet 2007

L'aspirant habite Javel : Grand jeu d'été




SOURIEZ, VOUS ÊTES FILMÉ


Je viens d'installer un petit compteur automatique.
A partir de dorénavant, je peux savoir qui vous êtes, quand vous avez le bon goût de visiter La Mie des Veaux : couleur des yeux et des chaussettes, profondeur des bonnets, origine sociale jusqu'à trois générations et préférences culinaires.
On n'arrête pas le progrès. J'en vois un qui ne sourit pas ? Ce sera dit.

GRAND CONCOURS DE CONTREPET

En ce début d'été, je vous propose un grand jeu doté d'UN nombreux prix.

Premier prix : un livre sur cet exercice raffiné qu'est la contrepèterie.
Deuxième prix et suivants : mon admiration sans borne et les félicitations du jury.

L'épreuve : Fabriquer des contrepets sur cette proposition : LA MIE DES VEAUX.

Certains d'entre vous m'ont déjà fait parvenir leurs premières trouvailles.
Mais ce n'est pas aussi facile que ça en a l'air et beaucoup d'approximation a présidé à leur ponte.
C'est pourquoi je vous propose un petit rappel des règles, en m'inspirant (de mémoire) d'un ouvrage déjà ancien de Luc Etienne, "L'Art du contrepet" (Livre de Poche).

1. UNE PETITE FRITE NAGEAIT DANS SON GRAND BOCK
Le jeu consiste à permuter des SONS de la proposition de manière à donner un nouveau sens aux mots de la tribu.
Exemple faciles et connus : MAMMOUTH ÉCRASE LES PRIX ou TU ME BROUILLES L'ÉCOUTE.
Un simple permutation du son I et du son OU du premier donne : MAMIE ÉCRASE LES PROUTS. Hahaha. Le deuxième exemple est du même tonneau.

2. LA PETITE NONNE AIME LES GRANDS BŒUFS
En principe, il y a toujours un contenu un peu "tabou", coquin.
Pour ce jeu, oubliez cette règle : NOUS PASSERONS SOUS SILENCE (comprenne qui peut).

3. C'est le SON qui compte et non l'orthographe, mais la phrase trouvée doit retomber sur ses pieds : tous les sons d'origine doivent s'y retrouver.
Vous aviez sans doute remarqué que LA MIE DES VEAUX est déjà en soi une contrepèterie pour LA VIE DES MOTS.
L, V, D, M, A, I, Ê (ou É, soyons cool), O (fermé ou ouvert, on n'est décidément pas chien).

4. Envoyez vos réponses soit par les commentaires, en cliquant "Commentaires" (je les garderai pour moi) soit par courriel perso, pour ceux qui me connaissent dans le civil. Vous avez jusqu'au 1er septembre et après, on en fera profiter tout le monde.

5. Comme j'ai de l'avance, il y a un handicap : aucune de vos propositions ne doit se trouver dans le petit poème qui suit.

Bonne ponte !


LA VIE DES MOTS

Ma vie ? Eh ! Dôle :
Maud y lavait
Yves Ohm l'aida
(valet maudit !
— l'homme a des vits
hauts, mais valides)
Oh, l'âme est vide
Vos lits ? dames : ehhh !

Mauve Hallyday,
Vos mi ? des la !
Va, dos limé
L'aide à vomi
(vomi d'Ella)
Là, mis Dave, oh !
Oh, l'âme est vide
Ovide est mal.

Emma vit l'Aude
Homais, Vidal
L'eau vit des mâts
L'eau m'évida
Mado l'est, vide
Molle et diva :
Oh, l'âme est vide
Mauvais Dali.

Oh l'âme est vide
Va, lis : mes dos !
Villa des maux
Là, vis ? Démo !

Ma ville est d'eau
Vélo d'ami
Ma vie d'elle, oh !
L'âme est dive eau.

Lammy Daewo

23 juin 2007

Ni chêne ni roseau



Les journalistes du Nouvel Observateur sont encore bien les seuls à croire qu'ils travaillent dans un journal de gauche.
Remarquez, c'est une question de définition : comme je le dis ici depuis un bout de temps, si tu appelles "gauche moderne" une gauche "réaliste" et "libérale", c'est-à-dire une gauche… de droite, comme le réclament à cor et à cri DSK et Jacques Julliard, pas de problème.
Si tu considères qu'il faut enfin épouser le monde, c'est-à dire se coucher devant les dynamiques en marche, et même jouer au plus malin sur l'appréciation des choses en termes purement comptables (quelle misère…)
T'es moderne. T'es de gauche, mais version moderne.
Les idées ne peuvent décidément pas lutter contre les courants dominants.

