30 août 2006

Les ronds-points bretons


C'est bien simple, on n'a le temps de rien. A peine juillet, en nous faisant suer, nous appelait-il à méditer sur les canicules à venir, Festival d'Avignon, nouvelle piscine sur les bords de la Seine (la pataugeoire à Bertrand), retour dans le midi moins le quart (côtes de Duras), puis dans le Limousin (la limousine a de beaux yeux et de bons rumsteacks), même pas vu passer le mois d'août pourrave, et déjà les cartables !

Je n'ai eu que le temps d'aller vérifier que Quiberon avait vraiment un micro-climat et que la Bretagne avait beaucoup de ronds-points.
Ah les ronds-points bretons !!! Entre Rennes et Quiberon j'en ai compté environ 324 568. Ils ont dû avoir une promo. Et j'ai beau m'interroger depuis cinq jours sur la signification profonde du phénomène, je ne trouve aucune explication vraiment convaincante :

- On pourrait penser que ça facilite la circulation ? A l'usage, je suis catégorique : je me suis trompé trente fois. Tu crois suivre "Pontivy", tu te retrouves sur "E 15" puis sur "toutes directions", puis tu cherches "Rennes" mais tu as oublié qu'il fallait passer par "Ploërmel" alors tu te retrouves à Nantes. A l'heure qu'il est, je ne suis même pas sûr d'être bien arrivé à Paris. Peut-être le Breton veut-il te garder dans ses rets ? Le Breton est pêcheur et facétieux.
- Les maires ou les préfets sont-ils tous copains avec des sociétés de travaux publics ?
- La forme de galette ? de chapeau rond ?
- A moins que la proximité de l'Angleterre, qui aime le rond-point et l'a peut-être inventé, n'influence une fois de plus le décisionnaire celtique ? Encore un sale coup de la mondialisation…

Inutile de vous dire que j'ai tourné en rond.

Ce qui m'a permis de découvrir que commençait à se dessiner doucement, entre mille barbantes crêperies, l'esquisse d'un effort gastronomique dans une des seules régions de France inexplicablement sinistrée de ce point de vue. Quelques jeunes chefs talentueux essaiment de La Baule à Roscoff et j'ai trouvé une belle adresse à La Trinité-sur-Mer. Pas toute récente apparemment, puisqu'elle était déjà dans mon vieux Guide Rouge 2000, mais voilà bon, mes papilles défraîchies par le rhume y ont passé un joli moment. Ça s'appelle l'Azimuth. Le service est aimable, un poil chochotte, mais on y déguste par exemple une "Pressée d'artichaut et lieu jaune, vinaigrette de gingembre et Kari Gosse" suivi d'un "magret de canard aux abricots rôtis, sauce lie de vin, croustillant de lard", le dessert, "Financier Curry, fruits jaunes, sorbet framboise" dans un menu "retour du marché" à 35 €, ce qui n'est pas déraisonnable quand on a bien nagé et qu'on a fait des économies le midi. Bons vins également (on m'a conseillé un Reuilly très sympa). C'est frais, pimpant et inventif.

Comme tu n'as pas trop forcé sur l'alcool, tu peux ensuite reprendre les ronds-points dans le bon sens.

Grosses bises.

18 août 2006

Lily, la jouissive tigresse



Dans la série : faut en faire profiter tout le monde (pub gratuite)…

Je viens de terminer (enfin !) "Lily-la-Tigresse", d' Alona Kimhi. Choc !
Il y a là tout ce que j'aime : un univers glauque et sensuel, une ironie constante, une invention renouvelée dans une écriture savoureuse (traduction Laurence Sendrowicz). Ce serait du Colette trempé dans l'acide, du Virginie Despentes en bien écrit, on pense aussi forcément à Darrieusecq en moins normalien ou à du Houellebecq en moins démonstratif. En même temps ça n'est rien de tout cela, c'est du Kimhi rien d'autre, c'est un univers qu'on est impatient de retrouver le soir sous la couette pour rire jaune. Car c'est pas de la roupie de sansonnet, l'histoire de ces "112 kilogrammes de femme" qui errent dans Tel-Aviv à la recherche de l'amour et d'elle-même, avec pour amies une anorexique battue et une chauffeuse de taxi esseulée. Jusqu'à ce qu'un tigre arrive dans leur vie. "Le tigre est le plus grand des félins. C'est un prédateur situé au sommet de la chaîne alimentaire".

Gallimard a choisi une superbe image pour la couverture. Ce qui n'est pas le cas pour l'édition folio de son premier roman, qui ressemble à un vieux Livre de poche des années 50…
Toutes affaires cessantes, je me précipite quand même sur "Suzy-la-pleureuse" (2001). Vous, vous faites ce que vous voulez.
"Alona Kimhi, née en 1966 en Ukraine, vit aujourd'hui à Tel-Aviv"

17 août 2006

V'là les morpions

Ah tiens, les morpions sont arrivés.
Des indésirables commencent à envoyer sur mon blog des messages de félicitation en anglais. Thank you, les machines !
Désolé, mais du coup je suis obligé de reverrouiller les commentaires. Vous pourrez toujours les publier, mais il faudra montrer patte blanche. Ceux qui me connaissent peuvent toujours m'envoyer directement un courriel.
Grosses bises à mes fidèles lecteurs et vive l'informatique !