17 septembre 2006

Particules, Agnès, Einstein et Grue cendrée


Photo :
Une fille libre à la Techno-parade,
cet après-midi







PARTICULES TRÈS ÉLÉMENTAIRES
Qu'est-ce qui m'a pris d'aller voir l'adaptation cinématographique des Particules élémentaires ? Le casse-gueule était pourtant assuré ! Je me suis fait avoir par l'Ours d'argent décerné à l'acteur principal (Moritz Bleibtreu) qui en fait pourtant des caisses.
Pendant toute la projection, je me suis demandé si j'avais vraiment lu le livre : tout ce dont j'avais fait mon miel était absent et il ne restait à l'écran qu'un mélodrame sinistre et anecdotique. L'odeur de soufre ? "L'inquiétante étrangeté" ? Le vertige pataphysique ? Aux spectateurs absents !
Et plus que tout : une absence totale d'humour. Mais vraiment totale. Or, si l'on peut aisément évacuer les délires scientifico-métaphysiques de Houellebecq, il est difficile de le déshabiller de cet humour noir et cynique qui fait loupe à nos névroses (littéraire, non ?) !
Je me suis donc replongé dans le livre, et j'ai constaté que l'adaptateur (taisons son nom !) avait picoré ici et là des petits morceaux de récit pour en faire une sorte de téléfilm à la con sur le thème du vieillissement et de la solitude ! En désamorçant bien évidemment tout le piment des choses. Par exemple, Bruno est devenu un grand malade bien repéré par la psychiatrie, et du coup le côté explosif de son discours et de son comportement est désamorcé. Michel, le demi-frère, est simplement devenu un puceau matheux. Et tout à l'avenant. Quant à la pornographie sordide que Houellebecq saupoudre à plaisir entre romantisme et idéal de pureté, évacuée : on ne verra que quelques poils de profil et une bite floue ! Comme quoi la parti-cule elle-même… (je ne pouvais pas la manquer, celle-là, non ?)
S'il faut trouver un peu de positif,… dans ce parcours mélo et caricatural surnagent deux ou trois belles scènes et le jeu subtil de l'actrice brune. Le réalisateur n'a pas dû s'en apercevoir.
Circulez.

L'ILE ET ELLE (MAIS SANS MOI)
J'adore Agnès Varda. Je la tiens pour une des plus grandes réalisatrices de cinématographe qui soient. Mais que vient-elle faire à la Fondation Cartier ? Son expo est fraîche et sympa, mais à ce point de naïveté, franchement digne d'un collier de nouilles pour fête de mères. On n'en a ni pour son argent, ni pour son neurone. Un peu pour sa sentimentalité, allez.

CINQ MILLIARDS D'ANNÉES
Evénement branché où il fallait être vendredi : la crémaillère de Marc-Olivier Wahler, nouveau directeur du Palais de Tokyo, était nous dit-t-on un véritable BE THERE de l'art contemporain ! J'accroche ce mot à ma collection de mots hype, entre FOODING et THINK TANK.
Lancement du programme "5 Milliards d'années", donc, qui est une réflexion sur la notion de programme, "en constant mouvement […], en oscillation permanente". Obsédé comme je le suis par la notion de temps, d'espace-temps (courbe évidemment) et tout le toutim, je ne pouvais rester indifférent à cette proposition. Et il est vrai que les installations proposent d'intéressants délires, entre événements aléatoires et nœuds de Moebius métalliques géants, parcours infinis dans d'infinis couloirs, records de vitesse en moto, bandes magnétiques en suspension, cartes du ciel les veilles de catastrophe, etc. En plus, le champagne était correct et les filles jolies (dans un genre moins conceptuel).

TECHNO-PARADE
Il manquait peut-être la pluie, cette année, à la Techno-parade parisienne. Ça a du me rendre morose. Parce qu'après avoir vu passer les quelques chars miteux pleins de boum-boum, admiré les quinze-vingt ans mimer la parade de la grue cendrée en chaleur, j'ai curieusement ressenti un fort sentiment de vacuité. J'ai pourtant une certaine fascination pour cette musique hypnotique, d'ordinaire. Là, rien. Le seul désir de ces enfants, c'était apparemment un désir de décibels. Du bruit, du bruit : pour remplir quel vide ? Ça promet pour les élections à venir !
Alors j'ai quitté. J'ai bu un verre de Bourgogne aligoté et je suis rentré écouter le Requiem de Mozart (version Harnoncourt). Ça m'a requinqué.
Tu le crois, ça, tu le crois ?

06 septembre 2006

Le libéralisme c'est la liberté



Depuis vendredi j'ai en tête cette phrase émouvante de Charles Beigbeder sur France-Inter : Le libéralisme, c'est… la liberté !

Que répondre à cela ? Qu'y a-t-il de plus beau que la liberté, mes amis ? C'est beau comme du Bush ! (Gloire ! Gloire à lui pour l'éternité !) Et gloire itou au comité exécutif du Medef, dont fait partie Charles Beigbeder (ne me dites pas que vous aviez confondu avec son frère Frédéric, le plaisant histrion du Café de Flore, auteur de "99 F" ??? Non ! Charles est un vrai pdg tout ce qu'il y a de sérieux, en plus président de "CroissancePlus")

La Liberté ! Ne vois-tu point le peuple brisant ses chaînes, l'Homme s'affranchissant du poids des obscurantismes, la statue de Bartholdi la flamme bandée sur son island ????

Eh ! C'est cela, le "libéralisme" ! Si on a changé le nom français du "capitalisme", c'est quand même pas pour les chiens ! Ça vous a une autre gueule, "libéralisme", bande de déclinologues !

J'entends certaines mauvaises langues dire que c'est la liberté de… la gazelle devant le lion, ou celle de la carotte devant le lapin, d'autres citent Henri Lacordaire (1802-1861) :
" Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, c’est la loi qui affranchit. "

Mais on va quand même pas se mettre à philosopher à cette heure-là !