Joie ! Joie ! Pleurs de joie !
Nous avons tous baissé nos falzars au grand vent de l'Histoire !
Et aux petits zéphyrs aussi, pas moyen de faire autrement. Nous tous.

Que me reste-t-il ? Le Monde Diplo, avec des articles où on a répondu déjà à la question avant de l'avoir posée, avec Ignacio Ramonet comme attaché de presse d'Hugo Chavez, l'apprenti Castro ? La protestation pétrifiée de LO qui attend encore une révolution à l'ancienne, au lait cru moulé à la louche dans des fûts de chêne ?
Entre l'illusion de la pureté et la soumission girouettale à l'air du temps, y a-t-il un endroit où poser la raison ?
Ni chêne, ni roseau, en quelque sorte…
Je n'ai guère l'humeur légère, par ces temps. En plus, on me supprime mes émissions préférées : Arrêt sur Images, La Bande à Bonnaud et En Aparté. Pour les mêmes raisons évidemment : pas moderne (en tout cas pour celle de Schneidermann. Vous pouvez d'ailleurs encore signer la pétition en cliquant ici :)

http://arret-sur-images.heraut.eu/index.php

Alors je vais faire comme Montaigne, me retirer dans ma tour "librairie",
"où être à soi, où se faire particulièrement la cour", à moins que tel le Misanthrope, je cherche
"sur la terre un endroit écarté
Où d'être homme d'honneur on ait la liberté".

Comme ultime recours, il ne reste que Dada.

La chanson d'un dadaïste qui avait dada au cœur fatiguait trop son moteur qui avait dada au cœur (…) mangez du chocolat lavez votre cerveau dada dada buvez de l'eau. (Tristan Tzara)

Votre morose
Ami dévot.

18 juin 2007

Vie privée, vie publique : Révolution dans mon cerveau









Tout d'abord,

Avis à mes fidèles abonnés :

1. Vous pouvez à tout moment consulter les articles précédents, qui restent en ligne, et attendent avec impatience votre visite gourmande mais exigeante.

2. L'intérêt du blog, c'est aussi vos commentaires.
Ne soyez pas timides : cliquez sur "comments", validez votre pseudo (votre ordi s'en souviendra la prochaine fois), et roule ma poule ! Comme ça, j'aurais moins l'impression de parler tout seul… Pour vous stimuler, j'ai concocté une "Défense et illustration de la presse pipeule" qui devrait vous faire réagir…

