09 mai 2006

Clearstream et Watergate : du Courant Limpide à la Porte des Ouatères…

















Je ne sais pas vous, mais moi, je n'arrive pas vraiment à m'intéresser à l'"Affaire Clearstruc". C'est pourtant pas faute d'avoir lu et vu des tas d'enquêtes et de commentaires sur le sujet. Que les politiques ne ratent pas une occasion de se dézinguer entre amis, ça existe depuis Ramsès II au moins !
Et si au fond de tout cela il y avait un vrai scandale, délit, crime : même pas ! C'est les journalistes eux-mêmes qui le reconnaissent.
En revanche, je vois nos chères marionnettes médiatiques s'agiter comme des mouches autour d'une fiente de pigeon avec le sentiment orgueilleux d'avoir déniché le Watergate du XXIe siècle.
L'affaire du Watergate, en 1972, c'est ce qui a permis à la presse américaine de réaffirmer sa puissance face aux pouvoirs en place. Tiens tiens…
L'excellent Franz-Olivier Giesbert s'y réfère dans son édito du Point. Et trouve que ce qu'a fait De Villepin, ça ne se fait pas (je l'ai vu ce soir sur FR 2). Il est clair qu'en matière d'éthique, F.-O.G., transfuge du Nouvel Observateur au… Figaro puis au Point, éditeur du best-seller où il révèle les confidences off de Chirac, peut se vanter d'être un exemple ! Ne me faites surtout pas dire qu'il roule pour Nicolas. Non : il est simplement las de cette fin de règne lamentable de Chichinou, comme vous et moi…
Lui et ses collègues, qui partagent chaque jour la blanquette avec les hommes politiques (ce que je ne critique d'ailleurs pas, contrairement à Serge Halimi, qui vit parfois sur la planète Mars en dépit de certaines bonnes analyses) savent pourtant ce que c'est, justement, un animal politique. Le goût du pouvoir est malheureusement consubstantiel à l'esprit guerrier. Machiavélique parfois. Stratégique au minimum. Il me semble même qu'il a des dents qui rayent le parquet, non ? Un équipement également nécessaire à un journaliste qui voudrait devenir, je ne sais pas, The directeur d'un Grand journal…
On peut le regretter, et imaginer par exemple que le pouvoir politique serait tenu par des équipes avec des idées fortes et non des Figures avec des petites phrases et un joli bagout… Ça éviterait à certains d'avoir à pousser des cris de jeune vierge effarouchée en s'apercevant que papa a baisé avec maman, mais ça retirerait du pain de la bouche à nos fins pisseurs de copie.
Dieu merci, cette affaire Clearstream (Courant Limpide) permet une fois encore à notre cher Parti socialiste d'exprimer son projet puissant pour 2007 en criant Pouah ! Caca ! J'aime ce programme. Voilà ce que nous attendions. Vivement Ségolène. C'est elle qui avait fait interdire le défilé de lingerie aux Galeries Lafayette en 97 ou 98 . Elle avait dit Pouah ! Caca ! (Gros progrès du féminisme.)
Je suis fier d'être de gauche.

A propos de Chantal Thomas, qui présentait sa collection dans les vitrines des Galeries sans savoir qu'elle rabaissait les femmes au rang d'objet de désir des hommes (Pouah, etc.), j'ai vu une petite merveille à l'Opéra Garnier. Ne le loupez pas si ça passe par chez vous : Platée, de Rameau, revu par Laurent Pelly, direction Marc Minkowski : le petit Jésus en culotte de velours ! En dépit d'une chorégraphie amusante au début mais qui finit par faire un peu patronnage, vous en ressortirez sur un petit nuage. C'est tip top, comme disent les Belges. Très astucieux décors de Chantal Thomas, justement.
Et, fait rarissime, les costumes un peu années 60 sont à dominante… verte. Ça ne vous dit rien ? Vert, au théâtre, c'est comme "corde" ou "ficelle"… C'est comme "lapin" sur un bateau ! Ordinairement c'est tabou ! Même au Centre Américain de Bercy, (devenu Cinémathèque), l'architecte Pol Gerry s'était vu refuser une salle de spectacle teintée de vert à cause des antédiluviennes superstitions de nos chers artistes français !
C'est pas beau, la vie ?

Votre cher ami dévôt.