Ségo et François sont dans un bateau

D'abord l'annonce en cours de soirée électorale de la séparation entre Ségo et François m'a agacé. Rien à foutre. Et les invités sur le plateau de TF2 m'ont rassuré, qui refusaient d'analyser le "scoop" de Pujadas le neuneu en arguant que la vie privée c'était vraiment pas le moment.
Et puis je n'ai pu m'empêcher de repenser à la tronche de François depuis quelque temps (voir mon blog précédent). Rien à faire : mon préconscient venait perturber ma tranquille assurance… Soudain me sont remontées les interrogations que j'avais dès la première annonce (il y a longtemps déjà) de la candidature de Ségolène. Je me souviens qu'à l'époque, j'avais imaginé que c'était une stratégie du couple au moment où se multipliaient les prétendants. Ça me faisait rigoler comme un gadget.
Vous connaissez la suite.
Je suis de la vieille école, celle qui croit que les idées sont plus importantes que les affres personnelles. Et je ne déteste rien tant que les dégoulinades affectives des magazines "people" qui permettent à Voici de vendre 450 000 exemplaires, ou Match 600 000.
Mais il s'agit d'autre chose ! C'est Freud soi-même qui pointe son nez. Profitons-en avant qu'il n'ait été à son tour éjecté dans les poubelles de l'Histoire des idées !
Avez-vous remarqué — pardonnez mon innocence — que les êtres sont prévisibles ? Qu'un Chevènement, par exemple, a passé sa vie à être le dissident de quelque chose, Sarko à gratter le parquet avec ses dents pour grimper au septième ciel, Lang à être la danseuse démago du pouvoir (il reste dans son camp, lui au moins, en principe), et pour ceux que la politique ennuie : Françoise Hardy, qui commence toujours ses réponses par : non, c'est le contraire. Pour les jeunes : Julien, la nouvelle star, qui nous promet une attitude très dadaïste (lui, il peut changer, il est encore très jeune). Bref : des postures. En vieillissant (vous verrez), c'est plus de postures, c'est des plis ! Et on devient souvent la caricature de soi-même !
Grosso merdo : les penchants personnels (voir : histoires de papa maman, conflits de la petite enfance, histoire familiale depuis deux générations, merci Patrick) suscitent face aux événements un certain type de réactions, ok ? (je trouve ça plutôt cool, de terminer par ok ; je pourrais aussi dire "juste", juste un certain type de réaction, c'est encore plus up-to-date).
Même sans Freud ni Dolto ni Reich ni Jung. C'est du pur bon sens.
N'étant pas sarkozyen, je ne dis pas que nous sommes prédéterminés (libre-arbitre ou prédestination ? voir les œuvres complètes d'Augustin, Luther et Schopenhauer… ou Wikipedia) mais que voilà, on peut difficilement évacuer ce qui nous meut.
Et que donc.
Et que donc, les histoires de fesses, de jalousie, de revanche, de tout ce qu'on appelle "humain" parce que précisément ça ne l'est pas (si l'on croit, comme moi, que ce qui fait notre spécificité est précisément la capacité que nous avons théoriquement de nous en affranchir) continue de compter. Même chez Einstein. Ce qui m'énerve. Que Picasso avait envie d'être Picasso, que De Gaulle se prenait pour La France, Et Dalida pour quelqu'un à aimer.
Revenons à nos éléphants, revenons à tous nos animaux politiques. Sarko a-t-il été élu sur ses idées, ou sur l'image qu'il donnait d'un "winner" franc du collier ? Le "non" au traité européen était-il dû à une froide analyse du dossier ou pour 80 % à l'envie d'exprimer un refus d'un pouvoir fatigué ?
Je suis donc au regret de constater que oui, les histoires de couple entre Ségolène Royal et François Hollande sont importantes. Comme vous, sans doute, j'ai eu vent de moult rumeurs sur la question, je n'en ai rien à faire, j'ai peut-être tort.
Et me voilà en plein questionnement métaphysique (dans ta culotte, c'est le cas de le dire).
La prochaine fois : Cécilia Sarkozy a-t-elle vraiment couché avec le dalaï-lama ?


Ecrivez-moi !
Votre dévoué
Ami dévot

14 juin 2007

En avant vers la modernité !











Mais pourquoi François Hollande fait-il cette tête ?
Mais pourquoi le PS nous a-t-il gratifié pendant la campagne de ce silence assourdissant ?
Une idée folle a traversé mon esprit ramolli par les chaleurs de cette fin de printemps :
ET S'ILS SOUHAITAIENT PERDRE ?
Les raisons qu'on m'a soufflées dans l'oreille droite (celle qui entend moins bien) ne manqueraient pas :
— Il y a des réformes à faire, pas populaires en ce pays, qu'il vaut mieux laisser à la droite…
— Si qu'on perd, ç'aura été la faute à Ségolène (long barrissement de barons)…

Merdalors : la gauche totalise quand même dans les 37 % des votants au premier tour.
La droite (hors extrêmes) 52 %, ce qui devrait lui permettre d'espérer entre 70 et 77 % de députés (Cherchez l'erreur) !

En dehors de tout parti pris, on peut tout de même s'interroger sur la représentativité d'un parlement qui…
(Les droitiers :) — Voui mais faut une vraie majorité qu'elle peut agir !
(Les gauchers :) — Sans débat, on avance comment ? La rue ?
J'avais dit : sans parti pris.

Mes fidèles abonnés à La Mie, amis eux-mêmes, et non point Veaux, pourront utilement jeter un œil sur une astucieuse proposition d'un système de vote qui donnerait une répartition équitable et économique des forces :

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=25369

Et pour contribuer encore et toujours à l'irrépressible avancée de la pensée, voici les expressions qui ces temps-ci ont retenu mon attention :

Modernité
Ils n'ont que ce mot à la bouche.
Un des avantages de n'être déjà plus un perdreau de l'année, comme me voilà, consiste à pouvoir m'esclaffer doucement. La modernité a-t-elle jamais protégé de la sottise ou de l'erreur ? Pis encore : la modernité, à moins d'en être l'initiateur, consiste précisément à se glisser dans les pas de l'air du temps (métaphore hardie), c'est-à-dire à ne rien tenter qui ne soit déjà là. Modernité égale conformisme. Exemple : "La gauche moderne". Celle qui est réaliste et prend en compte la Loi du Marché avec un tel zèle qu'on se demande ce qui la différencie de la droite. Disant cela, je ne suis pas moderne, car ces catégories, bien sûr, sont dépassées…

Tous les autres pays le font déjà…
Dans le même ordre d'idées.
Cette expression est plus usitée chez les dextriens. Pisque tous les autres ils le font, alors donc c'est bien. CQFD.
Exemple (les médias d'aujourd'hui en sont friands) : C'est un bon film, car il a fait un million d'entrées.

Promesses
Notre excellent président-qui-tient-ses-promesses m'a déjà cependant légèrement désarçonné :
— Je supprimerai les parachutes dorés ; heu oui mais heu non…
— La dette nationale c'est important ; heu oui mais bon on va attendre…
Dieu merci, il nous reste le forfait sécu et l'augmentation tant attendue de la TVA.

Translation
Force est de constater que cette fois encore, le poisseux vilain chômage continue d'étendre ses doigts velus, en dépit de l'enthousiasmante nouvelle ère qui s'annonce. Rien de nouveau dans la pub, où les traducteurs de slogans pointent maintenant aux Assedic.

Relevé dans des spots télé récents :
FORD : "Feel the difference" (et non la laine)
LEXUS : "The pursuit of perfection" (Plus chic que La Poursuite de la Perfection, qu'on n'aurait pas compris)
PHILIPS : "Sense and simplicity" (sans ses seins, plis cités)
CISCO : "Welcome to the human network" (and my ass, is it chicken ?)

Ne vous cassez pas les urnes : l'été arrive.
Ne nous démobilisons pas.


Votre dévoué
Ami dévot.

28 mai 2007

Ecoute, Petit Homme













Au départ, le photographe, il a voulu grandir le personnage. Alors il l'a pris du dessous, en contre-plongée, et avec un grand angle pour exagérer les perspectives. Manque de pot, les deux drapeaux sont géants et du coup, ça s'annule et Sarko redevient petit. Il aurait fallu placer un Petit Bush, par exemple, à leur place. Non ?

L'expression de son visage est difficile à décrire. Selon l'humeur et le degré de mauvaise foi que vous avez, fidèle mais ironique abonné, choisissez la bulle qui convient le mieux (à placer en haut à droite) :

1. Serein et pénétré jusques au fond de l'âme de l'importance de sa charge :
— "Vous ne serez pas déçu !"

2. Amical mais l'œil sur la ligne bleue de l'avenir :
— "Je suis sympa mais je vois loin"

3. Bon acteur mais intérieurement stressé (la mâchoire est un peu serrée) :
— "Magne-toi, Philippe, on m'attend…"

4. Pour mes abonnés de la gauche-pas-moderne, celle qui ne sait pas se remettre en question et qui reste rétive aux Grand Mouvement de l'Histoire :
— "Je vais vous la mettre bien profond !"
Bien évidemment, je ne m'associe pas à cette grossièreté.

Sa position devant les pavillons est touchante : juste avant, on sent que le photographe lui a dit "Rapprochez-vous un poil des drapeaux, sauf vot' respect, M. le Président-que-j'aime-et que-je-respecte…"
Alors Nicolas, il a dit : "Comme ça ?" en rapprochant ses abdomes de joggeur !

Résultat, comme l'appareil était sur pied, la photo est mal cadrée et il y a maintenant de la place à droite pour placer des bulles de bande dessinée à la con.

Sur un site que j'ai consulté (linternaute.com), il y a un "photographe professionnel" qui explique les "règles de composition" de la photo, la règle des trois tiers etc. A pleurer de rire : les trois tiers verticaux ne tombent sur rien d'important ! En revanche, le trou à droite et la main inutile avec les petits doigts trop courts (moignons ou repliés ?) sont parfaits !

Il est vrai que je n'ai jamais photographié Loana et autres stars.


*A propos d'"Ecoute Petit Homme", un bouquin de Reich de 1945 : je précise que ça n'a aucun rapport. Sauf peut-être qu'il y est question d'ambition.

08 mai 2007

Sacrés Amerloques !
















Sacrés Amerloques ! Comme on a pu se moquer de vous dans les années 50 avec votre "Coca-cola", ce truc "qui puait le médicament" (et le capitalisme) !

Le jazz, pis le rock, par contre, là tout le monde a suivi (sauf ma mère)

Mais franchement, la techno ! la house ! l'électro ! la new wave ! le funk ! (là, je recopie Wikipedia)
Vous voyez ça CHEZ NOUS ?…

Comme on a pu dauber dans les années 80 sur vos infâmes hamburgers!
"En France, ça ne marchera jamais !" (1 370 000 repas par jour chez Macdo fin 2006 - source Macdonald's)

Le pire de tout, alors là le pire de tout, c'est quand vous avez viré votre cuti sur les cigarettes. Bande de nazes ! T'imagines que nous on fume plus dans les troquets ? Ouaf ! Ouaf !
C'était il y a quinze ans, ça.

J'oublie les diverses modes dans la com et l'entreprise avec des mots qu'on comprend même pas :
Base line, packshot, webcam, coaching, consulting, sourcing, benchmarking, brainstorming, e-learning,
etcaetering…

Là, en ce moment, ils remettent juste en cause la théorie de l'Evolution et l'Histoire de l'Homme.

Mais on ne craint rien, nous, parce qu'on vient d'élire un président qu'a rien à voir.

On ne craint rien.



BRAVO L'ARTISTE !

La Mie des Veaux décerne une miche d'honneur spéciale au Petit Nicolas pour son exceptionnel numéro de passe-passe. Il a en effet réussi à convaincre le bon peuple que tout allait enfin changer, puisqu'il était un petit nouveau… Il n'est dans l'équipe gouvernementale que depuis… 2002! Félicitations également aux jeunes recrues bientôt sur vos écrans : Fillon, Borloo, Devèdjian, Juppé… Que du neuf !

BRAVO LES CASSEURS !

Continuez à brûler les poubelles et à péter les vitrines : c'est le meilleur moyen d'obtenir une assemblée "à droite toute" pour les législatives ! Vous seriez engagés pour ça que vous ne feriez pas mieux ! (Mais au fait…?)

28 avril 2007

Mais parlons d'autre chose !


























"Le libéralisme, c'est la liberté"
Charles Beigbeder






PARLONS D'AUTRE CHOSE ?

Pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque, avec ce que je vois, ce que je reçois et ce que je crois, de reparler des érections.
Qu'est-ce que j'ai dit ?

Premièrement, je voudrais vous faire part de ma théorie sur le réchauffement clématite — ma clématite est en avance, à ce propos, mais elle regarde les voisins d'en face, et du coup je la vois de dos.
Le réchauffement est dû au dernier tsunami en Asie, qui a déplacé l'axe terrestre, et depuis, la terre se rapproche du soleil et les astronomes ne se sont encore aperçu de rien. Voilà ma théorie. Et ma clématite y croit, qui regarde l'astre du jour à 149 millions de km.

Ségolène elle avait dit, en janvier, que les Français avaient "ENVIE D'UN DÉSIR d'avenir". Moi, ça m'avait donné envie du désir de rigoler. Mais aujourd'hui je vote pour elle. Alors parlons d'autre chose.

Samedi j'ai traversé tout Paris en vélo et le bois de Vincennes et même la banlieue est, jusqu'à Bry-sur-Marne. Eh bien vous me croirez si vous voulez, mais j'ai vu des flics absolument partout (même au Pont de Bry) alors que le petit homme nerveux n'est pas encore élu ! Qu'est-ce que ce sera !

Mais parlons d'autre chose.

J'ai regardé les résultats du premier tour : dis-moi pour qui tu votes et je te dirais qui tu es ! Sarko il a fait 64 % dans le XVIe arrondissement de Paris, 27,8% dans le XIXe, et 23 % dans le XXe… Question à mon fidèle abonné : est-ce que tu votes pour tes intérêts personnels ou pour ce que tu crois être l'intérêt général, le Bien commun ?

Mais j'avais dit qu'on parlerait d'autre chose.

J'ai récemment visité les Jardins de Giverny, ceux de Claude Monet, que j'avais jusqu'à présent réussi à éviter. Ça m'a fait penser à ces trucs touristiques américains (les pauvres n'ont pas beaucoup d'églises romanes), genre un vieux ranch du XIXe siècle : il n'y a pas grand chose à voir mais c'est annoncé 100 km avant ! Giverny c'est pareil… Joli jardin à l'ancienne, mais bon. Bon. Comme je ne suis pas fétichiste, au nénuphar original, je préfère les interprétations de Monet ! Quant aux reproductions marronnasses des peintures du maître, sachez que pour quelques dollars de plus vous avez tout le musée d'Orsay avec des originaux chatoyants. Par contre et en revanche (c'est beau comme du Ségo, non ?) si vous voulez une cravate "nymphéas" ou un balais à chiotte impressionniste, vous trouverez tout ce qu'il faut à Giverny.

Zut, je SUIS EN TRAIN de parler d'autre chose !
Par exemple de la pub exquise du Crédit Agricole : "Un crédit, hin-hin-hin !" (Un crétin, hi-hi-hi !)
Mais d'où peut donc bien venir tant de créativité ? Mais de l'agence Providence (groupe Havas), bien sûr : une relation changeante, ça vous dure la vie !!!
Une demi-tranche de foie de veau dans l'rognon, m'sieur Pichegru, siou plaît !

Sarko il est content de sa trouvaille et il l'a répétée vingt fois partout : dans une finale de football, il n'y a que les deux premiers qui concourent, et pas le Bayrou qu'est troize… Vous avez vu ? Il compare l'élection présidentielle à du foot ! Misère…

J'ai encore fait mon mauvais caractère, l'autre jour, chez Casino. Tant que les prix de cette enseigne n'auront pas baissé suite à la mise en place de caisses automatiques ; ou encore tant que les caissières n'auront pas été augmentées, je boycotte ! Non mais !

Ah ! Vivement la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne ! (C'est comme ça qu'ils causaient, sur Radio Pékin, et ça me faisait vachement marrer, dans les années soixante et septante, avant que Pékin devienne, — o tempora, o mores !—, Beijing !). Je n'ai jamais eu l'âme maoïste. Surtout avec la nouvelle orthographe.

Mais parlons d'autre chose :

Avez-vous remarqué que le crayon noir résiste mieux aux intempéries que le stylo à plume ?

Je vous aime tous, mais vérifiez bien quand même avant de mettre votre bulletin dans l'enveloppe, dimanche.

Votre dévoué dévôt ami.


Et n'oubliez pas de jeter un œil à
http://www.bigbangblog.net/
de temps à autre.

13 avril 2007

Dernière ligne droite











FAIS-MOI PEUR, QUE JE VOTE BIEN

Je me demandais quand reviendraient les grandes peurs préélectorales et me voilà rassuré. Avant-hier soir, la mine de PPD-Jadas m'a rappelé que nos vaillants journalistes idiovisuels pouvaient retrouver le sourire : faits divers sur toute la ligne. Merci au policier mort sur la Foire du Trône, merci à Al-Qaïda en Algérie, merci à François Baroin, ministre de rechange, qui en remet une couche en déclarant "La France est sous la menace d'attentats terroristes". Autrement dit, "Votez Sarko". Le danger, c'est que les gens peuvent entendre "Votez Le Pen". Ce qui serait une erreur tactique. Cette année, la politique, c'est bien compliqué…

BAYROU : L'EFFET GUIGNOL

Paradoxe.
La marionnette de Bayrou, aux Guignols de Canal, était tellement grotesque (mais drôle) qu'en voyant l'original, je me suis dit il est pas si mal. Je fus donc tenté d'y aller voir de plus près. Et comme j'ai eu l'occasion de le dire ici même, j'ai une certaine tendresse pour les lettrés. Hélàs, son projet ne tient pas debout. Comme on aimerait qu'il ait raison et que les politiques acceptent les bonnes idées, même si elles ne viennent pas de leur camp ! Seulement voilà : la Politique se fonde aussi sur des systèmes de valeur et des objectifs pas forcément compatibles. Même si… Bon. Nous entamerons la discussion plus tard, je suis d'accord avec ce que vous pensez.
Néanmoins, je laisse cet ancien ministre de Raymond Barre (vous avez peut-être oublié Raymond Barre ?) à Vincent Lyndon et François Berléand, tous deux également fort sympathiques…

VOTEZ DUR, VOTEZ MOU, MAIS VOTEZ DANS LE TROU

C'est ce qu'on avait inventé en 68, parodiant une expression populaire qui parlait d'autre chose. En grattant sur les écrans d'aujourd'hui, je m'aperçois que la phrase a fait florès.
Plus que dix jours, vous vous rendez compte ?
Allez ! Pas convaincu par son côté "Famille, Travail, Patrie", je voterai quand même Ségolène. A reculons. Après tout je suis très cohérent, finalement : en 2002 j'avais choisi Taubira (qui a rejoint Royal)…

SPÉCIAL ANNIVERSAIRE

Et comme c'est le premier anniversaire de La Mie des Veaux, fidèles amis, je ne résiste pas à l'envie de distribuer les prix d'excellence…

L'ESCALOPE (DE VEAU) D'OR
Attribuée à EDF pour sa campagne "Faisons un monde sans CO2".
Que vont devenir le Coca-Cola et la photosynthèse?

LE FOIE (DE VEAU) D'ARGENT
Encore EDF avec ce slogan bouleversant :
"L'avenir est un choix de tous les jours" !
Que tu fasses un choix ou pas, comme disait Pierre Dac, l'Avenir, tu l'as devant toi. Sauf si tu te retournes…

LE TRIPOUX DE BRONZE
A José Bové (Canal + le 5 février dernier) :
"JE SUIS LE SEUL PAYSAN DANS LA CAMPAGNE."

LA PAIRE DE CLAQUES BIEN MÉRITÉE
A La Poste qui, après avoir soigneusement désorganisé la distribution normale du courrier, n'hésite pas à proposer aux entreprises un service "Lettre prioritaire" (plus cher, bien entendu) !


EXPERTISE

Je viens de vérifier : d'après les chiffres balancés sur divers sites ouèbiens, près de 8 millions de téléspectateurs regardent "Les Experts", série diffusée depuis avril sur TF 1.
L'autre soir, pour ne pas mourir idiot, j'ai voulu voir de quoi il retournait et je m'en suis fadé deux épisodes. Vous voyez que je ne recule devant rien. Eh bien ! J'ai mesuré la distance qui me sépare de l'époque… Je n'y ai vu qu'une fabrication formatée, au style glacial mais avec effets mélodramatiques très vendeurs… Au total assez ennuyeuse. Et puis un certain malaise m'a saisi sur l'idéologie sous-jacente. Très anglo-saxonne, fondée sur l'idée que quelque part existe une seule vérité, et que les moyens actuels de la science peuvent y accéder. A rapprocher des études plus ou moins sérieuses qui expliquent un peu vite la rencontre amoureuse, ou encore les spécificités sexuelles à coup de régions cervicales, d'hormones etc. Pourtant, ceux qui me connaissent savent que je suis un dangereux rationaliste mécréant.
Dois-je essayer "Les Feux de l'Amour" ?


Pour finir sur une note optimiste…
LA PENSÉE DU JOUR

Entendue il y a quelques mois sur France 2 :
(C'est un centenaire qui parle)
"AVOIR CENT ANS CE N'EST PAS DIFFICILE, TOUT LE MONDE PEUT EN FAIRE AUTANT : IL SUFFIT D'ÊTRE PATIENT !"


Votre dévoué Ame, Idée, Vaux.

01 mars 2007

Mais où j'ai mis ma carte d'électeur ?














HAHAHAHA :
Certains philosophes de gôche ont enfin découvert les vraies raisons de se rallier à Sarko : "Il dénonce le martyr des infirmières bulgares" et "Il est très courtois, très brillant". Spinoza et Eratosthène jugeaient également l'essence de la connaissance et réciproquement sur la hauteur du chapeau et la couleur des yeux, comme on sait. Eh bien ! Nos intellectuels se fient à leur impression et croient ce qu'on leur dit, c'est parfait.
Je parle évidemment de Roger Hanin, Pascal Sevran et Doc Gynéco.
Remarquez, j'en connais bien qui ont voté Chirac en 95 parce qu'il causait de la fracture sociale…

Mais qu'est-ce que j'ai fait de ma carte d'électeur ?

CULTURE :
Il est faux de prétendre que les candidats ne s'expriment pas sur la culture. Par exemple, Nicolas Sarkozy est soutenu par Didier Barbelivien et le poète suisse Johnny Hallyday. Et puis, un homme qui a épousé la femme de Jacques Martin peut-il être indifférent à l'art ?

DU CÔTÉ DE RORO

Roro, il est tenté par Bayrou. J'ai entendu celui-ci à France-Culture dans "La Fabrique de l'Histoire" : c'est un fin lettré et sa pensée est subtile. Cependant, peut-on vraiment croire à la nouvelle cohabitation qu'il nous propose ? On aimerait, mais je ne suis pas un "nouveau philosophe" et je ne suis pas sûr que les systèmes de valeurs entre la gauche (même tiède) et la droite (même sous un masque de velours social) soient interchangeables…

DU CÔTÉ DE JANINE

Janine, elle aime bien Besancenot. Moi aussi, il en faut … Mais vraiment, j'ai quelques petits doutes sur le principe d'une interdiction des licenciements et l'augmentation de tous les salaires de 300 €. Réac, non ? Et pourtant, mon loyer vient encore d'augmenter.
Quant à ma carte électorale…

DU CÔTÉ D'ARMELLE
Armelle, elle pense que la culture, elle vient de Frédéric Nihous. Vous savez qui c'est, au moins ?

DU CÔTÉ DE JUSTIN
Justin, il voudrait voter pour une gauche "réaliste", mais Ségolène lui fout un peu les jetons. Il est vrai qu'il a déjà eu une mère assez castratrice. Cela dit, il n'a pas sauté au plafond d'horreur en lisant les 100 propositions.

LE MIEUX,…
C'est encore de consulter les programmes de chacun. Mais pour ça, il vous faudrait l'internet.
Allez, parlons d'autre chose :







VOYEURISME

Fidèle abonné à La Mie des veaux, je te sais exempt de tout appétit voyeuriste. C'est pourquoi j'ai regardé à ta place. Sur une des chaînes de ma Freebox, il existe en effet un monument de finesse et de culture qui s'appelle : CHOC, L'ÉMISSION. Présentée par un certain Alexandre Devoise, un ex de Canal +. Eh bien ! Je l'ai regardée en entier et je ne suis pas déçu du voyage. Le jeu consiste, comme on y est habitué maintenant, à présenter une suite d'images choc, comme l'écrasement d'un hélicoptère, la chute d'un cascadeur ou l'explosion d'une moto, devant l'incontournable public hystérisé par un animateur qui joue les parfaits crétins avec un talent assez convaincant. Fascinant ! Pris par l'ambiance (et aussi les panneaux d'ordre et aussi le montage), ce sympathique public en arrive à applaudir… une barge qui sombre devant ses yeux ou un coureur qui vient de se viander ! Et la tv trash a encore fait des progrès : il y a des séquences très très rigolotes où visiblement la victime ne s'en est pas seulement sortie avec une entorse ou un bras cassé (ce qui serait déjà très drôle)… si elle s'en est sortie… Pas grave, l'ambiance est bonne et on est là pour se poiler (Ah, vraiment, vous êtes chauds, ce soir !). Et grâce à la caution d'experts (Michel Chevalet, par exemple), on révise le principe d'Archimède. Pédagogique, non ?
Et surtout, j'ai appris des choses essentielles. Exemple : si un boa s'enroule autour de toi, la meilleure chose à faire, c'est de… lui verser de l'eau chaude sur la tête. Bon à savoir, si tu te fais attaquer sur un GR.
Et sais-tu par qui est produite cette merveille ? Une boîte qui s'appelle "In the target". On ne saurait être plus clair.

SUR MON ARDOISE "GOING ON IN ENGLISH" :
La marque "Mir vinegar" ("vinaigre", c'est d'un ringard !)
Les culottes Huggies pour bébé : "Little walkers". Ok, ça marche.
Slogan Saab : "Move your mind". Saabalance.

AU FAIT
Je viens de la retrouver, ma carte électorale. Ça se complique.


Votre dévoué dévôt ami.
Un site que j'aime bien (et où j'interviens parfois) :

http://www.bigbangblog.net/